Demi-finales aller de la plus prestigieuse des compétitions continentales. Pendant que River Plate assure le minimum dans son duel 100% argentin, Grêmio a profité du déplacement en Equateur pour quasiment liquider la série.

Premier rendez-vous de la semaine de Libertadores, le choc 100% argentin du Monumental entre l’ambitieux River Plate de Marcelo Gallardo et le dangereux Lanús de Jorge Almirón. Si le Monumental était des plus bouillants, offrant un nouveau recibimiento spectaculaire, sur le terrain, alors qu’on attendait une tornade rouge et blanche, on a longtemps assisté à une magnifique partie d’échec entre deux des meilleurs coachs du pays.

Le Granate plantait son 4-3-3 habituel qui se muait le plus souvent en 4-4-1-1 destiné à bloquer les couloirs du Millo. Si Gonzalo Montiel se montrait le plus percutant à droite côté River, la mission des visiteurs était parfaitement accomplie, les locaux manquant d’opportunités de véritablement menacer Andrada (seuls un centre dévié de Montiel et une reprise sans puissance de Scocco venant quelque peu le faire frémir). Mieux, une fois le quart d’heure passé, Lanús montrait sa qualité collective, signant une longue séquence de possession, certes stérile au final (même si Lautaro Acosta passait à un Maidana près d’aller menacer Lux), mais qui tournait au toro géant, épuisant alors les hommes de Gallardo. On pensait alors que le Granate allait gagner en confiance et en ambition, il n’en fut rien. Acculé sur ses buts en début de second acte, Lanús se repliait et ne s’intéressait alors plus qu’à tenir. River peinait à menacer Andrada, la meilleure occasion restant le poteau trouvé par Pinola. Le Millo ne se décourageait pas, il allait alors être récompensé sur la seule erreur d’Andrada. Sur une frappe de Pity Martinez, parfaitement servi par De La Cruz, Nacho Scocco surgissait et faisait vibrer les filets et le Monumental. River allait s’en contenter, il se déplacera à la Fortaleza avec ce but d’avance.

Autre Monumental, autre ambiance bouillante. À Guayaquil, Barcelona accueillait Grêmio et espérait faire un grand pas vers une nouvelle finale depuis celle de 1998 (déjà face à un Brésilien). Si les Toreros d’Almada, privés d’un de leurs hommes clés, Jonathan Álvez, espéraient conserver leurs chances en vue du retour, l’affaire est bien mal partie. Après avoir éliminé trois Brésiliens, Barcelona est tombé sur un os nommé Grêmio, bien plus efficace et réaliste. Il ne fallait que sept minutes et une frappe de Luan détournée par un défenseur pour voir le Tricolor Gaúcho prendre les devants dans cette deuxième demi-finale. Barcelona marquait le coup mais cherchait à bousculer l’arrière garde des visiteurs en appuyant notamment sur les côtés. Mais les Equatoriens allaient de nouveau se faire piéger. Banguera sous-estimait les capacités de tireur de coup franc d’Edilson, son mini-mur (aussi ridicule que mal placé) s’effritait sur la frappe du Brésilien qui filait droit dans les buts, on jouait depuis 20 minutes, Grêmio menait 2-0 et semblait avoir tué le match. Les visiteurs se repliaient alors, attendant tranquillement de voir les locaux se casser les dents sur leur défense. Marcelo Grohe sortait un arrêt exceptionnel en tout début de second acte devant Nahuelpán, dernier coup de massue car dans la foulée, Luan pliait l’affaire, seul dans la surface. À 3-0, Grêmio pouvait alors gérer, les hommes de Renato Gaúcho allaient même montrer enfin quelques belles séquences de possession et de fluidité. Ils n’ont jamais été aussi près de la finale.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.