Deuxième semaine de phase de groupe marquée par les débuts du tenant du titre l’Atlético Nacional alors que l’avant-dernier représentant argentin espérait mettre fin à une série noire.

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Après le triste zéro pointé l’an passé, Melgar voulait entrer dans l’édition 2017 avec une autre ambition, celle d’exister davantage sur le continent. La venue d’un Emelec en reconstruction avait largement de quoi offrir aux Péruviens de Juan Reynoso une occasion rêvée. Le début de rencontre était équilibré avec un Emelec ambitieux qui se procurait la première situation, une frappe lointaine de Fernando Gaibor qui passait à quelques centimètres du poteau de Penny. Melgar réagissait à son tour, Emanuel Herrera et Fernández chauffaient les gants de Dreer. Petit à petit le Dominó s’installait dans le camp du Bombillo, Emelec n’en était réduit qu’à quelques contres, la menace se rapprochait des buts de Dreer. Alors que la tempête s’abattait sur la rencontre, le match allait basculer à la demi-heure lorsque Romario Caicedo était exclu pour un coup de coup qu’il ne semblait pas avoir donné. Une décision très sévère de Sandro Ricci qui allait forcer Emelec à changer ses plans. Au retour des vestiaires, Marlon de Jesús entrait côté Bombillo, Luis García côté Dominó. Les locaux appuyaient d’entrée, emmenés par un excellent Omar Fernández. Emelec cherchait à se montrer patient, appuyant essentiellement côté gauche, et semblait finalement maitriser les offensives adverses. Alors Melgar allait appuyer davantage. La pression s’accentuait sur les buts de Dreer, Ysrael Zúñiga voyait sa tête frôler le poteau du gardien équatorien. La délivrance arrivait à l’entrée du dernier quart d’heure lorsque Luis García allumait à longue distance et nettoyait la lucarne de Dreer. Le plus dur était fait, Melgar pouvait alors relâcher quelque peu la pression, malgré une dernière situation pour Marlon de Jesús, le mal était fait. Melgar s’impose pour ses débuts en Libertadores 2017 et a déjà fait mieux que l’an passé.

Si les Azules de Guyaquil dépriment, leur rival local Barcelona a frappé un grand coup. Au Monumental, les Toreros, qui voulaient également se racheter d’un cuisant échec lors de la dernière édition de la Sudamericana (éliminés dès le premier tour par Zamora), accueillaient le tenant du titre, l’Atlético Nacional. Alors, les hommes d’Almada avaient décidé d’une stratégie aussi simple que délicate à tenir sur la durée : asphyxier le champion sortant. D’entrée de partie, les locaux pressaient haut, utilisaient Pedro Velasco, Mario Pineida, Ely Esterilla ou encore Marco Caicedo pour appuyer sur les côtés et poussaient les Verdolagas à devoir se contenter de contrer. Esterilla et Castillo se procuraient les premières situations avant que la machine Atlético Nacional se mette à frapper. Après un premier avertissement signé Macnelly Torres, alors que Barcelona dominait dans le jeu, Alejandro Bernal servait John Mosquera qui s’était échappé du marquage de Darío Aimar et ouvrait le score. De quoi couper l’élan des locaux ? Un temps seulement. Après quelques minutes désorganisées, Barcelona allait être relancé par son buteur Jonathan Álvez dont la tête faisait trembler les filets colombiens et ramenait le géant équatorien au score. Alors la domination reprenait, Armani était sollicité par les offensives des Castillo, Caicedo et autres Velasco. Au bout du premier acte, une relance rapide de Banguera permettait à Esterilla de servir Caicedo dont la mine venait crucifier Armani, Barcelona rentrait aux vestiaires menant logiquement au score. Le rythme ne faiblissait pas en seconde période, Barcelona pressait haut, l’Atlético Nacional montait d’un cran également. Torres faisait passer un frisson dans les échines des Amarillos, les visiteurs se montraient alors bien plus pressants, prenaient le contrôle de la possession. Les minutes défilaient, Banguera parvenait à repousser tout ce qui se présentait à lui, l’Atlético Nacional ne parvenait pas à revenir, le match se terminait par une belle séquence bagarre générale, Uribe et Kitu Díaz voyant rouge mais l’important était au tableau d’affichage : Barcelona réussit son entrée en s’offrant le champion sortant, lui qui n’avait perdu qu’un match sur toute sa campagne victorieuse l’an passé et avait terminé la phase de groupe sans encaisser le moindre but.

Dernier match de la nuit, l’entrée en lice d’Estudiantes. Après le bilan catastrophique de la semaine passée, l’Argentine attendait beaucoup d’un de ses ambitieux pour l’édition 2017, l’Estudiantes de Juan Sebastián Verón. Privés de leur président – joueur – capitaine, qui s’était rendu compte qu’il était finalement suspendu faute d’un carton reçu il y a 6 ans, les Pinchas n’ont finalement pas sauvé l’honneur albiceleste. Pourtant, la bande à Vivas avait une stratégie efficace : laisser Botafogo avoir le ballon, tout refermer dans son camp et sortir rapidement. Les Brésiliens étaient ainsi forcés d’abuser de longs ballons et les meilleures situations étaient finalement en faveur des hommes de La Plata. Lucas Rodríguez puis Juan Ferney Otero se procurant deux belles situations. Mais la demi-heure de jeu passée, Botafogo allait appuyer. Carli faisait passer un premier avertissement de la tête, Bruno Silva s’envolait et remettait à Roger qui battait Andújar d’un joli retourné, le Nilton Santos pouvait s’embraser, son étoile solitaire virait en tête. Au retour des vestiaires, la pluie s’intensifiait, le jeu s’animait avec un Estudiantes qui cherchait à revenir et un Botafogo qui contrait. Les deux équipes abusaient de centres qui ne trouvaient pas preneur, le Fogão passait près du 2-0 lorsque la tête de Bruno Silva s’écrasait sur la barre et se faisait reprendre par une merveille de coup franc d’Otero. Les rouges poussaient alors, sans véritablement parvenir à menacer Gatito Fernández et alors qu’on pensait en rester sur un résultat nul assez logique, l’inévitable Rodrigo Pimpão surgissait et donnait l’avantage aux siens à l’entrée des dix dernières minutes. Le mal était fait, Botafogo s’impose chez lui et laisse l’Argentine seule face à sa déprime.

 
 
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.