Dernière session de la semaine, celle qui voyait l’Atlético Nacional se rendre en Bolivie et River accueillir Santa Fe avec l’objectif de capitaliser à domicile. Pour l’un comme pour l’autre, la mission est ratée.

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Copa Libertadores 2018 : guide de la phase de groupe

Le match nul ramené du Brésil était encourageant, le retour en forme en championnat aussi, River Plate se devait ainsi de confirmer le tout en s’imposant dans son Monumental face à Santa Fe. Il n’en aura rien été. Marcelo Gallardo a aligné le même onze que celui qui s’était imposé contre Defensa y Justicia en Superliga mais l’effet escompté n’a pas été obtenu. River a souvent appuyé côté gauche, par le duo Saracchi – Mora mais s’est finalement procuré trop peu de situations face à la muraille dressée par les Cardenales : un coup franc de Mora, une occasion de Perez, une tentative lointaine de Pinola. Pendant ce temps, Santa Fe n’a pas proposé grand-chose, ne passant son temps qu’à envoyer de longs ballons qui perturbaient quelque peu l’arrière garde des Argentins sans pour autant se convertir en occasions. Rien ne changeait au retour des vestiaires alors Gallardo envoyait Quintero et Scocco. Le Colombien s’amusait plein axe et offrait une vraie balle de but à Pratto qui gâchait l’opportunité, c’était la meilleure situation pour River. Dans la foulée, Pity Martínez manquait une cage vide dans un angle compliqué, Quintero faisait briller Zapata sur coup franc. Santa Fe ne répliquait qu’à une reprise, une frappe de Morelo parfaitement sortie par Armani. Ces dix minutes d’accélération ne débouchaient sur rien, Santa Fe est venu prendre ce qu’il voulait, un point au Monumental. River Plate gâche l’opportunité de capitaliser son nul de la première journée.

L’opportunité est aussi gâchée pour l’Atlético Nacional d’assommer définitivement son groupe. En déplacement à La Paz, les Verdolagas ont d’abord souffert de la pression exercée par les Celestes de Bolívar qui menaçaient Monetti à mi distance et se montraient finalement assez dangereux. Mais l’Atlético Nacional a ensuite réagi, souvent par des tirs lointains comme celui d’Aldo Leao Ramírez, repoussé non sans mal par Romel Quiñonez, mais surtout en prenant quelque peu le contrôle du jeu, le duo Reinaldo Lenis – Gustavo Torres profitant des espaces laissés par les Boliviens. Contrôle du jeu ne signifie pour autant pas domination en termes d’occasions. Car les plus franches étaient pour Bolívar, la plus belle pour William Ferreira dont le coup franc venait s’écraser sur le poteau de Monetti avant d’être repris dans le but par Arce alors hors-jeu. L’avertissement n’était pas reçu, deux minutes plus tard, el Cornejo Arce combinait avec Saavedra côté gauche et trouvait Marcos Riquelme dont la violente reprise du droit ne laissait aucune chance au portier des Verdolagas. L’intensité montait d’un cran en seconde période où les deux formations allaient se répondre coup pour coup. Bolívar avait repris le contrôle du ballon, mais les deux formations se montraient dangereuses. Lucumi faisait mal côté droit, l’Atlético Nacional se procurait quelques situations, de près, par Torres, ou de loin, par Bocanegra dont la frappe repoussée par Quiñonez était ensuite reprise par Lenis qui butait de nouveau sur un excellent portier bolivien. Les répliques des Celestes étaient sérieuses, la plus belle restant une tête de Ferreira qui tutoyait la lucarne d’un Monetti totalement battu. Jorge Almirón cherchait alors à apporter plus de vitesse à son attaque en faisant entrer Vladimir Hernández mais si la conséquence directe était une nouvelle opportunité pour Lenis, la suite montrait un Atlético Nacional perdant en fluidité et un Bolívar plus gestionnaire. Pourtant, un fait de jeu aurait pu tout changer lorsque Lucumi obtenait un penalty. Mais Lenis, bien maladroit ce soir, manquait le cadre, on jouait alors la 92e minute. Bolívar se replace dans la roue de l’Atlético Nacional qui manque ainsi l’opportunité de rester tranquillement et loin devant le reste du groupe.

La palme du ratage est, une fois encore serait-on tenté de dire, à remettre à Colo-Colo. Battu en ouverture chez lui, ayant ramené un point de Bolivie, le Cacique accueillait le petit poucet Delfín pour ce qui devait être sa première victoire en Libertadores 2018, le football n’étant pour certains qu’une affaire de certitudes. Mais le football est tout sauf cela. Effectivement Colo-Colo a pris le contrôle de la possession, s’est créé quelques belles occasions, les deux plus belles restant la tête de Paredes sur le poteau et l’enroulée d’Insaurralde sur la barre, mais en première période, les hommes de Guede ont surtout montré une incapacité à être justes dans leurs derniers gestes, dans leurs choix et ont finalement menacé mais pas véritablement inquiété une défense adverse réduisant au maximum les espaces. Le temps défilant, Delfín a pu alors se montrer dangereux, Perlaza lançant le premier avertissement sur une demi-volée qui a fait passer quelques frissons. Et fidèle à ce qu’il faisait la saison dernière en Equateur, le Cetáceo a su concrétiser ses offensives. Arismendi a profité d’un ballon repoussé par Orión pour refroidir le Monumental d’entrée de second acte. L’effet était terrible. Car Colo-Colo en a perdu son football. Impatient, imprécis, finalement trop peu dangereux, le Cacique de Guede n’a que très rarement mis Ortiz à contribution et s’est délité au fur et à mesure que le chronomètre défilait. Pire, sur un dernier centre de Nazareno, Carmona pliait l’affaire en marquant dans son but. Le coup est immense, Delfín signe le premier succès de son histoire à l’extérieur en Libertadores, la sixième victoire en 41 déplacement d’une équipe équatorienne en terres chiliennes (29 défaites). Et le Cetáceo est plus que jamais dans la course à la qualification quand Colo-Colo se retrouve dernier avec un point en trois journées, dont deux disputées à domicile.

Finalement, le seul qui aura capitalisé est Santos. En déplacement à La Plata, le Peixe a parfois souffert, Vanderlei sauvant notamment une tête énorme de Schunke d’entrée de partie, a d’abord laissé Estudiantes accumuler les centres imprécis, et a frappé sur sa première véritable sortie, Arthur Gomes, hors-jeu, poussant dans le but vide une frappe de Eduardo Sasha qui venait de s’écraser sur le poteau. Les Brésiliens ont ensuite tranquillement contrôlé des Pinchas sans idées et souvent peu inspirés, à l’image de Melano qui a préféré envoyer un ballon dans les tribunes plutôt que d’offrir le but à son coéquipier seul face au but vide. Santos passait tout près de tuer le suspense en fin de premier acte sur une énorme occasion pour Jean Mota, le Peixe se montrait bien plus efficace dans ses offensives que les hommes de Bernardi. Au retour des vestiaires, rien ne changeait, Estudiantes accumulait les centres qui ne trouvaient pas preneur, Santos montrait plus de tranchant à chacune de ses sorties. Certes les Pinchas auront des situations pour revenir, Lattanzio seul face au but manquant sa reprise et permettant à Vanderlei de briller, Otero butant sur le portier brésilien sur une tête trop peu appuyée. Bref, pas vraiment non plus de quoi véritablement menacer un Santos parfait gestionnaire qui vire ainsi en tête du groupe à mi-course.

Les résumés

River Plate 0 – 0 Santa Fe

Bolívar 1 – 0 Atlético Nacional

Colo-Colo 0 – 2 Delfín

Estudiantes 0 – 1 Santos

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.