Soirée de duels entre Argentins et Brésiliens. Pendant que Godoy Cruz accueillait l’Atlético Mineiro, San Lorenzo passait le test Flamengo et Tucumán se retrouvait face à un ogre continental, le champion du Brésil Palmeiras.

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Premier à entrer en piste, Godoy Cruz accueillait un outsider, l’Atlético Mineiro dans un Malvinas loin d’avoir fait le plein mais bruyant comme trop peu souvent. Repris par Lucas Bernardi, le Tomba ouvrait sa compétition dans l’incertitude, l’anonymat retrouvé en championnat et l’absence de football en Argentine depuis près de trois mois venant poser bien des interrogations quant au niveau de l’équipe. Pourtant, d’entrée de partie, Godoy Cruz frappait. Gastón Giménez lançait Javier Correa qui crucifiait Giovanni, à peine installés devant le match, les Argentins prenaient les devants. De quoi donner un certain confort aux locaux qui pourtant commençaient rapidement à souffrir sur les coups de pied arrêtés des Brésiliens, à l’image de cette tête de Leandro Silva au quart d’heure qui menaçait les cages de Rodrigo Rey. Reste que le match s’installait dans un faux rythme, avec peu d’occasions de part et d’autre jusqu’à l’impensable raté de Juan Garro qui, seul face au but vide, manquait le cadre après un nouveau débordement d’Ángel González (probablement le meilleur joueur côté Tomba). On ne le savait pas encore mais c’était le tournant du match. Dès le retour des vestiaires, Godoy Cruz allait se tirer une balle dans le pied, Abecassis commettant une faute stupide sur Elías qui permettait à Fred d’ouvrir son compteur but sur penalty. Revenu dans la partie, l’Atlético Mineiro cessait un temps de ronronner et prenait le contrôle du match sans pour autant mettre l’implication suffisante pour se montrer dangereux. Le match n’était qu’une suite d’imprécisions techniques, de mauvais choix et prenait des airs de match amical. Même l’exclusion méritée de Danilo Ortiz de changeait rien, Godoy Cruz sa satisfait du nul, l’Atlético Mineiro espère ne pas avoir à regretter de ne pas avoir cherché à aller gagner un match largement à sa portée.

Place alors à l’énorme affiche de la soirée, le premier des deux chocs Argentine – Brésil, le tant attendu Flamengo – San Lorenzo, duel des deux favoris du groupe. Dans un Maracaná en fusion, le Mengão voulait lancer de la meilleure des manières sa campagne continentale alors que San Lorenzo, qui restait sur deux éliminations précoces en Libertadores, voulait ne pas se manquer pour ne pas avoir à courir après le temps perdu. Privé de Romagnoli, laissé à la maison par Aguirre, le Ciclón s’est rapidement retrouvé à courir après le ballon et tremblait une première fois lorsque Everton, lancé par Willian Arao, s’en allait en face à face devant Sebastián Torrico et voyait son tir s’écraser sur le poteau droit du portier argentin. Le Mengão perdait rapidement Mancuello, Orlando Berrio pouvait alors entrer, sa vitesse allait déstabiliser l’arrière garde des Cuervos même si les offensives locales étaient souvent réduites à l’échec par de mauvais choix dans les zones décisives. Tout allait basculer au retour des vestiaires. D’entrée de second acte, Flamengo obtenait un coup franc idéalement placé, Torrico se déchirait dans son placement et le positionnement de son mur, Diego ne laissait pas passer l’occasion et faisait alors chavirer le Maracaná. Inoffensif, San Lorenzo allait alors exploser. Trauco plaçait une mine des 25 mètres, Rômula surgissait au second après un corner détourné par Berrio, Gabriel nettoyait la lucarne opposée de Torrico alors que Paolo Guerrero venait de manquer un penalty quelques minutes auparavant, la messe était dire, la leçon totale. San Lorenzo explose 0-4 au Brésil, Flamengo réussit son entrée dans la plus belle des compétitions.

Pour trouver un Argentin séduisant, il fallait se rendre à l’intérieur du pays, à Tucumán où le Decano accueillait l’un des grands favoris de l’épreuve, le champion du Brésil et son incroyable armada : Palmeiras. Le plus en rythme de tous les Argentins n’a pas dérogé à sa légende, celle de chasseur de géants. Emmené par son bijou, Fernando Zampedri, le Decano allait ouvrir le score quelques instants après avoir concédé la première et seule véritable occasion des 23 premières minutes du match, une frappe de Borja magnifiquement stoppée par Lucchetti. Cette occasion était le premier tournant du match, le second, quasi immédiat, était l’exclusion de Victor Hugo pour un deuxième jaune. Alors un centre d’Evangelista était dévié par Zampedri, le Monumental José Fierro pouvait s’embraser davantage. Le temps de digérer ces quatre folles minutes, Palmeiras redevenait dangereux, Borja butant encore sur Lucchetti mais annonçant l’égalisation de Keno sur coup de pied arrêté à quelques minutes de la pause. Plus incisif dans ses offensives, le Verdão restait dangereux mais les deux équipes rentraient aux vestiaires dos à dos. En seconde période, les occasions allaient se raréfier. Le Decano peinait à s’approcher des buts de Fernando Prass, même si Menéndez faisait passer un léger frisson, Palmeiras procédait toujours en contres et voyait Borja manquer encore quelques belles situations, la plus belle à l’heure de jeu. Le chronomètre défilant, les deux formations semblaient alors se satisfaire du résultat, Atlético Tucumán et Palmeiras se quittent donc bons amis, le Decano peut être fier de sa performance face à un orge continental.

Dernier match de la nuit, Libertad se rendait au Tahuichi Aguilera de Santa Cruz pour y défier un Sport Boys sous pression après son début de championnat raté. Après une entame relativement discrète, le match était lancé par une tête de Medina à la demi-heure qui permettait aux visiteurs de prendre les devants au score. Le Toro allait alors réagir, commencer à jouer quelque peu et trouvait juste récompense juste avant la pause sur une nouvelle erreur de marquage d’une défense qui laissait José Castillo seul aux six mètres tromper Rodrigo Muñoz. Reste que ces deux buts n’étaient que rares émotions d’un match assez décevant. Alors, au retour des vestiaires, les deux équipes allaient proposer autre chose. Le match gagnait en intensité, en mouvement et en émotions. Sasá Salcedo surgissait et redonnait l’avantage aux siens, on pensait alors que les hommes de Jubero allaient faire parler leur statut de favori. Mais là encore, le Guma allait se déliter et laisser revenir des Boliviens combatifs. Alexis Messidoro égalisait de la tête et lançait une folle course poursuite. Car immédiatement, Libertad se projetait à l’attaque et provoquait la faute d’Arias sur Bareiro. Sasá s’offrait un doublé, cette fois, c’était certain, Sport Boys était KO. Il n’en fut rien. Combatifs jusqu’au bout, profitant des largesses d’une défense de Libertad scandaleuse dans son marquage, Sport Boys allait arracher le point du nul à l’entrée des 10 dernières minutes, Cristhian Coimbra se retrouvant encore tout seul aux six mètres pour fusiller Muñoz. 3-3 score final, Libertad espère ne pas regretter d’avoir perdu deux points largement à sa portée.

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.