Cinq équipes brésiliennes étaient concernées par les matchs de la deuxième session de Libertadores de la semaine. Si l’Atlético Mineiro et Flamengo ont assuré, les autres ont goûté à la défaite. Et certains se retrouvent menacés.
Si l’espoir d’une qualification était minime (il n’aura concerné qu’une place en Sudamericana sauf miracle), Sport Boys entendait bien enfin montrer son bon visage en accueillant un Atlético Mineiro qui pouvait faire un grand pas vers les huitièmes en cas de succès. Si les espoirs du Toro étaient réels, ils n’ont pas duré bien longtemps. La faute à des Brésiliens qui ont rapidement pris le conçtrôle de la partie et accumulé les situations d’entrée de partie, étant ainsi justement récompensés par deux buts dans le premier quart d’heure (ou presque), une échappée solitaire de Juanito Cazares et un copier – coller signé Rafael Moura sur un service de Romulo Otero. 2-0, le match était déjà plié. Qu’importe si le Toro revenait dans la partie juste avant la pause, en seconde période, le Galo appuyait de nouveau et allait balayer son adversaire. Emmené par un intenable duo Cazares – Otero, l’Atlético Mineiro allait ajouter trois buts dans son escarcelle pour s’imposer 5-1 et ainsi prendre les commandes du groupe, attendant avec impatience de duel entre Godoy Cruz et Libertad qui pourrait lui offrir la qualification en cas de nul ou de défaite des Paraguayens.
Des espoirs, il en était aussi question sur les hauteurs de Calama où les Dragones d’Iquique accueillaient un leader invaincu Grêmio qui pouvait, en cas de nul ou de victoire, assurer sa qualification. A l’aller, la première demi-heure du match avait coûté la victoire à des Iquiqueños rapidement dépassés. Revigorés par deux victoires consécutives depuis, les hommes de Jaime Vera ont ainsi tenté de ne pas reproduire la même erreur. Raté. Car après avoir touché la barre en position de hors-jeu histoire de faire passer un avertissement, Lucas Barrios surgissait au deuxième poteau à la 20e minute pour donner l’avantage aux visiteurs. L’affaire aurait pu couler Iquique. Il n’en fut rien. Quelques minutes plus tard, alors que les Dragones poussaient, l’arbitre leur accordait un penalty pour un pied trop haut de Ramiro devant Dávila. Bielkiewicz ne tremblait pas, le doute n’avait pas eu le temps de s’installer, le match s’équilibrait. Grêmio restait menaçant mais dès le retour des vestiaires, se faisait piéger sur une merveille de coup franc de Diego Torres. Une fois encore, les Dragones avaient ainsi retourné un match. Les Chiliens laissaient alors le ballon aux visiteurs qui ne parvenaient pourtant pas à se montrer véritablement dangereux. Pire pour Grêmio, les entrées des habituels titulaires Bustamante et Ramos allaient permettre aux Dragones de se procurer quelques belles occasions, sans doute les meilleures, en fin de partie. Mais le score n’évoluait plus, la frustration du Tricolor était grande, Iquique est revenu à un point à une journée de la fin.
Les deux brésiliens du groupe 4, dit groupe de la mort, accueillaient des équipes en quête d’espoir. L’Atlético Paranaense, leader du groupe pouvait couler définitivement San Lorenzo en cas de victoire. Il n’en fut rien, bien au contraire. Car en à peine huit jour, le Ciclón est passé d’un enfer promis à un paradis possible. Face aux 40 000 torcedores du Furacão, San Lorenzo a choisi de résister en frappant vite et bien. Un corner de Rojas, une combinaison Belluschi – Mussis – Rojas et le pibe centrait sur Paulo Díaz qui ouvrait le score. Scénario idéal, les hommes d’Aguirre pouvaient alors se replier pour mieux contrer. Le danger de laisser la balle à l’Atlético Paranaense aurait pu être réel si les locaux ne s’étaient montrés aussi peu inspirés, allant jusqu’à sortir sous les sifflets de leur public à la pause. Paulo Autuori décidait alors de prendre les choses en main. Il sortait Pablo et Felipe Gedoz mais l’effet escompté n’était pas obtenu, le Furacão avait beau avoir le ballon, il n’était pas dangereux. Patient, San Lorenzo attendait son heure. Belluschi s’échappait et déposait le ballon sur la tête de Nico Blandi, le break était fait, le match plié. Les locaux tentaient de partir à l’attaque mais se heurtaient sur une solide arrière garde argentine, San Lorenzo tenait tranquillement et s’amusait à ajouter un dernier but pour la route, celui d’un net succès 3-0 qui leur donnait les commandes du groupe avant que Flamengo et Universidad Católica entrent en piste.
Au Maracanã, le Mengão voulait assurer après deux défaites en déplacement. Seul souci, l’absence de Diego s’est rapidement ressentie en première période. Le duo William Arão – Marcio Araujo faisait le boulot au milieu mais il manquait cette touche d’inspiration qui aurait pu donner plus d’allant aux offensives des Rubos-negros. Alors Paolo Guerrero s’est démultiplié. Point d’ancrage, seul pointe, revenant lancer les offensives, le Péruvien était le principal danger de Cruzados bien trop timides et peu inspirés pour espérer menacer l’arrière garde de Flamengo, si ce n’est sur l’énorme face à face perdu par Fuenzalida devant Alex Muralha. A 0-0 à la pause, les Brésiliens devaient changer les choses, Zé Ricardo allait avoir la bonne idée. Il sortait un Mancuello mi-blessé mi-invisible pour lancer Rodinei, le match basculait. De tous les bons coups, Rodinei venait épauler à la perfection Guerrero, Flamengo trouvait un équilibre offensif et accentuait la pression. Sur un coup franc détourné, le nouvel entrant nettoyait la lucarne d’un excellent Toselli, le plus dur semblait fait. Mais, au moment où on s’y attendait le moins, el Tanque Silva surgissait et plaçait une tête d’avant-centre pour égaliser contre le cours du jeu. L’embellie ne durait qu’un temps, celui pour Guerrero d’être récompensé de son grand match par un but, le 200e de Flamengo en Libertadores. Plus rien ne pouvait alors stopper les hommes de Zé Ricardo, Trauco s’en allait inscrire un troisième et dernier but pour sceller une victoire méritée qui permet au Mengão de prendre les commandes du groupe et ainsi aborder de la meilleure des manières sa finale pour les huitièmes face à San Lorenzo. Pour la Católica, rien n’est perdu. Les hommes de Mario Salas peuvent encore espérer prendre une place au huitième de Libertadores. Mais s’ils viennent à s’imposer chez eux face à l’Atlético Paranaense, ils assureront au minimum une place en Sudamericana.
Dernier match de la soirée, le périlleux déplacement de Palmeiras à Cochabamba pour y jouer un Jorge Wilstermann qui y avait gagné ses deux premiers matchs. Après avoir résisté à la pression de l’Aviador en début de partie, le Verdão commençait à s’installer et se procurait quelques belles situations, Roger Guedes se voyant justement refuser un golazo pour hors-jeu, Guerra passait à quelques centimètres d’inscrire le but de l’année du milieu de terrain. Tout semblait sous contrôle jusqu’à l’entrée des dix dernières minutes du premier acte et surtout cinq minutes folles. Il y avait d’abord ce but de Morales, parfaitement servi par Chávez, il y avait ensuite ce golazo longue distance de Machado que personne n’était venu presser alors qu’il avançait vers le but de Fernando Prass. En cinq minutes de domination totale, Jorge Wilstermann avait fait plier un Palmeiras alors en train de sombrer. Le but de Guerra dans les arrêts de jeu relançait le suspense, l’entrée de Borja en seconde période allait permettre au Verdão de gagner en profondeur et de générer du danger. Mais faute d’être réaliste, les Brésiliens allaient se faire piéger, Saucedo provoquant la faute de Fernando Prass offrant un penalty que Cardozo transformait. Le champion du Brésil ne s’avouait pas encore totalement vaincu, bien aidé par un magnifique csc de Cabezas mais n’allait pas revenir malgré une pression de fin de match. Jorge Wilstermann remplit sa mission, 9 points sur 9 à domicile et assure au minimum la Sudamericana. Du côté de Palmeiras, le danger est grand. En cas de résultat contraire lors de la dernière journée (et la réception d’un Tucumán qui jouera la qualification), le Verdão court le risque de sortir dès la phase de groupe.