Dernière session de la semaine en Libertadores au cours de laquelle certains anciens de Ligue 1 ont brillé mais surtout qui aura vu quelques favoris de groupe marquer leur territoire.

43 jours d’abstinence et un retour en fanfare. Pour ses retrouvailles avec le Gran Parque Central, le Nacional accueillait Chapecoense et pouvait, en cas de victoire, prendre son destin en main. Pour l’occasion, Lasarte avait misé sur un retour au 4-4-2, Sebastián Rodríguez prenant place au milieu pour apporter sa qualité dans l’animation. Le début de match était équilibré, aucune des deux équipes ne cherchant véritablement à prendre le sort du match en main jusqu’à un coup de pression mis par Silveira qui récupérait, fixait deux défenseurs brésiliens et voyait sa frappe détournée par Douglas Grolli se transformer en passe décisive pour l’excellent Kevin Ramírez. Le plus dur était fait, le Nacional pouvait alors dérouler. Le Bolso se créait deux belles situations, une percée d’Aguirre qui éliminait le gardien mais manquait de puissance et de précision pour marquer, un coup franc de Rodríguez parfaitement sorti par Artur Moraes. Chapecoense allait faire illusion en fin de premier acte mais dès le retour des vestiaires, les hommes de Lasarte tuaient le match. Aguirre se la jouait opportuniste, laissé seul aux six mètres, il devançait Moraes. Réduit à dix cinq minutes plus tard, Chapecoense n’aura aucune illusion, le Nacional gérait son deuxième acte et allait le conclure d’une merveille signée Tabaré Viudez à l’entrée des dix dernières minutes. Le Bolso s’impose 3-0 chez lui et revient sur le leader du groupe Lanús.

Car en déplacement au Venezuela, le Granate a été contraint au partage des points. Dans ce duel entre deux 4-3-3, on s’est d’abord beaucoup observé, jouant sur un rythme quelque peu ronronnant, à peine réveillé par un coup franc de Juan Arango. Des pieds du génial Arango allait finalement venir la première émotion du premier acte. L’ancien international délivrait un amour de transversale pour Pedro Cordero qui centrait, le ballon fuyait devant le but et Daniel Rivillo surgissait au second poteau pour allumer Andrada et animer le premier acte. Mené au score, Lanús allait devoir se réveiller. Malheureusement, le rythme restait le même en seconde période, les visiteurs contrôlant la possession sans pour autant avoir la moindre idée offensive et s’exposaient, Jefferson Savarini trouvant par exemple le poteau peu avant l’heure de jeu. On se disait que seul un exploit individuel viendrait éclaire ce match, il arrivait des pieds de José Sand. Servi plein axe, le magnifique et immortel avant-centre du Granate fixait deux défenseurs avant d’ajuster le portier de Zulia d’une frappe croisée de l’entrée de la surface. 1-1 sur un éclair, rideau, plus rien d’intéressant ne viendra animer la fin de match, Lanús se contente ainsi d’un point qui lui permet d’être encore leader et peut entrevoir la qualification lors de la prochaine journée.

La qualification est pratiquement actée pour deux autres argentins. Premier d’entre eux, Godoy Cruz qui se rendait en Bolivie pour y jouer Sport Boys et son nouvel entraîneur Pablo Caballero, officialisé quelques heures avant le match (les charmes de l’AmSud…).  Le Tomba n’était pas venu pour faire du tourisme, Correa le rappelant dès la trentième seconde lorsque servi plein axe, il gâchait la première énorme situation pour les visiteurs en manquant le cadre. Les hommes de Lucas Bernardi dominaient le début de match, Giménez frappait à son tour, Abecasis trouvait la barre. Cette domination allait être récompensée par une énorme erreur de Salazar qui se laissait surprendre par un long ballon et laissait Angel González marquer dans le but vide, permettant ainsi aux visiteurs de rentrer en tête à la pause. Le Tomba n’allait pas laisser son adversaire espérer. Gérant parfaitement son affaire, il accélérait de nouveau peu après l’heure de jeu pour doubler la mise, Garro se présentant seul face à Salazar après un service parfait de Giménez. Córdoba entretenait un temps l’espoir pour les locaux mais après avoir été expulsé pour un coup de coude sur Abecasis, réduisait à néant les rêves de retour de Sport Boys. Alors, Giménez s’offrait son but mérité et permettait à Godoy Cruz d’assurer une belle et tranquille victoire qui lui offre les commandes du groupe avec 6 points d’avance sur Libertad, assurant quasiment sa qualification. De son côté, Sport Boys est éliminé.

La qualification est quasiment déjà en poche pour River Plate alors que le Millio vient juste de terminer sa phase aller. Rien n’a été simple pour les hommes de Gallardo mais ceux-ci ont une fois encore fait preuve de patience et d’intelligence au Capwell. Piégé d’entrée de rencontre, Gaibor trouvait Mondaini plein axe qui pouvait servir Caicedo pour le 1-0 dès la première minute. Loin de paniquer, alors qu’Emelec se procurait une autre occasion dans la minute suivante, River allait se la jouer à l’expérience. Ponzio et Rojas sereins au milieu, Driussi toujours aussi poison devant par ses déplacements, l’équipe de Gallardo sortait tranquillement, posait le pied sur le ballon emmené par son duo de créateurs Nacho Fernández – Pity Martínez, forçant Emelec à se replier et espérer les contres. River prenait ainsi quelques risques, s’exposant aux débordements des Electricos et s’exposant quelque fois, Preciado et de Jesús se montrant dangereux (ce dernier se voyant refuser un but sur hors-jeu). Mais le danger valait la peine d’être pris lorsque l’excellent Jorge Moreira ramenait les siens juste avant la pause sur une remise d’Alario. Au retour des vestiaires, Emelec montait d’un cran, contraint à un résultat, River patientait et profitait des espaces. Si Gallardo se voyait contraint de sortir Nacho Fernández sur blessure, il allait aussi changer ses hommes du milieu., Casco et Alario manquaient de peu de donner l’avantage aux siens. River souffrait ensuite quelque peu, Batalla revêtait un temps le costume du sauveur, notamment face à Preciado, le Millo cherchait à gérer son résultat nul tout en n’oubliant pas de saisir la moindre opportunité laissée par un Bombillo qui pressait pour décrocher un résultat. Et comme souvent, l’opportunité allait venir et être transformée par l’homme des buts qui comptent, Lucas Alario était servi par Mora qui s’était battu pour ne pas laisser sortir un centre qui paraissait perdu, il offrait la victoire aux siens à l’entrée des dix dernières minutes à un River d’une intelligence froide. En décrochant sa troisième victoire en autant de matchs, le Millo est le seul à réussir le 3 sur 3 et peut assurer sa qualification dès le match retour au Monumental.

Dernier match de la semaine, le duel de leaders du groupe huit entre Grêmio et Guaraní. Revenu du Paraguay avec son équipe bis, le Tricolor a sorti son équipe type pour le retour, sentant la menace d’une mauvaise surprise après la victoire d’Iquique en ouverture de la semaine. Alors, les hommes de Renato Gaúcho ont tranquillement assuré leur statut de favoris, emmenés par un Lucas Barrios des grands soirs. Alors que les visiteurs semblaient s’installer dans le match, une erreur défensive allait tout changer. Oubliant Barrios dans son dos, Nery Bareiro ne pouvait que constater les dégâts, l’attaquant paraguayen du Grêmio ajustant tranquillement Aguilar sur la première occasion des locaux. Grêmio pouvait alors gérer, s’occupait à jouer entre les lignes et générer du danger notamment par Bolaños. Puis tuait le match avant la demi-heure lorsque Barrios profitait d’une merveille de débordement côté gauche de Marcelo Oliveira pour s’offrir un doublé. Cinq minutes plus tard, Leo Moura relançait quelque peu le match en marquant contre son camp mais dans le jeu, Grêmio gérait, se permettait même de manquer un penalty juste avant la pause, Luan butant sur Aguilar, avant de tuer le suspense dans les arrêts de jeu alors que l’Aborigen était à 10. Le second acte était plus anecdotique, Barrios allait attendre la fin de rencontre pour s’offrir un triplé, signant ainsi son septième but en 12 apparitions avec Grêmio plus que jamais leader du groupe et pratiquement qualifié.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.