Il ne reste désormais plus que deux journées à disputer et le dernier week-end, qui offrait deux chocs entre géants, a éclairci le paysage : l’Apertura se jouera entre les deux derniers champions.

Ç’aurait dû être un grand moment de fusion populaire, le choc entre Libertad et Olimpia s’est joué dans un Defensores del Chaco vide ou presque. En cause, une semaine de lutte entre les dirigeants et surtout une politique tarifaire mise en place par Libertad à faire fuir tout hincha qui se respecte. Pendant que côté Olimpia on avait décidé d’ouvrir le Manuel Ferreira pour diffuser le match sur écran géant en échange d’un ticket d’entrée consistant à un don de nourriture non périssable pour les victimes des inondations des régions de Misiones et Ñeembucú, les autres hinchas ont fui. Ils n’étaient donc qu’à peine plus de 2000 pour assister à un clásico blanco y negro pourtant décisif dans la course au titre pour les deux équipes. Les supporters du Guma n’auront ainsi pour grande part pas vu leur équipe écraser les débats. Car d’entrée de premier acte, les hommes de Fernando Jubero ont assis leur supériorité, s’installant haut sur le terrain et s’appuyant sur la complémentarité du duo offensif Bareiro – Salcedo. Déstabilisant la défense adverse par sa vitesse et ses appels en profondeur, el Demonio Bareiro ouvrait le score à la 10e minute, grillant la politesse à Richard Ortiz avant de s’en aller scotcher Azcona. Sasá attendait alors son tour et frappait avant la demi-heure après un bon quart d’heure de domination des siens. A 2-0, le match était plié, tuant la stratégie d’Éver Almeida qui vu sortir sur blessure Gianlucca Fatecha juste avant l’ouverture du score de Libertad, et devait alors s’appuyer sur les percées de Fernando Giménez et Richard Sánchez sur les ailes pour alimenter un Fernando Fernández pur joueur de surface. Il fallait donc une nouvelle approche pour espérer revenir et le coach du Decano envoyait tout ce qu’il pouvait envoyer au retour des vestiaires, Julián Benítez et Pablo Mouche. Libertad laissait le ballon à l’adversaire et se repliait concédant quelques occasions, la plus belle pour Fernando Fernández qui trouvait la barre de Rodrigo Muñoz. Puis, le Guma exploitait les contres et, après un premier avertissement signé Jesús Medina, Sasá remettait le couvert pour sceller une victoire aisée du leader qui écarte ainsi définitivement Olimpia de la course au titre.

Mais aussi impressionnante soit elle, cette victoire du leader n’est pas encore décisive. Car au lendemain de la victoire de Libertad, le champion sortant Guaraní entrait également dans un Defensores del Chaco peu garni, pour y affronter un autre géant qui jouait sa dernière chance de titre, le Cerro Porteño. Et là encore, la différence fut plus que notable. Car ce dimanche, le véritable Ciclón était noir et jaune. Après une entame de match dominée par le Cerro Porteño, qui se créait quelques belles situations, notamment par Silvio Torales et Rodrigo Rojas, l’équipe de Daniel Garnero s’est mise en route à la demi-heure. Emmenée par un Néstor Camacho en feu (et depuis annoncé à Olimpia), les jaune et noir ont commencé à générer du danger, la première situation étant signée Antonio Marín qui, seul aux six mètres, manquait sa volée. Alors la vitesse des offensifs de l’Aborigen allait faire mal. Sur un long ballon, Néstor Camacho s’amusait d’Omar Alderete, repiquait et ouvrait le score pour les visiteurs. Guaraní avait posé sa patte sur le match, l’étreinte n’allait plus se desserrer. En seconde période, les champions sortants déroulaient et frappaient fort : Robert Rojas de la tête à la 66e, Néstor Camacho sept minutes plus tard, Rodrigo Bogarin en fin de partie, les hommes de Matosas auront bu le calice jusqu’à la lie et sortent du Defensores sur un rude 0-4 qui les écarte définitivement de la course au titre. Celui-ci se jouera donc entre Libertad et Guaraní, à deux journées de la fin, un point les sépare.

Résultats

parj20r

Classement

parj20c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.