Début de la phase de groupe avec quatre rencontres au programme de la nuit. Pendant que le demi-finaliste 2015 fait parler l’expérience, Peñarol s’effondre en Bolivie, Lucho et l’Atlético Paranaense brillent mais se font piéger, Chapecoense soigne son retour.

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Pour l’ouverture de la phase de groupe, rendez-vous était donné à Calama, sur les hauteurs du désert d’Atacama où Iquique avait délocalisé ses matchs et accueillait le demi-finaliste 2015, Guaraní. On s’attendait à un match serré entre deux belles équipes, on aura été servi. Il ne fallait que 15 secondes pour que les Dragones Celestes se procurent la première situation du match et donne de l’espoir à ses quelques supporters présents dans le stade. Malheureusement pour Iquique, l’Aborigen s’est rapidement ressaisit et a surtout fait étalage de sa maturité collective. Gamarra à la base, Aguilar et Palau à la construction et Camacho dans le rôle du créateur d’espaces ont souvent déstabilisé une arrière garde chilienne qui concédait trois situations claires pour les visiteurs dans le premier acte. Les constantes allées et venues sur les deux buts donnaient un rythme élevé à la rencontre même si les occasions manquaient. On imaginait alors que ce rythme allait finir par baisser en seconde période. Alors, les visiteurs allaient imposer leur tempo. Parfaitement regroupés, ils attendaient que les vagues bleues viennent se casser sur leur mur pour sortir en contre. Sur l’un d’eux, Palau se retrouvait seul côté droit et centrait, le ballon revenait sur Novick qui n’avait plus qu’à transformer l’occasion en but. Il restait alors moins de 10 minutes, jamais Iquique ne parviendra ensuite à trouver le moindre espace ou à trouver Ramos devant, les Dragones de Jaime Vera chutent d’entrée et se retrouve à devoir déjà courir après le temps perdu.

Au moment de rentrer à Montevideo, il faudra se creuser les méninges côté Peñarol pour tenter d’expliquer ce qu’il s’est passé à Cochabamba cette nuit. Si inévitablement l’excuse de l’altitude sera utilisée par certains, elle ne doit pas masquer l’ampleur de la débâcle subie par les Carboneros pour leur entrée dans la compétition. Face à un Jorge Wilstermann qui est loin d’être une fusée en championnat, Peñarol n’est jamais entré dans son match, pire, il n’a fait qu’exposer des carences défensives et collectives bien plus inquiétantes. Certes Ríos a fait faute sur Arias sur l’ouverture du score, mais la suite n’a été qu’accumulation de catastrophes. Dépassé, incapable de générer le moindre danger, Tomás Costa, qui devait tout organiser (avant de sortir à la 40e minute) ou Cristian Rodríguez ne faisant rien pour sortir les leurs de ce bourbier, Peñarol a explosé en une demi-heure, concédant trois buts et une multitude d’occasions. Difficile dans ces conditions d’invoquer la sacro-sainte altitude, l’excuse habituelle, celle-ci n’ayant alors pas encore le temps de faire effet. Alors Leo Ramos a dû rentrer dans ses joueurs à la pause. Car au retour des vestiaires, Peñarol semblait mieux et allait même y croire. Gastón Rodríguez réduisait l’écart, Ríos était exclu pour les locaux et même si Boselli réussissait l’exploit d’entrer à la 61e, d’être averti deux minutes plus tard avant d’être exclu 5 minutes après (félicitations à lui !), le peuple Carbonero allait croire à un improbable retour lorsque Gastón Rodríguez ramenait les siens à un but alors qu’il restait 20 minutes. Malheureusement, l’espoir ne durait pas bien longtemps. Peñarol allait de nouveau céder en un quart d’heure, encaisser trois buts supplémentaires. Ambitieux, les Carboneros l’étaient, comme toujours à l’heure d’entrer en Libertadores. Après avoir perdu sur un score de tennis, Peñarol va devoir désormais retrouver l’humilité et se mettre au travail.

A la peine en ce début d’année en championnat, la Católica ne devait pas se rater lors de son déplacement à Curitiba pour y défier un Atlético Paranaense plus ambitieux que jamais. Malheureusement pour eux, les Cruzados ne vont pas bien et ont d’abord exposé leurs lacunes. Celles qui laissait Jonathan libre sur son côté droit, libre de servir un Lucho González qui n’en demandait pas tant et ouvrait le score dès la cinquième minute. De quoi assommer les hommes de Mario Salas qui avait remis son 4-2-3-1 doublement titré au goût du jour mais qui ne parvenait pas à retrouver l’équilibre. Alors les locaux ont dominé la rencontre. Carlos Alberto, Nikão et Felipe Gedoz slalomaient dans la défense de la Católica mais les véritables occasions restaient rares. Côté Cruzado, seul un joli mouvement collectif, initié par Espinoza et Silva, venait égayer le premier acte mais sans pour autant menacer Weverton. Au retour des vestiaires, la Católica revenait avec d’autres intentions, Kalinski manquait d’égaliser alors que seul au point de penalty, Silva forçait Weverton à intervenir. Le match s’était équilibré, les supporters du Furação commençaient à se ronger les ongles. Au plus fort de la domination des visiteurs, un amour de frappe enroulée de Nikão allait faire se lever l’Arena da Baixada, l’Atlético Paranaense venait de réussir le break. Il restait alors un quart d’heure, l’affaire semblaient pliée. Mais la Católica ne déposait pas les armes, continuait de lutter. Entré en jeu, Llanos réduisait l’écart à cinq minutes de la fin, l’espoir naissait. Sur un dernier ballon, Diego Buonanotte, très discret jusqu’ici décochait un amour de passe dans la course de Noir qui égalisait. 2-2 score final, la Católica revient de loin mais pourrait bien avoir lancé son année 2017.

Dernier match de la nuit, le grand retour de la Chapecoense qui se rendait au Venezuela pour ouvrir son histoire en Libertadores en y affrontant Zulia. La première situation était pour les locaux mais Juan Arango, maître artificier, manquait le cadre alors qu’il avait entre les pieds un coup franc placé à l’entrée de la surface. La Chape allait alors commencer à entrer dans son match, se montrer de plus en plus pressante. D’abord sur deux touches longues qui semaient la panique dans la défense de Zulia, Vega sortant sur sa ligne la tête décroisée d’Andrei Girotto sur la deuxième, ensuite sur coup de pied arrête. La demi-heure venait d’être passée lorsque Reinaldo enroulait son coup franc sans angle et trompait la défense adverse. L’émotion passée, Chapecoense venait d’ouvrir logiquement le score. Les visiteurs pouvaient alors tranquillement gérer une équipe vénézuélienne décevante qui ne parvenait pas à générer du danger. Au retour des vestiaires, Zulia semblait enfin décidé à presser au haut et tenter de perturber la Chape mais sans véritable effet sur les cages d’Artur Moraes. Le chronomètre défilait, les hommes de Vágner Mancini attendaient leur moment pour sceller le sort du match. Il arrivait à vingt minutes de la fin lorsque João Pedro servait Luiz Antonio. Le milieu de la Chape reprenait sans contrôle et trompait Vega, 2-0, le match était alors plié. Zulia ne baissait pourtant pas les bras. Quelques minutes plus tard, la légende Arango ramenait les siens et lançait un dernier quart d’heure de folie. Obligés d’attaquer pour revenir au score, les locaux s’exposaient aux contres brésiliens, Apodi faisait trembler la barre, les deux équipes se rendaient coup pour coup. Arango faisait passer le dernier frisson pour les locaux sur une merveille de demi-volée qu’Artur Moraes allait chercher dans sa lucarne, Wellington Paulista et Luiz Antonio manquaient de donner plus d’ampleur au score qu’importe, Chapecoense s’impose pour son premier match en Libertadores et signe de la meilleure des manières son retour sur le continent.

 
 
 
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.