Vous n’aviez pas eu droit aux résumés des matchs de la nuit du jeudi au vendredi, on profite de la mise à jour pour vous offrir un deuxième inside Libertadores et revenir sur les faits marquants de la semaine.

Par Kilian Valentin à Guayaquil
Ce jeudi 19 Avril, la ville de Guayaquil s'est arrêtée de respirer pendant une journée à l'occasion de la troisième journée de Copa Libertadores opposant l'un des clubs de la ville, le Club Sport Emelec face au grand River Plate. Emelec ne compte qu'un petit point dans son groupe, un de moins que leurs adversaires du jour. L’enjeu est donc important pour la qualification au prochain tour mais aussi pour prendre un ascendant psychologique.
Fondé en 1929, Emelec compte treize championnats nationaux à son actif et court après la quête d'une grande aventure continentale pour étendre un peu plus son histoire. Depuis quelques années, il évolue dans un nouvel écrin très moderne, le Georges Capwell, à l'architecture de la tribune latérale ressemblant à celle de la Bombonera et dont la proximité au terrain fait penser aux stades anglais.
Ainsi je me rends au stade une heure avant le coup d’envoi, le stade déjà bien rempli mais j'ai du mal à sentir l'engouement tant annoncé tout au long de la journée. L'annonce des joueurs également à quelques minutes du coup d'envoi ne se fait pas dans une grande ferveur. Et pourtant, dès l'entrée des joueurs, la physionomie du stade change complètement et la « Général », tribune populaire du stade, et ses hinchas ne baisseront jamais d'intensité, repris très souvent par le reste du stade.
Le match est d'une pauvreté que j'ai rarement vue, la qualité de la pelouse n'aidant pas à proposer un jeu de qualité, les ballons sont envoyés d'un bout à l'autre du terrain la plupart du temps. Emelec fait souvent les mauvais choix lorsque le ballon est au sol, agaçant la plupart du stade que j'ai trouvé particulièrement exigeant et pour cause me dira-t-on : « Nous sommes Emelec, un grand club d'Équateur, nous devons montrer que nous avons le niveau !". River fait le dos rond et n'est pas loin de se faire surprendre par De Jésus, l’attaquant de Emelec perdant un face à face devant Armani. Quelques minutes plus tard c'est Pinola qui ouvre le score pour River Plate, à une minute de la mi-temps.
Le stade redonne de la voix, plus fort qu'auparavant, faisant penser aux stades argentins qui se font encore plus entendre lorsque leur équipe est menée pour tenter de renverser la situation. La seconde mi-temps reprendra avec quelques minutes de retard puisque la tribune haute de la latérale lance des objets sur les joueurs de River Plate à l'échauffement. Un supporter d’Emelec viendra également chambrer ces mêmes joueurs avec un drap blanc et portant l'inscription "B" en référence à la descente il y a quelques années de River. La seconde mi-temps sera plus attractive que la première, Emelec attaquant mais pêchant toujours dans le dernier geste. La Général donne encore plus de voix et la latérale s'y met également. À la 70e, De Jésus a l'occasion de faire basculer ce stade dans l'euphorie mais il loupe une nouvelle fois son face à face... River tiendra bon jusqu'au bout et arrachera une victoire scellant quasiment le destin d’Emelec dans cette compétition.
À la sortie du stade c'est la déception, le match aurait pu avoir une toute autre histoire sans cette occasion manquée en première période ! Cependant, les supporters passent rapidement à autre chose, se tournant vers le championnat où Emelec est loin de son grand rival qu'il reçoit le 27 mai prochain à domicile. D’ici là, il sera important de recoller au classement pour ne pas voir l'ennemi éternel reprendre son bien...

La dernière session de la semaine a permis au Racing de frapper un nouveau gros coup dans son groupe. Alors que Universidad de Chile et Cruzeiro restaient dos à dos, les renards islandais venus du Brésil auraient sans doute mérité mieux, touchant la barre en première période sur une mine longue portée de Lucas Silva, trouvant le poteau sur une frappe de De Arrascaeta en seconde, La Academia a fait le travail au Cilindro en atomisant Vasco, Licha López s’offrant même le luxe de connaître deux échecs sur penalty. Conséquence, à l’issue de la phase aller, le Racing est un solide leader devant une U qui va devoir résister à Cruzeiro pour assurer sa deuxième place. Autre belle affaire de la semaine, celle réalisée par Junior qui s’en est allé vaincre une Alianza Lima bien trop tendre et rapidement totalement dépassée. Pourtant en difficulté ces derniers temps, les Colombiens se replacent et restent collés aux leaders Palmeiras et Boca.



