Dernière session de la semaine et si d’anciennes légendes se rappellent au bon vieux temps, le champion sortant est KO.  

Immortel. A l’heure de se rendre au Monumental de Guayaquil pour y affronter un Barcelona déjà qualifié, Estudiantes jouait sa toute dernière chance d’espérer rester vivant en Libertadores. La mission paraissait compliquée mais pas impossible, il suffisait de miser notamment sur une implication moins forte des Equatoriens. Il suffisait aussi d’espérer voir les Pinchas réussir un grand match, pour l’occasion, les hommes de Nelson Vivas ont sorti leur match référence. Décidé à aller chercher la victoire, Estudiantes s’est donc rapidement organisé haut sur le terrain, avec un Damonte en plaque tournante et un président Juan Sebastián Verón…. sur le banc (une première depuis 2006). Si Estudiantes dominait dans le jeu, la première occasion était pourtant en faveur des locaux mais Andújar brillait à deux reprises pour éviter le mauvais scénario. Alors Estudiantes pliait un temps, le temps seulement de contrer. Dubarbier s’échappait côté gauche, centrait sur Toledo qui, seul face au but vide, trouvait le poteau mais Cavallaro avait suivi pour le 1-0. Ce but allait donner une certaine tranquillité aux Pinchas. Si Andújar continuait de repousser le danger, les contres argentins restaient diaboliques. Au retour des vestiaires, Dubarbier récidivait et déposait son centre sur Facundo Sánchez qui doublait la mise. Le match était alors plié. Vivas lançait alors Braña et son président. La Brujita allait remercier son entraîneur en déboulant côté droit et offrant à Sánchez le but du 3-0 définitif, celui qui permettait d’espérer décrocher une place en Libertadores en cas de résultat favorable dans l’autre rencontre de la nuit.

Malheureusement pour les Pinchas, Botafogo a assuré son passage en huitièmes. Pour cela, l’étoile solitaire s’est payé le luxe d’éliminer le champion sortant. D’entrée de match, la rencontre était animée, l’Atlético Nacional forcé de s’imposer ne pouvant pas se permettre le luxe d’attendre tranquillement. Cette volonté offensive des Colombiens, qui malheureusement n’allait pas se traduire en occasions franches, ouvrait des espaces que les Brésiliens exploitaient à merveille, à l’image de cette énorme occasion de Roger qui trouvait le poteau d’Armani dès la deuxième minute. Les minutes défilaient et le scénario restait invariable, l’Atlético Nacional pesait mais n’était pas dangereux, incapable le plus souvent de cadrer. Alors, au retour des vestiaires, Reinaldo Rueda voulait que sa formation pousse davantage. Malheureusement pour elle, dès la cinquième minute, Rodrigo Lindoso servait plein axe Rodrigo Pimpão qui croisait et trouvait le petit filet. Mené 1-0, l’Atlético Nacional était KO. Ayant perdu son jeu, le champion sortant peinait à se procurer de véritables situations d’espérer et s’exposait plus qu’il ne menaçait, les Rodrigo Pimpão et autres Víctor Luis étant bien plus tranchants. C’est ainsi que Botafogo s’assure une place en huitième et crée la première sensation de l’édition 2017, l’élimination du champion sortant. Un champion qui devra s’imposer face à Barcelona lors de l’ultime journée et prier pour qu’Estudiantes s’incline chez lui s’il veut poursuivre une aventure continentale. Autant dire que même là l’espoir est mince.

La tranquillité et la maîtrise sont en revanche chez le champion précédent. Quelques jours après la victoire à la Bombonera en championnat, River se rendait à Arequipa avec une nouvelle formation hybride (comprendre fortement remaniée) et s’en est sorti par une nouvelle victoire. Lollo – Mina dans l’axe, Arzura – Domingo – Andrade au milieu, Auzqui – Larrondo aux avant-postes, Marcelo Gallardo avait donc une fois encore fait tourner mais la différence ne se voyait pas. Alors que River avait semblé poussif face à Emelec, face à Melgar, deux accélérations ont suffi pour s’installer dans le match.  Le temps pour Alario d’ajuster sur corner, le temps pour Mayada d’être au rebond d’une frappe d’Andrade repoussée par Alvarez. De quoi gérer ? Pas franchement car Melgar réduisait rapidement l’écart par Omar Fernández et laissait planer la menace d’un retour. River avait beau contrôler la partie, dicter le rythme du match, il allait se mettre seul en danger lorsque Mayada et Lollo décidaient de faire n’importe quoi sur un centre adverse et permettaient à Emmanuel Herrera d’ajuster Batalla. Melgar pouvait alors y croire mais Gallardo sentant le danger pointer, décidait de lancer Pity Martínez après avoir fait entrer Nacho Fernández. La réponse était immédiate. El Pity s’échappait côté gauche et servait Mayada qui déposait son centre sur Fernández, 3-2, rideau. River s’assure la première place du groupe après avoir joué deux matchs avec une équipe bis et peut déjà se focaliser sur la suite du championnat.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.