On ne triche pas avec les dynamiques. Un bon parcours en championnat va souvent de pair avec un bon parcours continental, l’inverse aussi. La première session de Libertadores l’a prouvé avec les premiers représentants colombiens.
Il faut croire que les déplacements à Barquisimeto ne sont pas une sinécure. Après Independiente, le Deportivo Lara s’est offert un autre grand nom du continent, Millonarios. En danger en championnat (lire Colombie - Liga Águila I 2018 : Le champion en grand danger), les hommes de Russo se sont mis dans un sacré pétrin en Libertadores. La faute d’une part à une défense chaotique et un équilibre collectif bien peu évident, d’autre part et surtout à un adversaire bien plus ordonné, bien plus impliqué et bien plus imaginatif. Les quarante-cinq premières minutes de Millonarios au Metropolitano ont été un calvaire. Dépassés, les Embajadores ont subi une défaite qui fait tâche et surtout complique leur avenir dans l’épreuve. La faute donc à une défense totalement dépassée, à l’image des deux buts encaissés en première période, deux déviations, l’une après une touche qui permet à Carlos Sierra de se présenter seul face à Fariñez, l’autre d’Hernández qui provoque le penalty indiscutable sur Ramírez, transformé par Sierra. Mené de deux buts à la pause, passé à un poteau du 0-3 juste avant de regagner les vestiaires, Millonarios a montré un autre visage en seconde, tentant enfin de construire ses offensives mais les Macalister Silva et autres Quiñoez, Banguero ou Palacios ont éprouvé toutes les peines du monde à trouver proprement Carlos López ou Ayron del Valle. Ce dernier allait pourtant faire renaître l’espoir en arrachant un penalty à vingt minutes de la fin. Mais la suite n’était qu’attaques basées sur des longs ballons faciles à défendre. Une semaine après s’être imposé 4-0 face au même adversaire, Millonarios se retrouve désormais troisième du groupe, à portée de tir d’un Independiente qui va également devoir aller chercher un résultat au Brésil pour éviter une énorme sensation. Car le Deportivo Lara est actuellement deuxième.
Dynamique inverse du côté de l’Atlético Nacional, résultat inverse. Facile en championnat, les Verdolagas ont déroulé face aux Celestes de Bolívar. Parfaitement organisés, les hommes d’Almirón n’ont cessé de faire s’abattre des vagues sur les cages de Quiñónez, les Macnelly Torres, Reinaldo Lenis, Vladimir Hernández et autres Gonzalo Castellani s’amusant à percer l’arrière-garde des visiteurs. L’Argentin ouvrait le score au quart d’heure sur une combinaison audacieuse sur coup franc (et probablement une faute d’Henríquez), Hernández et Moreno en ajoutaient deux coup sur coup à la demi-heure, l’affaire était alors pliée. Les Celestes boliviens ont eu quelques situations d’espérer, une grosse occasion gâchée par Juanmi Callejón à 0-1, un but de Riquelme en début de second acte, mais les Verdolagas ont parfaitement géré leur affaire, Moreno s’offrant un doublé peu après l’heure de jeu qui pliait définitivement l’affaire. Leader solitaire en Colombie, l’Atlético Nacional l’est tout autant en Libertadores. Si Colo-Colo venait à s’imposer en Equateur, les hommes d’Almirón compteraient cinq points d’avance sur le troisième à deux journées de la fin. Autant dire que la qualification est presque assurée.
La qualification est aussi quasiment assurée pour Santos. À Vila Belmiro, le Peixe accueillait son dauphin, Estudiantes et pouvait creuser un bel écart en cas de succès. Alors, les Brésiliens ont fait ce qu’on attendait d’eux, se montrant menaçant sur leurs sorties rapides passant le plus souvent par les ailes avant de plonger dans l’axe. Si Copete trouvait le poteau dans la première minute, Estudiantes se procurait quelques situations dans le premier quart d’heure, le plus souvent par l’excellent Otero, avant de contenir les offensives du Peixe. Jusqu’à la 43e minute et un Gabigol oublié côté droit qui pouvait filer et aller tromper Mariano Andújar. 1-0 à la pause. Santos se la jouait alors Pincha puisqu’à peine revenu sur le terrain, Lucas Veríssimo plaçait sa tête pour offrir deux buts d’avance au Peixe. Ne restait alors plus qu’à gérer, le duo Rodrygo – Gabriel Barbosa se montrant dangereux en contres mais l’affaire était tranquillement réglée. Santos compte désormais cinq points d’avance sur Estudiantes, reste à Garcilaso et au Nacional à en profiter.



