Pendant que le tenant du titre n’a fait qu’une bouchée de Monagas, Peñarol et Boca n’avaient d’autre choix que celui de s’imposer sous peine de se retrouver déjà en danger. Les deux géants ont répondu présent.

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Copa Libertadores 2018 : guide de la phase de groupe

Ambiance exceptionnelle au Campeón del Siglo pour la première de Peñarol chez lui dans cette Libertadores 2018. Le duel annoncé face à l’Atlético Tucumán, remake de la saison dernière, était d’une importance capitale pour les deux formations, celles-ci étant tombées en ouverture et se retrouvaient sous pression après la deuxième victoire en deux matchs de Libertad la veille. Malheureusement, le niveau de jeu n’a pas été à la hauteur de l’ambiance mise par la hinchada des Carboneros. Car rapidement, le duel a viré au combat. 43 fautes, beaucoup d’engagement, on a eu droit à un vrai duel Argentine – Uruguay mais aussi à deux formations qui n’ont jamais paru capables de produire véritablement du jeu. Peñarol a ouvert le score d’entrée de partie sur un penalty cadeau offert par Rafael Garcia sur Canobbio, Lolo Estoyanoff a fait briller Batalla, Toledo a buté sur Dawson et ce fut à peu près tout pour les 45 premières minutes. On pensait avoir un peu plus de jeu en seconde, ce ne fut pas vraiment le cas. Certes les Argentins semblaient plus capables d’en produire, à défaut d’y parvenir véritablement, Peñarol, qui paraissait quelque peu fatigué, s’est contenté d’être efficace et chanceux comme sur le but du 2-0 signé Estoyanoff sur un coup franc totalement manqué mais remis dans le but par Guillermo Acosta. L’avance de deux buts n’a pour autant pas mis les Carboneros en position de gérer, la Pulga Rodríguez réduisant l’écart sur un penalty consécutif à une rare et belle action à trois au cœur de la défense de Peñarol. Mais alors qu’on pensait que les Uruguayens allaient souffrir, sur l’un des contres qui leur était offert, Cebolla Rodríguez délivrait un amour de passe à Palacios qui éliminait Batalla et trouvait Rojo pour le 3-1 définitif. Peñarol n’a certes pas convaincu dans le jeu, il s’est cependant parfaitement remis dans le bon sens dans la course à la qualification.

L’ambiance était tout aussi exceptionnelle à la Bombonera pour les débuts de Boca dans son antre en 2018. Le contexte était presque identique à celui de Peñarol puisque les Xeneizes se retrouvaient dans l’obligation de s’imposer après le nul concédé à Lima alors que leurs visiteurs du soir, Junior, devait gratter des points en déplacement après s’être fait balayer par Palmeiras en ouverture. Sur le terrain, là aussi, le contenu n’était pas des plus convaincants. Certes, le jeu était un peu moins haché qu’à Montevideo, certes Boca montrait sa grande qualité à « trianguler » sur les côtés, mais les situations claires de but se comptaient sur les doigts d’une main même si Espinoza côté droit et Pavón côté gauche venaient systématiquement provoquer la défense du Tiburón. La délivrance de Boca viendra de Cristián Pavón, peu avant la demi-heure de jeu, sur une balle enroulée parfaite placée hors de portée de Sebastián Viera. Boca était alors libéré, Pablo Pérez passait à un rien de réussir le break dans les instants suivants sur une belle remise de Ramón Wanchope Ábila. Ce dernier pesait sur la défense centrale de Junior et se procurait à son tour une belle situation en fin de premier acte mais butait sur Viera. Son duel était lancé. La première occasion du second acte était de nouveau pour Wanchope dont la tête fuyait le cadre. Junior paraissait incapable de réagir, les déboulés des Espinoza et autres Pavón ne cessaient. Les Colombiens allaient cependant connaître un temps fort, peu avant l’heure de jeu, se procurant deux claires situations de but, la première par Ruiz dont la frappe était sortie par Rossi, la deuxième par Teófilo Gutiérrez dont la volée au second poteau fuyait le cadre. L’alerte passée, Boca reprenait sa domination et pensait avoir l’occasion de tuer le match lorsque Jonathan Ávila commettait une faute idiote sur Wanchope. Malheureusement pour La Bombonera, ce dernier envoyait son penalty dans le ciel de Buenos Aires. Conséquence, Boca restait à portée de tir pour Junior, Alexis Mendoza sortait Teófilo Gutiérrez (insulté toute la soirée) et Yimmy Chará (peu en vue) pour lancer Jonatan Álvez et Yony González. Sur le terrain, le jeu tombait, le match sombrait dans une sorte de bouillie, même si Pablo Pérez passait à un rien de tuer le match et si Álvez s’offrait une occasion sortie par Rossi. Qu’importe au final, Boca s’impose finalement en toute logique face à un Junior bien peu dangereux pour espérer quoi que ce soit. Avec deux défaites en autant de sorties, l’ambition de Junior a déjà pris un sacré coup dans l’aile.

L’ambition de Grêmio en revanche est plus qu’intacte. Chez lui, le Tricolor a tranquillement disposé de Monagas même s’il a fallu attendre la fin du premier acte pour le voir se mettre véritablement en action, Ramiro et Kannemann se procurant deux énormes situations dans les dix dernières minutes. L’avertissement n’était pas reçu pour les Vénézuéliens qui allaient exploser en seconde période. Jael et Everton frappaient dans le premier quart d’heure, le match était plié. Les vagues tricolores n’ont alors cessé de s’abattre sur les buts de Baroja (30 tirs, 14 cadrés), Grêmio a corsé l’addition en toute fin de rencontre et s’impose largement, prenant ainsi la deuxième place du groupe A derrière le Cerro Porteño.

L’objectif deuxième place passait par une victoire dans le duel 100% brésilien de la soirée entre Cruzeiro et Vasco. Malheureusement personne n’y est parvenu. Pourtant, tout était parti rapidement, De Arrascaeta et Thiago Neves s’étaient procuré deux situations dans les cinq premières minutes. Mais la suite n’était qu’erreurs techniques, accumulation de centre et de coups de pied arrêtés qui ne trouvaient jamais preneur. Deux occasions étaient cependant à retenir, la frappe déviée de Paulinho sortie d’un superbe réflexe par Fábio côté Vasco, le double arrêt de Martin Silva devant Robinho et Sassá pour Cruzeiro. La fin de partie était marquée par la fracture du coude de la pépite Paulinho, dans le jeu en revanche, rien ne changeait et le 0-0 venu sanctionner la rencontre n’était que pure logique.

Les résumés

Peñarol 3 – 1 Atlético Tucumán

Grêmio 4 – 0 Monagas

Boca Juniors 1 – 0 Junior

Cruzeiro 0 – 0 Vasco da Gama

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.