On connait désormais le casting complet de la phase de groupe de la Copa Libertadores 2018. Si la logique des matchs aller a été respectée lors du dernier tour de barrage, certaines qualifications n’ont tenu qu’à un fil.

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Fort de son succès à Valparaiso à l’aller, Santa Fe pouvait envisager avec une certaine sérénité la venue des Wanderers au Campín, d’autant que les hommes de Nico Córdova avaient surtout pour mission la remontée en championnat avec le peu d’espoir laissé par le résultat de la première manche. Des espoirs, les Albirrojos ne leur en ont pas laissés. Face au désordre des Wanderers, les hommes de Gregorio Pérez sont restés compacts en défense et au milieu pour mieux laisser exploser leurs offensifs, utilisant souvent les côtés et profitant de la forme étincelante de Wilson Morelo pour conclure l’affaire. Le goleador des Cardenales ne s’est pas fait longtemps prier et s’est offert un doublé qui lui permet de détrôner la légende Omar Pérez du titre de meilleur buteur de l’histoire de Santa Fe en Libertadores. Santa Fe est si décevant en championnat qu’il a profité de la faiblesse des Wanderers pour se rassurer. Pajoy et Plata ont brillé sur leurs côtés, menant au score à la pause, les Colombiens ont ensuite quelque peu relâché pour s’éviter un rythme qui n’était pas nécessaire avant de clore la marque en fin de partie, par Morelo donc et Tesillo. 3-0 score final, il n’y aura jamais eu de suspense, Santa Fe remplit son premier objectif de 2018, accéder à la phase de groupe de la Libertadores.

Du suspense, on pensait qu’il n’y en aurait pas entre Wilstermann et Vasco tant les Brésiliens semblaient à l’abri après leur 4-0 de l’aller. C’était sans compter sur la beauté du football. L’Aviador abordait le match avec une volonté claire : mettre la pression et se ruer à l’attaque. On ne jouait que depuis cinq minutes lorsque Serginho envoyait un corner qui était repris par Zenteno. Sur l’engagement, le ballon était récupéré par les hommes de Peña et Serginho déposait un nouveau centre sur la tête de Pedriel, en moins de 10 minutes, la moitié du chemin était faite. Pire pour Vasco, les vagues se succédaient, chaque offensive des rouges était une occasion. Tout passait côté gauche, celui de Serginho qui se mettait en mode passeur décisif à la sortie du premier quart d’heure lorsque son nouveau centre trouvait Cristian Pochi Chávez pour le 3-0. L’ambiance devenait folle, la perspective d’une folle remontada plus que probable. Les vagues se succédaient encore et toujours sur les cages de Martín Silva qui repoussait tout ce qu’il pouvait. Si la pression diminuait en fin de premier acte, Vasco commençait à réagir en début de second acte en mettant un peu plus d’impact. Les visiteurs se montraient alors enfin quelque peu menaçants, mais l’intermède ne durait qu’un temps, celui qui allait voir l’Aviador claquer le quatrième but, sur un quatrième centre de Serginho et une nouvelle tête de Zenteno. 4-0, les deux équipes étaient alors de nouveau dos à dos, il restait 20 minutes pour se départager. Wilster allait se procurer encore quelques situations, dont une énorme pour Alex Silva mais allait finalement craquer lors d’une séance de tirs au but totalement folle et marquée par un énorme Martín Silva, auteur de trois parades qui qualifient Vasco.

Après le match nul concédé en Argentine, le Nacional n’était finalement pas à l’abri à l’heure d’accueillir Banfield et la tension était palpable au cours de ce match retour. Les premières minutes étaient équilibrées au Gran Parque Central, pauvres en situations, et Banfield cherchait à se montrer patient au milieu alors que le Nacional pressait et cherchait rapidement à marquer, sans pour autant se créer de vraies situations claires de but. Santiago Romero passait à un rien, une belle intervention d’Iván Arboleda, d’ouvrir la marque, Darío Cvitanich répliquait d’une frappe en pivot sur corner pour le Taladro. Le score nul et vierge à la pause laissait toute possibilité au retour des vestiaires et Banfield se créait la première grosse situation sur coup de pied arrêté lorsqu’Esteban Conde réalisait une double parade salvatrice devant Jesús Dátolo puis Darío Cvitanich. Les minutes défilaient, le temps jouait en faveur du Nacional, Falcioni optait pour une stratégie plus offensive qui n’allait pas fonctionner. Pire, l’exclusion de Sporle pour deuxième avertissement ruinait tout espoir, le Bolso se montrait alors dangereux et quelques instants après avoir gâché une belle situation Zunino pliait l’affaire en offrant la victoire au siens et les qualifiant pour la phase de groupe alors que le match se terminait dans la confusion.

Restait alors à révéler l’identité du dernier qualifié. Après son succès à Barranquilla, Junior savait qu’il allait falloir résister à la fougue annoncée des Paraguayens de Guaraní. Le moins que l’on puisse dire est que les Colombiens ont su se montrer intelligents, gérer parfaitement leur adversaire. Junior a contrôlé la possession, s’est offert les meilleures situations du match, notamment par Luis Carlos Ruiz auteur d’un raté assez incroyable en début de second acte, et n’a finalement concédé que peu de situations à l’Aborigen, isolant le plus souvent le pauvre Luis Caballero en pointe (il se procurera tout de même la plus belle occasion du match pour les siens, une tête plongeante parfaitement sortie par Viera). Les entrées d’Antonio Marín, Marcelo González et Marcelo Cañete n’y changeront rien, Guaraní reste muet et se voit éliminé de toute compétition continentale, les deux perdants repêchés pour la Sudamericana étant Wilstermann et Banfield.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.