Le calendrier est désormais à jouer au Paraguay. Libertad ne profitant pas de la défaite du champion sortant, le haut du tableau se resserre et promet un sprint final dantesque.

L’occasion était idéale. Après avoir tranquillement disposé de la lanterne rouge Sportivo Trinidense, le leader Libertad pouvait aborder son match en retard face au Deportivo Capiatá avec la possibilité de creuser un écart non pas définitif mais probablement décisif dans la course au titre. Car en clôture de la 17e journée, Guaraní jouait Independiente et a vécu un enfer en début de match. Il y’a eu l’exclusion de Marcelo Báez dès la quatrième minute, il y a ensuite eu l’ouverture du score pour les locaux par Alfio Oviedo quatre minutes plus tard. De quoi largement assommer un Aborigen qui pourtant se révoltait et allait chercher rapidement à égaliser. Malheureusement, en infériorité numérique, les ambitions offensives entraînent une exposition totale des lignes arrière et la création d’espaces que l’Inde allait parfaitement exploiter, Alfio Oviedo se présentant une fois encore face à Aguilar pour doubler la mise avant la pause. On pensait en rester là mais trois minutes plus tard, José Villagra surgissait au second poteau marquait le but d’un incroyable 3-0 en faveur des hommes de Celso Ayala. La révolte des hommes de Garnero ne tardait pas, Néstor Camacho réduisait l’écart 120 secondes plus tard pour clore un exceptionnel premier acte. La seconde période n’allait pas se disputer sur le même rythme, le match s’équilibrait et à dix minutes de la fin, en contre et après une mauvaise sortie d’Alfredo Aguilar, Richard Martínez. Cette fois-ci, la messe était dite, malgré un doublé de Camacho, Guaraní était tombé, Libertad pouvait prendre alors quatre points d’avance.

Malheureusement pour les hinchas du Guma, Libertad n’a pas su saisir l’occasion. Après un premier acte à oublier, tant les deux équipes n’ont rien montré, incapables de produire le moindre jeu et se contentant de tirer de loin pour garnir la statistique du nombre de tirs, le Deportivo Capiatá a attendu la seconde période pour piéger des locaux sans véritables idées et chez lesquels Fernando Jubero avait pourtant tenté le tout pour le tout dès le premier quart d’heure du deuxième acte. Les hommes d’Hector Marecos s’étaient montrés plus dangereux lorsqu’ils exploitaient leurs contres, ils allaient être récompensées au tour dernier moment, lors de la première des cinq minutes du temps additionnel de la rencontre, des pieds de Julio Irrazábal. Voilà comment Libertad est tombé au pire des moments, gâchant l’occasion de s’envoler en tête et se retrouvant donc désormais non seulement menacé par Guaraní, toujours à un point, mais aussi par Sol de América, auteur d’un nul face au Nacional, et surtout par Olimpia.

Le week-end dernier, le Paraguay tournait ses yeux vers le Defensores del Chaco pour le 334e Clásico de l’histoire entre Olimpia et le Cerro Porteño. En retard au classement, les deux rivaux pouvaient, à la faveur d’une victoire, se replacer dans la course au titre en revenant à quatre points pour Olimpia, à trois pour le Cerro. Alors les hommes de Matosas partaient à l’assaut des buts du Decano d’entrée de partie, Mauricio Victorino allumant la première mèche devant Azcona sur coup franc puis d’une tentative dans la surface dix minutes plus tard. Le premier quart d’heure était véritablement à l’avantage du Ciclón qui montrait à cet instant plus de fluidité et de consistance dans le jeu que le Decano. Mais la suite allait être noire et blanche, notamment grâce à l’apport de l’immortel Roque Santa Cruz entré rapidement à la place du pibe Sebastián Ferreira changé dès la neuvième minute par Ever Almeida (nos pensées pour le gamin). Une fois l’équilibre retrouvé, Olimpia prenait le contrôle de la partie, Antony Silva devant s’employer devant Roque puis sur un coup franc de Richard Sánchez. Il fallait attendre le début du second acte pour que les filets tremblent enfin. Sur une belle action collective du Decano, Roque Santa Cruz décalait Richard Sánchez dont la mine du gauche trompait Antony Silva. Les hommes d’Almeida auraient pu doubler la mise quelques instants plus tard par Julián Benítez mais allaient devoir attendre un quart d’heure pour que Roque la légende double la mise et marque encore de son empreinte un Clásico. Ce but tuait le suspense, assommant le Cerro Porteño, le match était plié. Olimpia se retrouve désormais à quatre points du leader, ils sont encore quatre à pouvoir croire au titre.   

Les buts de la 17e journée

Résultats

paraj17r

Classement

paraj17c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.