Danubio champion !

Apertura 2012, Danubio consomme trois entraîneurs en 15 matchs et ne remporte qu’une seule petite victoire. La Franja est en pleine tourmente. Un an plus tard, elle double tout le monde sur le fil pour décrocher son troisième tournoi de l’histoire.

Nous avions laissé l’Apertura 2013 uruguayen au lendemain du Clásico et de la victoire du Peñarol privant le Nacional de prendre les commandes du tournoi après la victoire de la sensation River Plate sur le terrain du leader d’alors : Danubio. Nacional, Danubio, River Plate, les trois leaders d’alors se livraient à une lutte énorme lors de l’ultime journée du tournoi. Leader, River Plate se rendait au Defensor alors qu’ex-aequo, le Nacional avait semble-t-il tâche plus facile avec la réception de Fenix, le grand consommateur d’entraîneur du tournoi (3). Danubio enfin, se déplaçait sur le terrain de Sud America, champion sortant de D2 presque centenaire. Au coup d’envoi donc, River devant, Nacional à sa hauteur (mais devancé d’un but) et, à un point, Danubio.

Un but inscrit peu après le quart d’heure de jeu permettait au Nacional de rentrer au vestiaire avec un titre virtuel de champion. Car pendant ce temps, ni River Plate, ni Danubio n’étaient parvenus à inscrire le moindre but, rentrant avec des nuls vierges à la pause. La seconde mi-temps allait offrir un sprint incroyable. 53e minute, Pallas ramenait Fenix au Parque Central. Le Nacional perdait son titre, River Plate le reprenait. Pour 15 minutes. Car Nicolas Olivera ouvrait le score pour la Violeta face au Darseneros, le Nacional redevenait champion. Le temps d’une respiration. Hernan Novick, à la surprise générale mais sur une action d’école, donnait l’avantage à Fénix. Plus rien ne bougeait. Recoba ratait un penalty à l’entrée du dernier quart d’heure. Puis les 3 minutes folles de la 85e.

85e minute, Pablo Lima envoyait un missile sur coup-franc et permettait à Danubio, qui avait grandement souffert en première période, de prendre l’avantage après un second acte dominé. 86e minute, Fernando Machado était expulsé à Montevideo, le Nacional allait finir en supériorité numérique. 87e minute, Sebastian Taborda ramenait River Plate au score face au Defensor. Restaient alors 3 minutes, trois minutes au cours desquelles Nacional et surtout River Plate perdront leurs illusions. Jamais Bolsos et Darseneros ne parviendront à marquer. Danubio résistait aux assauts des Naranjas et, à la surprise générale, coiffait tout le monde au poteau pour remporter l’Apertura. Le premier depuis 7 ans, époque de Gustavo Matosas (sacré avec León au Mexique), de Walter Gargano et autres Edinson Cavani !

La belle histoire

Le titre de Danubio c’est aussi et avant tout l’histoire d’une renaissance. A la rue totale il y a un an, la Franja s’est certainement appuyée sur cette terrible expérience pour ne pas lâcher lors de l’ultime journée. Car c’est finalement le même groupe que celui qui connût l’enfer qui se retrouve au paradis après cet Apertura. Seul changement, l’arrivée de Leonardo Ramos. Après une saison compliquée avec Progresso, il devenait le 4e entraineur en 2012 de la Franja et allait totalement la transformer. Losqu’il signe chez le club qui avait terminé avec 9 points un Apertura, Leo Ramos promet à son président qu’il fera de Danubio un champion. Dès le Clausura, la méthode Ramos « travail, travail, travail » porte ses fruits. De dernier, la Franja termine dans le top 5 avant de décrocher donc l’Apertura 2013. Pourtant, rien n’était joué d’avance : pas de jeu spectaculaire à la River Plate, pas l’expérience du grand ni l’effectif d’un Nacional. Non, à cela, Ramos répond à la Tabarez : solidité et patience. L’art de frapper au bon moment avec comme symbole éternel, cette incroyable dernière journée où sans forcément maîtriser ni outrageusement dominer, la Franja a su frapper au meilleur des moments pour coiffer tout le monde.

Heros de l'ultime journée, Lima est déjà parti

Certes, le Danubio aura profité d’évènements favorables. Les ratés du Nacional au Parque Central, ceux de River Plate face au Defensor, l’absence d’un Peñarol en pleine crise et auteur d’un de ses pires tournois de son histoire. Mais les hommes de Ramos ont fait preuve d’une force collective qui les aura rendus plus fort que tout, même de leurs supporters les plus sceptiques quand ensemble, joueurs et entraîneur, promettaient un titre. Reste l’avenir. L’objectif en partie atteint, remporter l’Apertura n’est pas devenir champion (rappelons qu’en Uruguay, le titre de champion est attribué après une finale opposant les vainqueurs de l’Apertura et du Clausura), Ramos va devoir désormais composer avec les départs d’un groupe qui semble en fin de cycle. Premier parti, le goleador de l’équipe Liber Quiñonez s’envole pour le Mexique, Pablo "Bolita" Lima, l’auteur du but du titre, résilie son contrat et s’engage gratuitement à Peñarol. Le risque de saignée existe, il menace grandement la Curva.

Le classement final :


L’ensemble des buts inscrits lors de la 15e journée :

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.