Deuxième journée du groupe C et alors que les États-Unis ratent le coche et n’auront plus leur destin entre leurs mains, l’Uruguay assure pratiquement sa qualification sur une nouvelle démonstration.

La deuxième soirée du groupe C débutait donc par un duel 100% CONCACAF entre États-Unis et Panamá, match qui s’annonçait déterminant pour la qualification en quarts de finale. Gregg Berhalter, le sélectionneur des Stars and Stripes proposait la même composition que celle qui avait battu la Bolivie 2-0 quelques jours auparavant alors que de son côté, Thomas Christiansen procédait à deux changements avec Eduardo Guerrero et César Blackman qui prenaient les places de José Rodriguez et José Fajardo aux avant-postes. Le sélectionneur des Canaleros gardait son système à cinq derrière. L’arbitre de la rencontre était le controversé Ivan Barton, qui a la réputation de laisser les matchs lui échapper assez fréquemment dans la zone CONCACAF.

Ce match partait à tambour battant des deux côtés, les joueurs panaméens se procuraient la première grosse occasion sur un centre en bout de course d’Eduardo Guerrero détourné de justesse par Jedi Robinson. Dans la foulée sur coup franc, Christian Pulisic trouvait Chris Richards dont la tête était déviée sur la transversale. Le rebond arrivait sur Tim Ream qui passait en retrait pour Weston McKennie qui pensait ouvrir la marque mais Ream était en position illicite sur la tête de Richards. Le tournant du match arrivait peu après lorsque Tim Weah auteur d’un mauvais geste sur Roderick Miller, écopait d’un carton jaune dans un premier temps, transformé en rouge par l’intervention du VAR. Les Stars and Stripes se retrouvaient à dix au bout de dix-huit minutes de jeu. Gregg Berhalter ne procédait pas à un changement de joueur dans l’immédiat mais se réorganisait en 4-4-1. Grace à un pressing bien orchestré, les joueurs américains récupéraient le ballon et se retrouvaient rapidement en position de frappe à l’entrée de la surface par l’intermédiaire de Folarin Balogun qui d’une frappe soudaine marquait un golazo inespéré après l’expulsion de son coéquipier quelques secondes auparavant. Mais dans la foulée, les Canaleros lançaient une attaque rapide et Coco Carrasquilla trouvait une passe qui transperçait le milieu américain mal replacé. À l’entrée de la surface, César Blackman manquait son contrôle mais le ballon lui revenait dans les pieds et sa frappe trompait Matt Turner.

Les Stars and Stripes pensaient avoir fait le plus dur en regagnant le vestiaire à égalité au score. C’était sans compter sur les ajustements tactiques de son sélectionneur qui déséquilibrait son équipe encore plus que son infériorité numérique. Berhalter faisait ainsi le choix de passer à une défense à cinq, un système qui n’avait pas été testé lors des matchs amicaux et de préparation à la Copa America. Ethan Horvath remplaçait Turner qui s’était pris un coup sur la jambe en première période. Tyler Adams ne reprenait pas sa place en raison de son programme de reprise à respecter et était remplacé par Johnny Cardoso. Enfin, Cameron Carter-Vickers remplaçait Gio Reyna. Les hommes de Berhalter ne se procuraient que de très rares occasions lors de la seconde période. Et sa défense se montrait défaillante. Carter-Vickers n’était pas loin de de concéder un penalty et Berhalter décidait alors de remplacer Balogun, son numéro 9 titulaire qui réalisait son meilleur match sous le maillot à la bannière étoilés, pour conserver le match nul. Si son remplaçant, Ricardo Pepi avait une occasion en or dans le money time, cette frilosité allait être payée chère. Les Canaleros prenaient l’avantage sur une demi-volée de José Fajardo. Ayant fait le plus dur, Panamá reculait et était plus agressif, jusqu’à franchir la ligne rouge par l’intermédiaire de Coco Carrasquilla qui se retrouvait à son tour expulsé pour un tacle stupide par derrière. Mais conservait le résultat. Panamá revient à hauteur des États-Unis au coup d’envoi de la dernière journée lors de laquelle ils affronteront la Bolivie alors que Team USA devra s’imposer face… à l’Uruguay.

Un Uruguay que l’on avait déjà vu impressionnant en ouverture et qui a remis ça face à la Bolivie. Alors que l’on aurait pu imaginer quelques rotations dans le onze du Loco Bielsa, le seul changement était l’introduction au milieu de Nico de la Cruz à la place de Giorgian De Arrascaeta. Pour le reste, la Celeste partait avec les mêmes joueurs. De son côté, Antonio Carlos Zago avait fait le choix de la jeunesse et surtout de quelques éléments offensifs prometteurs comme le duo Ramiro Vaca – Miguel Terceros. Seul souci, sa Verde, encore en rouge, n’a jamais existé au cours d’un premier acte vertigineux. Pressée jusqu’à sa surface, totalement asphyxiée par un Uruguay qui n’avait de cesse de se projeter sur les cages de Guillermo Viscarra, la Bolivie a d’abord cédé à la septième minute sur un coup de pied arrêté, avant de mettre un deuxième genou à terre dix minutes plus tard sur un nouveau but de Darwin Núñez. Comme lors du match d’ouverture, la Bolivie était menée 2-0, comme lors du match d’ouverture, l’Uruguay desserrait alors son étreinte. En seconde période, Zago changeait ses pièces, la Bolivie avait un peu plus le ballon sur le traditionnel temps faible uruguayen, mais ne se procurait aucune occasion franche. Avant, comme lors du match d’ouverture, que l’Uruguay se remette à accélérer dans le dernier quart d’heure. Un amour d’offrant de Nico de la Cruz pour Maxi Araujo, une percée folle de Fede Valverde et un nouveau but sur coup de pied arrêté, l’Uruguay de Bielsa a fait totalement exploser une Bolivie officiellement éliminée et surtout, par la richesse et la variété de son jeu, continue d’assoir match après match son statut de favori.

 

Avec Nicolas Cougot (Uruguay - Bolivie). Photo : Tim Nwachukwu/Getty Images

Chris Doublevé