Il aura fallu attendre l’ultime journée pour que le peuple blanco y negro de Libertad puisse exulter. Résistant à la pression du champion sortant, le Guma décroche sa 20e étoile et s’affirme comme étant le club du XXIe siècle.

Ne pas craquer, ne pas tomber alors que la ligne d'arrivée apparait dans la viseur, vaincre la malédiction de son entraîneur. A Tuyukuá, le Nicolás Leoz attendait ses guerriers prêts à résister une dernière fois, à produire le dernier effort synonyme de titre et espérait ne pas vivre un final cauchemardesque. Face au Libertad de la bande à Jubero, parfaite alliance d’expérience et de jeunesse, se dressait l’Independiente dirigé par la légende Celso Ayala. Et finalement, il n’y aura jamais eu le moindre suspense. Dès le coup d’envoi, Libertad s’est rué à l’attaque. Troisième minute, un long ballon de Muñoz dévié par Salcedo pour Bareiro, une frappe croisée de ce dernier à la trajectoire incertaine et le pibe Jesús Medina surgissait pour déposer le ballon au fond des filets. Le match était déjà plié. Car le destin de cet Apertura, nommé « Comisarío Mario Agustín Sapriza », ancien président du Guma décédé en octobre dernier, était écrit d’avance, Libertad allait honorer sa mémoire par un titre. Les hommes de Jubero pouvaient tranquillement gérer le match et pliait l’affaire à dix minutes de la pause sur un penalty de Sasá, le 113e but dans l’élite pour le troisième buteur de la table historique. Réduits à dix suite à l’expulsion d’Óscar Velázquez sur le penalty, Independiente avait rendu les armes, malgré les tentatives de remodelage tactique d’Ayala. Pire, les visiteurs terminaient à neuf suite à l’exclusion d’Andrés Duarte, la fin n’était qu’une longue attente d’un coup de sifflet final annonciateur de libération. Qu’importait alors la victoire arrachée par un Guaraní qui se sera accroché jusqu’au bout, Libertad décroche son 20e titre national, le 12e du club depuis son retour de l’enfer d’une Intermedia en 2001, une performance qui fait du Gumarelo le club du XXIe siècle au Paraguay.

Ce succès, c’est aussi celui d’un homme enfin récompensé. Entré dans l’histoire locale avec Guaraní, Fernando Jubero se pensait maudit, lui qui avait fait de l’Aborigen un demi-finaliste de la Libertadores, une machine à marquer (première équipe à franchir la barre des 100 buts sur une saison dans l’histoire du championnat), mais une machine toujours coiffée au poteau. Ce fut le cas à trois reprises avec le Legendario, une fois encore avec Olimpia lors de sa courte pige d’un an avec le Decano. Le troisième club aura ainsi été le bon, avec 15 victoires, 4 nuls et seulement trois défaites, la deuxième meilleure attaque et la meilleure défense du tournoi, Fernando Jubero peut enfin célébrer le titre qu’il mérite au pays qui l’aura révélé.

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.