Le Clausura paraguayen vient de reprendre et une seule question anime les suiveurs du football guarani : qui pourra donc priver Olimpia d’un doublé en 2018 ?
Olimpia seul au monde ?
Lors de notre dernier point paraguayen, en avril dernier, nous avions laissé l’Apertura entre les mains d’Olimpia qui avançait alors à une vitesse folle, invaincu en neuf matchs. Le Decano n’aura attendu que la 17e journée pour tomber, lors du Clásico face au Cerro. Ç’aura été le seul accroc au parcours royal du doyen qui a totalement écrasé le tournoi. 16 victoires en 22 sorties, 52 buts inscrits, la bande à Daniel Garnero, premier argentin champion à la tête du Decano, n’a laissé aucune chance à la concurrence, emmenée par Néstor Camacho meilleur réalisateur du tournoi (14 buts) et l’immortelle légende Roque Santa Cruz (quatre buts mais la barre des 100 matchs avec le Decano franchie). De quoi s’attirer les félicitations d’Osvaldo Domínguez Dibb, président de l’institution entre 1974 et 1990 (le temps de décrocher 14 titres nationaux, une Intercontinentale, trois Libertadores, 2 Recopa Sudamericana et une Interamericana).
La grande question va donc être de savoir qui pourra venir lutter et priver Olimpia du doublé. Sur le papier, le groupe du Decano reste important, les quelques départs ont été compensés (comme par exemple celui de Farid Díaz remplacé par Dairon Mosquera (ancien de Santa Fe), quelques jeunes comme Gianlucca Fatecha reviennent à la maison et le groupe peut donc travailler tranquillement dans la continuité, chose suffisamment rare au Paraguay pour laisser espérer bien des succès. D’autant que le Decano se retrouve à devoir gérer un calendrier sans la moindre compétition continentale (éliminé précocement lors du deuxième tour de qualification pour la Libertadores) ce qui pourrait coûter quelques points à ses concurrents directs, le Cerro Porteño et Libertad.
Du côté du Ciclón, on semble suivre le même schéma. Le Cerro Porteño joue la continuité avec Luis Zubeldia à sa tête, possède sa légende paraguayenne avec Nelson Haedo Valdez, et compte aussi sur un duo offensif de grand talent qui a immédiatement affiché sa complémentarité Diego Churín – Emanuel Dening. La mayonnaise avait pris de temps à prendre lors de l’Apertura, on peut ainsi imaginer que le style Zubeldia est désormais digéré et donc les points perdus en début d’année ne le seront pas lors du Clausura. Côté Libertad, on a fait un autre choix. Il a suffi d’une troisième place lors de l’Apertura et d’une défaite concédée en ouverture du tournoi face à Luqueño (alors que le Guma menait 2-0 à l’issue du premier quart d’heure) pour que la goutte d’eau fasse déborder le vase et qu’Aldo Bobadilla soit ainsi débarqué. Le Guma va donc reprendre avec un nouveau coach (rassurez-vous, Bobadilla a déjà trouvé un travail, du côté de General Díaz) alors qu’il s’apprête à affronter le Cerro Porteño avant de défier Boca en Libertadores. Pourtant, en coulisses, le club avait parfaitement travaillé pour s’offrir un groupe compétitif (ses performances continentales en attestent) et l’a renforcé. Si Sasá a laissé la légende Cardozo seule, la solitude de l’ancien du Benfica n’a pas duré puisque le Guma s’est offert Juan Manuel Salgueiro et Édgar Benítez qui rentre du Mexique pour muscler l’attaque. Au milieu, on soulignera l’arrivée d’un autre immortel, Egidio Arévalo Rios. Restera donc à trouver un entraîneur pour faire jouer tout ce beau monde.
Si vous êtes des habitués du football paraguayen, vous aurez noté qu’il manque un grand : Guaraní. Le passage de Sebastián Saja a été un échec, son remplacement par l’Espagnol Fernando Burgo n’a guère été meilleur. Huitième anonyme de l’Apertura, l’Aborigen a donc choisi un troisième coach en six mois en nommant Juan Manuel Azconzábal, l’homme qui avait fait des merveilles du côté de l’Atlético Tucumán. Sur le papier, Guaraní ne dispose pas d’un effectif du niveau des trois autres géants et va devoir batailler pour retenir ses talents comme celui de Rodrigo Bogarín. Reste donc peu de place pour la concurrence même s’il va falloir garder un œil sur le Nacional version Celso Ayala qui a réalisé un excellent Apertura (quatrième à quatre points du Cerro Porteño) et va devoir également gérer la Sudamericana dans les prochaines semaines.
Nouvelle compétition
Un calendrier chargé qui pourrait coûter des points d’autant que les deux premières sorties dans le Clausura n’ont permis à La Academia que de ne prendre qu’un point alors que le Clausura, après deux journées, est aux mains de 3 de Febrero dont la lutte pour la survie s’annonce des plus compliquées, le promu étant pour l’instant, avec son alter-égo Santaní dans la charrette. Ce calendrier devrait se charger davantage avec la création d’une nouvelle compétition : la Copa Paraguay.
Créée par l’Asociación Paraguaya de Fútbol et l’Unión del Fútbol del Interior (UFI), le projet avait été proposé en décembre dernier avant d’être approuvé par le Comité exécutif de la fédération paraguayenne en février. Il est un hérité du Torneo República vise à mettre en place une compétition totale, mêlant l’ensemble des clubs du pays (donc ceux aussi de l’intérieur – comprendre hors de la capitale) et sera organisé en 12 journées pour un total de 243 matchs. Après une phase préliminaire qui permet de délivrer 20 tickets pour les équipes de Primera B, Primera C et de l’UFI, on passera alors à l’étape nationale qui verra entrer les équipes de première et deuxième division nationale. Ils seront ainsi 48 à se lancer dans la course au titre, le vainqueur de l’épreuve gagnant une place en Sudamericana 2019. L’étape nationale débute cette semaine, les 24 vainqueurs se rencontreront ensuite lors du deuxième tour pour obtenir l’un des seize tickets (12 pour les vainqueurs + 4 pour les meilleurs perdants en cumulant leurs résultats lors des deux tours) pour les huitièmes de finale. La finale est prévue en novembre prochain.