Que ce soit lors de la soirée du mercredi que lors de celle du jeudi, les géants de la CONMEBOL ont tous choisi de montrer aux yeux du continent qu’ils n’étaient pas venus faire de la figuration. Et certains de leurs adversaires y ont laissé plus que des plumes.
Mercredi : Palmeiras premier qualifié
Deux équipes vertes et blanches, deux victoires, deux contenus mais une seule et même impression : Palmeiras et Atlético Nacional sont intouchables. Si la veille l’Atlético Nacional a donné une leçon de football chez lui face à Bolívar (lire Copa Libertadores 2018 : Atlético Nacional et Santos quasiment qualifiés) à la Bombonera, le Verdão a contrôlé un Boca qui manque d’équilibre en cette fin de saison en Argentine, porté uniquement par les percées ravageuses d’un Cristian Pavón toujours aussi percutant mais de plus en plus isolé. Face aux Brésiliens, le trio offensif placé par Barros Schelotto a montré ses limites, l’intégration de Tevez en faux neuf qui décale Wanchope sur un côté n’est pas une réussite. Alors Palmeiras a attendu le bon moment pour frapper, ouvert le score à cinq minutes de la pause et a plongé les Xeneizes dans le doute. Autant Boca avait montré une grande tranquillité et de la fluidité à l’aller, autant les Argentins ont paru sans idées au retour. Certes les hommes de Barros Schelotto ont eu les opportunités de revenir, de l’incroyable raté de Wanchope Ábila aux tentatives de Pavón, mais Boca s’est exposé et a laissé des espaces que le Verdão a parfaitement exploité. Lucas Lima a plié l’affaire à vingt-cinq minutes de la fin et Palmeiras plonge Boca dans le doute, les Xeineizes sont désormais à cinq points des Brésiliens à deux journées de la fin, Palmeiras est en huitièmes.
La soirée du jeudi a été également parfaite pour le Nacional qui n’a fait qu’une bouchée du Real Garcilaso au Gran Parque Central. Les hommes d’Alexander Medina ont su être patient et ont fini par faire exploser l’arrière garde péruvienne, inscrivant trois buts dans les dix dernières minutes et se sont ainsi parfaitement replacé dans leur groupe, abordant ainsi les deux derniers rendez-vous devant Estudiantes. Même résultat (avec un but de moins cependant) pour l’Atlético Tucumán qui a profité d’une défense de The Strongest vraisemblablement restée en Bolivie pour atomiser les Tigres et maintenir la pression sur Peñarol face à qui la qualification se jouera.
Deux équipes ont finalement réalisé de mauvaises opérations : Flamengo a souffert quasiment tout du long face à Santa Fe, aurait pu/dû réussir le hold-up parfait si Daniel Fedorczuk, l’arbitre uruguayen de la rencontre, n’avait pas décidé de siffler la fin du match alors que Geuvânio filait tromper Robinson Zapata. L’autre (très) mauvaise affaire est donc pour le Defensor Sporting. Décidé à subir lors de cette Libertadores, la Violeta est naturellement tombée au Venezuela face à Monagas et se voit désormais en grand danger pas seulement pour la qualification en huitièmes mais surtout en vue de sauver le coup par un reversement en Sudamericana. Battu 1-0, le Defensor est désormais à portée de tir de Monagas et va devoir accrocher des points pour s’éviter toute désillusion.
Les résumés
Atlético Tucumán 3 – 0 The Strongest
Nacional 4 – 0 Real Garcilaso
Monagas 1 – 0 Defensor Sporting
Boca Juniors 0 – 2 Palmeiras
Santa Fe 0 – 0 Flamengo
Jeudi : Le joga bonito de Cruzeiro
Palmeiras avait frappé un grand coup à la Bombonera la veille, la soirée du jeudi a été une fois encore marquée par un club brésilien : Cruzeiro. La Raposa n’avait pas d’autre choix que celui de s’imposer chez elle face à l’Universidad de Chile sous peine de compromettre ses chances de qualification (les Brésiliens débutaient le match avec trois points de retard sur les Chiliens). Thiago Neves avait annoncé en avant match son désir de ne plus jouer en faux numéro neuf, il a été entendu par Mano Menezes et, bien aidé par une U totalement hors sujet dans tous les domaines du jeu (tactique, technique, mental), a livré une réponse absolument parfaite. TN30 a éclairé le jeu d’une Raposa tellement supérieure que le match a rapidement basculé en une longue démonstration pour se terminer comme une séance d’entraînement. Sept buts encaissés, deux joueurs exclus, des choix incompréhensibles dans la composition de départ et dans la gestion du match, la U a totalement explosé et aura énormément de mal à s’en relever. Hoyos licencié dans la foulée par le directoire du club, le prochain déplacement à Avellaneda pour y défier un Racing leader s’annonce des plus compliqué.
D’autant que La Academia est passée près d’une nouvelle victoire face à Vasco. Les hommes de Coudet ont longtemps mené au score (but de l’inévitable Lautaro Martínez), se sont même retrouvé en supériorité numérique mais ont finalement raté l’opportunité de plier l’affaire dans le groupe en subissant la fin de match et en se faisant finalement logiquement rejoindre au score en toute fin de partie. Saisir les occasions, River, Junior et Peñarol l’ont parfaitement fait. Le Millo a mis du temps, a longtemps dominé face à Emelec, gâchant par maladresse et par manque de justesse, mais a fini par prendre le meilleur sur un Bombillo qui est quasiment hors-course pour les huitièmes et va surtout devoir s’accrocher pour rattraper Santa Fe dans la quête à la troisième place qui lui permettra de sauver un début d’année compliqué. Du côté de Junior, après la défaite de Boca la veille, l’objectif était de prendre son destin en main avec la réception de l’Alianza Lima et il a été atteint sur un tout petit but, signé Luis Carlos Ruiz. Un but essentiel car Junior se retrouve désormais deuxième du groupe et va désormais accueillir Boca lors de la prochaine journée pour un match qui sera un seizième de finale. En cas de succès, les Colombiens élimineront alors les Xeneizes de la Libertadores. Dernière bonne affaire de la semaine, celle de Peñarol qui ne convainc pas chez lui, montrant encore et toujours de profonds signes de fatigue collective, mais s’en sort au courage, porté notamment par Lolo Estoyanoff toujours aussi essentiel, et prend le dessus sur Libertad. Une victoire qui permet aux Carboneros de résister au retour de l’Atlético Tucumán mais qui nous offre aussi un seizième de finale dans l’enfer du Monumental José Fierro, là où l’aventure continentale s’était interrompue l’an passé.



