Alors qu’il semblait filer vers le titre, le Cerro Porteño s’est fait une dernière frayeur avant de libérer enfin son peuple et célébrer un 32e titre. Retour sur la dernière journée du Clausura.

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Il aura fallu souffrir jusqu’au bout mais la joie n’en est que plus intense. On a longtemps pensé que le Cerro Porteño serait à l’abri avant cette dernière journée du Clausura et pourrait en profiter pour célébrer tranquillement son 32e titre. Il n’en fut rien. La faute à un Olimpia bien décidé à jouer sa chance jusqu’au bout et surtout à une défaite face à Guaraní qui a permis au Aurinegros de définitivement sceller leur première place au classement annuel et ainsi s’assurer une présence au second tour de la future Libertadores. Conséquence, au coup d’envoi de la dernière journée, subsistait une incertitude et donc la possibilité d’un desempate arraché par le Decano au pire des moments pour le Ciclón de Leonel Álvarez.

Barrio Obrero était donc pris entre deux sentiments quelques heures précédant le coup d’envoi, celui de préparer une immense fête mais aussi celui d’une tension légèrement palpable qui pourrait voir son Cerro Porteño tout perdre sur la ligne d’arrivée. Cette tension augmentait après le coup d’envoi sifflé par Eber Aquino car les premiers instants étaient dominés par les visiteurs, Sol de America avait déjà menacé sur corner, forçant Antony Silva à rapidement réagir, les visiteurs ouvraient le score par Javier Toledo dès la dixième minute. La sublime Nueva Olla retenait alors son souffle. Le temps de digérer, les hommes de Leonel Álvarez reprenaient leurs esprits et Diego Churín, qui avait manqué un but tout fait en tout début de partie, allait ramener l’espoir en égalisant d’une tête croisée parfaite au premier poteau. Le titre revenait dans les esprits, mais Sol de America ne se rendait pas pour autant. Les hommes d’Héctor Marecos continuaient de se procurer quelques situations et pire, allaient éteindre la Nueva Olla juste avant la pause lorsqu’une fois encore oublié, Javier Toledo ajustait Silva dans les six mètres. On jouait alors les arrêts de jeu du premier acte, le Cerro était mené.

Sa chance alors était qu’à l’Estadio Eric Galeano, le Deportivo Capiatá posait tout autant de soucis à Olimpia qui venait avec l’intention d’imposer son jeu mais se heurtait à un Escobero solide et parfaitement organisé. Le Decano entrait donc aux vestiaires avec un résultat nul qui ne lui permettait pas de faire douter le Cerro Porteño. Mais un but pouvait tout changer. Tout allait finalement basculer dans la même minute, la 68e. Du côté de la Nueva Olla, le coach colombien du Ciclón avait fait le choix de sortir la mobylette Josué Colmán pour lancer Jorge Rojas. Le rapide milieu de terrain du Cerro allait libérer tout un stade lorsque, servi par Churín, il marquait en deux temps et égalisait. Au même moment, alors qu’Olimpia dominait le second acte et avait poussé Bernardo Medina dans ses derniers retranchements, notamment sur une tête de Darío Verón puis devant William Mendieta et Brian Montenegro qui ratait un but tout fait, Capiatá ouvrait le score par son jeune et prometteur attaquant Junior Marabel. Si Olimpia ne mettait que cinq minutes à revenir au score, du côté de la Nueva Olla, l’espoir portait alors tout un peuple. Le Cerro Porteño dominait la partie, se créait plusieurs situations et allait être libéré par un penalty transformé par Churín dans la minute qui suivait le but du 2-1 pour Olimpia à Capiatá. 3-2 pour le Cerro Porteño, le peuple azulgrana pouvait embraser une Nueva Olla forteresse imprenable (la Catedral de la Pasión n’a connu que des victoires lors des 8 matchs de championnat qu’elle a accueillis). Le Cerro Porteño décroche sa 32e étoile, Leonel Álvarez devient le premier entraîneur colombien à être sacré au Paraguay au nez et à la barbe d’Olimpia, le club face auquel il avait inscrit le tir au but décisif lors de la finale de la Libertadores 1989, premier titre colombien de l’histoire de la compétition.

La saison paraguayenne n’est cependant pas encore totalement terminée. Si le Sportivo Trinidense est relégué en Segunda División, il attend de connaître l’identité de celui qui l’y accompagnera. La faute à un dernier match nul dans la finale pour le maintien entre Independiente et Rubio Ñu. Conséquence, les deux formations sont à égalité au promedio (1.068) et vont devoir se retrouver ce jeudi pour un desempate qui condamnera le perdant. 

Classement final

paraj22

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.