Leader du classement annuel, Peñarol l’emporte contre Boston River et fait un bond en avant. Ses trois poursuivants ont perdu (Liverpool) ou fait match nul (Nacional, Defensor). Derrière, Torque et Plaza s’enfoncent tout doucement vers la seconde division. Résumé de la troisième journée du Clausura 2023.

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Faire la différence est parfois difficile en haut du classement, puisqu’il faut non seulement gagner mais aussi espérer un faux pas de ses adversaires. C’est le scénario de ce week-end durant lequel Peñarol a repris un joker d’avance au classement annuel. Le Carbonero se déplaçait à Las Piedras pour y jour Boston River. Le club sastre est en effet un club « sans stade fixe » et joue cette année dans l’antre de la Juventud. Abel Hernández blessé, Arezo avait carte blanche en attaque devant un Cepillo González titulaire au milieu. En face, Boston River souffre cette année après une année exceptionnelle qui a vu le club participer à la phase préliminaire de la Copa Libertadores. Finalement, il ne reste plus grand-chose de ce Boston si bon l’année dernière, même si le club s’est renforcé avec notamment Matias Zunino et Ayrton Cougo. La coupe mulet de ce dernier a été l’élément le plus excitant d’une première mi-temps durant laquelle les deux équipes se sont beaucoup affrontés au milieu de terrain sans réussir à s’imposer. Dario Rodríguez aurait eu de quoi s’inquiéter, son club étant le plus menacé, mais la seconde mi-temps commençait avec un amour de passe de Maxi Olivera vers Arezo qui partait depuis la ligne médiane. La défense s’alignait mal, pensant qu’il y avait hors-jeu. Arezo en profitait et trompait Santiago Silva. Sur un terrain qu’on pourrait qualifier de douteux, Dario Rodríguez n’a donc pas pris pas de risque, jouant défensif le reste de la deuxième mi-temps et cela fonctionne, Peñarol repartant avec les trois points et ce score de 0-1.

Côté Boston River, Apud peut bien dire lors de l’interview de fin de match que son équipe a dominé mais qu’elle n’a pas gagné, il a manqué un peu de mordant notamment dans l’animation offensive. Novick joue assez lentement, trop pour faire la différence, même s’il a toujours la possibilité de faire la différence sur une action. Côté Peñarol, l’équipe a gagné et n’a donc pas crié au scandale arbitral. Arezo reste sur une bonne série et est bien meilleur quand il n’a pas Hernández à ses côtés. Il faudra voir ce que décide l’entraîneur au retour du grand attaquant. La défense est solide et Maxi Olivera est la meilleure recrue depuis longtemps au club.

Ce résultat est particulièrement important car Nacional a enchaîné un troisième match nul de rang, 0-0 contre Plaza Colonia. Comme les autres matchs du dimanche, le bolso a joué sous la pluie dans une ambiance assez déprimante après le suicide de Waldemar Victorino, attaquant ayant obtenu la coupe intercontinentale en 1980 avec le club contre les Anglais de Nottingham Forest. Les cendres de l’attaquant ont été dispersés dans un but par sa famille, avant le début du match, sous la pluie, après que le frère de l’attaquant a émis un communiqué sur les réseaux rappelant que son frère n’avait pas supporté d’être viré par téléphone alors qu’il travaillait pour le club jusqu’à peu de temps encore… Le match a été assez lénifiant, avec peu d’occasions. Nacional semble avoir perdu le fil offensif depuis la fin de l’Intermedio, avec une animation offensive légère et plus de Luis Suárez pour faire la différence tout seul. Côté Plaza, l’équipe est dernière au classement de la descente et n’a pas non plus montré grand-chose. Un match à oublier.

En plus du nul de Nacional, Liverpool et le Defensor ont aussi perdu des points, en s’inclinant 1-0 contre Fénix pour ce qui est de Liverpool et match nul 1-1 contre La Luz pour ce qui est du Defensor. Wanderers en profite pour reprendre le contact en s’imposant 2-1 contre un Montevideo City Torque qui continue de perdre de point et de naviguer en zone rouge.

Les buts

Résultats et classement

 

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba