Après la folle qualification de Lanús la veille, les regards se tournaient vers Porto Alegre où Grêmio devait assurer après sa large victoire du match aller.

En conférence de presse d’avant match aller, Renato Gaúcho avait prévenu : « Nous savons que Barcelona est plus à l’aise à l’extérieur. Nous devons en profiter et marquer chez eux. » La mission avait été parfaitement accomplie, Grêmio abordait ce match retour avec un bon pied et demi en finale. D’autant que côté Toreros, la mission s’annonçait des plus difficiles pour ne pas dire impossible. Les hommes d’Almada devaient non seulement s’imposer mais surtout le faire par un écart de trois buts. Quand on sait que les cinq derniers Equatoriens à être venus à Porto Alegre avaient tous perdu (avec un total de 13-1 en faveur du Grêmio), l’affaire paraissait encore plus de l’ordre du miracle.

Mais l’espoir de Barcelona résidait notamment dans le retour de sa machine à but Jonathan Álvez. Planté autour d’un 4-3-3 hyper offensif, avec Damián Díaz en meneur de jeu, Marcos Caicedo et Ely Esterilla dans le rôle des fusées dans les couloirs et donc Álvez en point d’ancrage. La formule fonctionnait à merveille en première période. Les Toreros imposaient une forte intensité, mordaient sur chaque ballon, le duo Minda – Oyola régnait en maître sur le milieu, la bande à Almada contrôlait la possession, la pression et ainsi la rencontre. Ne manquaient que les occasions qui venaient à manquer même si le côté gauche ou côté Caicedo (Beder + Marcos) donnait le tournis à la défense du Tricolor. Les premiers frissons allaient pourtant venir des locaux et des pieds du duo Arthur – Luan. Arthur manquait le cadre au quart d’heure, Luan voyait sa frappe lointaine sortie par Banguera. Alors les visiteurs continuaient d’appuyer. Caicedo passait deux fois sur son côté gauche, l’avertissement n’était pas reçu, à la troisième, il fixait et permettait à Jonathan Álvez, oublié plein axe, d’inscrire le but de l’espoir fou. Ce but réveillait davantage Grêmio. Cícero manquait l’immanquable, seul au second poteau sur un service de Fernandinho, cette occasion annonçait le deuxième acte.

Car au retour des vestiaires, Grêmio allait se montrer bien plus entreprenant, sans doute aussi aidé par la baisse de régime des Toreros d’Almada. Arthur et Luan dominaient l’entrejeu, le Tricolor s’installait plus fréquemment dans le camp de Barcelona même s’il s’exposait alors, Esterilla passant à un poteau près de doubler la mise pour les visiteurs. Mais l’affaire était pliée. Grêmio contrôlait le second acte, se procurait une énorme occasion lorsque la tête de Jael venait s’écraser sur le poteau de Banguera, et tenait tranquillement sa qualification, celle qui lui offre un retour en finale 10 ans après la (lourde) défaite face au Boca Juniors de Riquelme. Barcelona quitte l’épreuve après un parcours historique, il devient le premier club équatorien à s’imposer à trois reprises au Brésil (en 58 matchs disputés, seules 4 victoires ont été enregistrées pour les Equatoriens en déplacement au Brésil, toutes pour Barcelona, trois donc cette saison) et à s’imposer quatre fois en déplacement lors d’une même campagne. En vain, éliminé en demi-finale, le club de Guayaquil semble en avoir terminé avec le cycle Guillermo Almada.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.