En danger à l’heure de se déplacer au Paraguay, Botafogo et Atlético Paranaense pouvaient, en cas de résultat favorable, offrir au Brésil un carton plein de sept représentants en phase de groupe.

Un but à remonter, un Defensores del Chacho plein comme un œuf et en ébullition, la mission offerte à Olimpia n’avait rien d’insurmontable, le Decano, grand habitué de l’épreuve, ne pouvant reproduire son nom match de l’aller. Enfin pensait-on. Car pendant une bonne heure, Botafogo a su résister sans véritable forcer, bien ancré dans son 4-4-1-1 prêt à bondir et qui n’avait aucun mal à contenir des locaux en panne d’idée et surtout souffrant d’un cruel manque d’organisateur au cœur de son jeu. Alors, si Richard Ortiz s’est offert le premier tir du Decano à la 23e minute, illustration de l’impuissance d’un Olimpia passant uniquement sur les côtés mais n’apportant aucun soutien ni à Julián Benítez, ni à Pablo Mouche. Botafogo semblait alors tranquillement maitriser son affaire, plaçant quelques banderilles bien contenues par Azcona. Au retour des vestiaires, le scénario semblait voué à ne pas changer. Alors Pablo Repetto sortait Alexis Fernández et lançait le héros du tour précédent, Roque Santa Cruz. L’immortel allait frapper. Gagnant tous ses duels, il offrait un point d’ancrage dans l’axe d’une défense du Fogão qui s’arcboutait dans ses 30 derniers mètres oubliant alors de jouer. Touché par la blessure d’Hélton Leite, Botafogo subissait, Repetto lançait alors Bogado à la place d’un Cañete défenseur central condamné au chômage technique. L’affaire était payante. Une percée de Bogado, une merveille de talonnade de Roque et Brian Montenegro, invisible jusqu’ici, ramenait Olimpia dans la course à la qualification. Les dix dernières minutes devaient alors offrir un orage noir et blanc sur les buts brésiliens, il n’en fut rien. Incapable de générer de nouveau du danger, le Decano ne pouvait une séance de tirs au but au cours de laquelle l’ancien du Cerro, Gatito Fernández sortait trois des quatre tentatives d’Olimpia et envoyait le Fogão en phase de groupe.

Du côté de Capiatá, la confiance était de mise après le magnifique résultat nul ramené de Curitiba. Pourtant, les Auriazules allaient se faire piéger d’entrée de partie, l’autre immortel de la soirée, Lucho González se défaisant du marquage pour ouvrir le score en faveur de l’Atlético Paranaense. Les locaux réagissaient sur le champ mais Roberto "el Toto" Gamarra gâchait une incroyable opportunité de ramener de la sérénité parmi les siens. Alors les minutes défilaient, les joueurs de Diego Gavilán tombaient dans un abus de centres faciles à contrer pour les défenseurs adverses. A l’image de Botafogo au Defensores, l’Atlético Paranaense de Paulo Autuori se repliait en seconde période et guettait le moindre contre, la partie était alors totalement bloquée, se résumant à une bataille au milieu. Les derniers instants étaient tendus, Bernardo Medina sauvait les siens à plusieurs reprises et avait beau les invectiver, rien n’y faisait. Le Furação s’impose au Paraguay et rejoint l’un des groupes de la mort qu’il composera avec Flamengo, San Lorenzo et l’Universidad Católica

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.