On pensait avoir tout vu, tout vécu. La quinzième journée de l’Apertura paraguayen aura pourtant repoussé bien des limites. Jusqu’à offrir l’un des matches de l’année.

26 buts inscrits en six matches, des rencontres aux scenarii tous plus fous les uns que les autres, s’il y avait un endroit où il fallait être ce week-end, c’était bien au Paraguay.

Avec les retours d’Olimpia et du Cerro Porteño, le leader Sol de América sentait la pression sur ses épaules et savait que son match face au Nacional allait compter pour beaucoup dans sa fin de tournoi. Le moins que l’on puisse dire est que le Danzarín gère parfaitement la pression. Au lendemain de la victoire face à Libertad, le président Miguel Figueredo avait rappelé qu’il était « permis de rêver » mais que « le mieux était de travailler ». Son équipe l’a parfaitement écouté. Car si le premier acte de la rencontre entre Tricolores et Danzarín débutait timidement, les deux formations peinant à donner du rythme à la rencontre, les débats s’animaient quelques peu lorsque les visiteurs ouvraient le score sur un ballon qui trainait en milieu de surface et que reprenait Marcos Dure. Le Danzarín continuait alors son travail sur les côtés, débordant systématiquement la défense des Tricolores et allait doubler la mise juste avant la pause sur un penalty de Robert Servín. La seconde période n’était alors qu’une promenade de santé pour les visiteurs qui allaient attendre la fin de rencontre pour enfoncer le clou par un troisième but et ainsi s’assurer de conserver leur fauteuil de leader.

La pression changeait donc d’épaules et passait sur celles d’Olimpia. Auteur d’une remonté fantastique depuis l’arrivée de Jubero, le Decano s’apprêtait à un match délicat à l’Erico Galeano pour y jouer Capiatá. Ce dont on ne pouvait se douter c’est que l’on allait probablement assister au match de l’année. Une intensité rare, une multitude d’émotions, des polémiques et un retournement de situation aussi incroyable qu’il était imprévisible, la performance des hommes de Jubero aura marqué les esprits. D’entrée de partie, ce sont les locaux qui se ruaient à l’assaut des cages de Diego Barreto, ce dernier claquant une volée magnifique de Gustavo Romero avant de sortir une tête de Pereira. Le Decano répliquait par Julián Benítez et William Mendieta mais les locaux allaient être récompensés lorsque Juan Carlos Giménez parfaitement servi par Óscar Ruíz trompait Barreto de la tête. Les occasions allaient alors pleuvoir sur les buts de Capiatá mais Carlos Servín sortait tout ce qui se présentait quand la barre de n’y mettait pas. A la pause, le Depor virait en tête. Mieux, dès le retour des vestiaires, il allait doubler la mise sur un penalty concédé par Diego Barreto pour une faute sur Romero que tout un stade aurait voulu voir transformée en double peine. Julio Irrazábal exécutait la sentence, Capiatá menait 2-0 puis 3-0 lorsque dans la foulée, Irrazábal déposait un centre sur la tête de Gamarra. L’affaire semblait ainsi pliée à l’heure de jeu. C’était mal connaître le Decano version Jubero. Fort de son potentiel offensif et son jeu direct, Olimpia allait accélérer et tout renverser. En neuf minutes et deux penalties William Mendieta ramenait les siens au score en s’offrant un triplé. Si le premier penalty ne souffrait d’aucune contestation, l’exclusion de Perreira non plus, le second allait créer la polémique, la main de Martínez s’avérant totalement inexistante. Rattrapé, en infériorité, Capiatá explosait. Fredy Bareiro donnait l’avantage au Decano Ariel Núñez s’en allait en contre, mené 3-0 à l’heure de jeu, Olimpia s’impose 5-3 et reste à quatre points du leader (avec un match de retard).

L’affaire est d’autant meilleure que ses prédécesseurs au classement sont tombés. Luqueño tombe chez lui face à General Caballero quand le Cerro Porteño subit le réveil de Guaraní dans l’autre match fou du week-end. Bloqué et perturbé par l’organisation de l’Aborigen, le Ciclón concédait les meilleures situations frôlant le pire lorsqu’Antony Silva sortait le penalty de Palau consécutif à une faute de Raúl Cáceres sur Darío Ocampo. Moins de dix minutes plus tard, le Cerro punissait Guaraní, Cecilio Domínguez suivant parfaitement un coup franc de Fabbro repoussé par Aguilar. L’avantage ne durait qu’un temps, Palau ramenait l’Aborigen au score quelques instants plus tard si bien qu’à la pause, tout restait encore ouvert. Au retour des vestiaires, Morínigo sortait Fabbro et lançait Luís Leal à la place d’un Fabbro bien trop discret mais la possession était pour les visiteurs qui allaient frapper à deux reprises, une première fois par l’excellent Néstor Camacho à l’heure de jeu, une deuxième par Correa sur un amour de passe de Camacho. Leal ramenait un temps le Cerro sur penalty mais Guaraní breakait de nouveau, donnant au deuxième penalty de Leal une saveur des plus anecdotique.

 

Résultats

Classement 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.