L’attente a été longue mais l’Uruguay retrouve enfin son championnat. Avant de revenir à un calendrier sud-américain, la Primera Division s’offre un tournoi court dit de transition. Présentation de la saison.

L’hiver a été nul cette année en Uruguay, vraiment pas à la hauteur. Trois mois sans football ! Les grands sujets de conversations ont été les caméras dans les stades, la bataille Nike/Puma pour habiller la Celeste, et on a même finit par s’exciter sur un sauteur en longueur qui a terminé 8éme au JO. Uruguayen le mieux classé dans toutes les compétitions des JO. 8éme, ce qui pourrait être bien mais qui au fond ne l’est pas, vu le nombre de vétérinaire qu’il y a en Uruguay, je suis sûr qu’il y avait moyen de mieux faire. Je crois que cette épreuve de saut en longueur a été le point de départ, le petit rebond au fin fond de la piscine qui a décidé les dirigeants à arrêter les conneries, et à se dire : Messieurs, il faut qu’on recommence, qu’on fasse rêver les gens. Voici donc le guide complet de la nouvelle saison qui commence, à lire si vous tombez par hasard sur un match uruguayen, si vous partez en échange universitaire à Montevideo, ou tout simplement si vous pensez que l’Uruguay est le meilleur pays.

Le format

C’est donc un championnat spécial qui s’ouvre en Uruguay ce week-end, un championnat de transition pour rebasculer dans le calendrier sud-américain avec des saisons commençant en janvier. Les matchs se dérouleront du 27 août au 4 décembre avec la possibilité d’une finale en cas d’égalité les week-ends du 11 et 18 décembre. Les quatre premiers participeront à la Copa Sudamericana 2017. Pas de qualifiés pour la Libertadores, les places se joueront lors du prochain championnat « complet » en 2017. Le dernier d’un classement reprenant les points sur les 30 derniers mois (deux dernières saisons ainsi que ce tournoi), sera relégué. Les équipes en danger de relégation seront les trois promus ainsi que Liverpool, Racing et Juventud de Las Piedras. Le champion sera reconnu officiellement comme ayant gagné une saison, cela devrait motiver des équipes plus « légères » que Peñarol et Nacional à jouer ce titre. Une équipe jouera son premier championnat de première division, Boston River. Pour rappel, le champion en titre est Peñarol.           

Le champion : Peñarol

Nom complet : Club Atlético Peñarol

Surnom : Manyas, Carboneros, Aurinegros…

Stade : Campeon Del Siglo, très joli stade pouvant accueillir 43 000 personnes, situés dans les limbes de Montevideo. Plutôt que la voiture, privilégiez le bus depuis Tres Cruces.

Coach : Jorge El Polilla Da Silva.                

Il y a évidemment une grande rivalité historique avec le Nacional. Ces deux clubs se partagent l'immense majorité des titres (73 des 84 titres depuis que le football est professionnel). Ils se partagent surtout la passion du peuple uruguayen, chacun ayant un club préféré, du petit gamin de 4 ans à la mamie de 85 ans. Les clásicos sont des jours de fête, dans les stades comme dans les foyers. C'est le match à regarder dans la saison. Nous ne reviendrons pas sur le débat concernant lequel des deux est le plus ancien, leurs fondations remontent pour les deux à la fin du 19ème siècle. Peñarol a le meilleur palmarès d'Uruguay avec notamment 5 Libertadores. Leur dernière heure de gloire continentale remonte à 2011 et une finale perdue contre le Santos de Neymar. Le club a remporté 50 titres de champion d'Uruguay (selon les décomptes, le chiffre peut varier). Les idoles locales s'appellent Obdulio Varela, Alberto Spencer, ou Tony Pacheco.

Quelques faits intéressants

-          Leur président Damiani est une fripouille notoire. Gérant d’un cabinet d’avocat, il est connu en dehors du football pour avoir été mentionné dans les Panama Papers et dans d’autres affaires de blanchiments ou de détournements de fonds. Il est président du club après son père qui l’a été également, mais tout le monde vous parlera de sa gestion du club comme l’on parlait des performances de Lance Armstrong, avec ce petit sourire en coin que l’on utilise quand on a plus que des doutes.

-          On tend à en faire en Europe l’équipe du « peuple », comme Boca en Argentine. Cela ne se retrouve pas dans les faits puisqu’il n’y a pas de différenciation politique entre Peñarol et Nacional, grosso-modo le pays est divisé en deux quel que soit les secteurs. Sanguinetti, ancien président de la république appartenant au parti Colorado (républicains libéraux, plutôt à droite, enfin c’est très compliqué, je vous laisse voir sur Wikipedia) est président d’honneur du club. Le pouvoir Frenteamplista (de gauche) est beaucoup plus souvent pour d’autres équipes (Vaquez est un ancien président de Progreso, Mujica s’en foutait mais avait des sympathies pour le Cerro, Danilo Astori est un hincha assumé du Nacional, Kechichian, la ministre des sports, est pour le Defensor).

L’effectif s’est fortement renforcé au cours de ce mercato, car beaucoup de joueurs sont partis. Exit les Forlan, Aguirregaray, Guille Rodriguez, Luis Aguiar. Le club a recruté les deux meilleurs buteurs du championnat précédent, c’est-à-dire Arias de Liverpool et Gaston Rodriguez du Wanderers, mais également les révélations Dibble, Urruti, Perg, Alex Silva, etc. L’équipe a mal commencé avec une élimination piteuse en Sudamericana, qui est malgré tout logique au vu du turn-over.

Objectif de la saison : réussir le doublé, ce qui fera 2 sur 5 avant le troisième quintuplé (Quinquenio).

L’espoir qui sera vendu dans un an

Difficile à dire. Il reste toujours une incertitude sur le fait que Nahitan Nándezet Gaston Gurruceaga restent au club. S’il reste, ce seront les cracks de cette saison. Pour moi, la meilleure recrue du club durant ce mercato est Ángel Rodríguez, milieu récupérateur transféré depuis River Plate. Il a trois poumons et pourrait donner de l’air à cette équipe. A suivre également le latéral Alex Silva qui été très bon au Wanderers mais qui a parfois du mal sur les phases défensives.

La gloire du quartier

Carlos Valdez, le capitaine. C’est fort malheureusement, presque le seul joueur ayant un « vécu » avec cette équipe. Il est au club depuis 2011 et est un vrai pilier en défense.

Le vice-champion : Nacional

Nom complet : Club Nacional de Futbol

Surnom : Bolsos, Tricolores, Albos…

Stade : Parque Central, capacité de 26 500 places, plus beau stade « de club » en Uruguay. Depuis que le Campeon del Siglo est arrivé, ils ont prévu d’agrandir le GPC pour surpasser en capacité le stade de Peñarol.

Entraîneur : Martin Lasarte, l’homme qui a lancé Griezmann et Suárez (rien que ça).

Deuxième grand club d'Uruguay, avec à son palmarès 3 Libertadores, et 45 titres en championnat, dont le dernier il y a un moins d'un an. Les idoles locales s'appellent Abdón Porte, Hector Scarone, Atilio Garcia et Álvaro Recoba. C'est historiquement le club national, par opposition aux clubs formés par des anglais comme Peñarol. Mais encore une fois, cela n’a pas de valeur « politique ».            

Vice-champion derrière les carboneros au terme d’une saison ou le principal exploit aura été une qualification en quart de Libertadores obtenu sur le terrain du Corinthians. Sur le plan domestique, saison décevante, avec une deuxième place sauvée de justesse lors de la dernière journée. Contrairement à Peñarol, Nacional n’a pas bouleversé son effectif cette année, avec quelques recrues bien senties comme Brian Lozano qui revient en Uruguay en prêt en ne s’étant pas imposé au Mexique, ou Tabaré Viudez qui vient remplacer Nicolás López parti au Brésil. A noter le retour de Ligüera, très bon avec Fénix durant le dernier exercice, qui revient au club pour la quatrième fois.

Objectif de la saison : prendre sa revanche et tenter d’oublier le but de Marcel à la 94éme.

L’espoir qui sera vendu dans un an

Felipe Carballo fût la surprise du dernier exercice. Il est arrivé des jeunes sur la pointe de pied, a fait quelques rentrées au milieu de terrain, avant d’être presque titulaire sur la fin de saison. C’est un très bon milieu, très actif et bon passeur. Il dispose aussi d’une bonne frappe. A confirmer cette année.

La gloire du quartier

Jorge Fucile est encore une fois le seul joueur « local » appelé dans la liste de Tabárez pour les internationaux de septembre. Et il n’y a qu’une seule raison à cela : c’est un excellent joueur. Impassable sur son couloir, Nacional a souffert durant tous les matchs ou il n’était pas là. Il a une importance capitale dans cette équipe, c’est un plaisir de pouvoir voir ce joueur toutes les semaines.

Le joueur Guide du Routard

Diego Arismendi est de retour au Nacional après une tournée d’Angleterre (Stoke, Brighton, Barnsley) puis un passage par l’Arabie Saoudite. Il sera titulaire si Polenta part, et devra se battre pour le poste avec Victorino si Polenta reste. C’est un bon défenseur, rugueux, formé au club.

Les autres équipes

 

Boston River

Nom complet : Club Atlético Boston River

Surnom: Rojiverde        

Stade Juan Lavalleja, 7000 places.

Coach : Alejandro Apud

Première participation en première division pour ce club créé en 1939, c’est donc l’inconnu de ce championnat. Malgré ce que son logo indique, le club joue ses matchs dans le joli département de Flores, au cœur de l’Uruguay. Cela en fait donc une équipe de l’intérieur, qui remplace numériquement El Tanque Sisley, descendu en deuxième division. En montant en première division, l’équipe a fait un choix, celui de changer la majorité de l’effectif en recrutant des joueurs expérimentés de première division. On va donc retrouver dans cette équipe de nombreux visages connus.

Objectif de la saison : que la mayonnaise prenne.

L’espoir qui sera vendu dans un an

Je n’ai pas compris pourquoi Guillermo Fratta n’est pas resté au Defensor. Il a montré des performances solides durant l’exercice précédent et je pense qu’il avait sa place dans l’effectif. Il arrive dans une équipe en plein chamboulement, et sera donc très important au sein de la défense pour stabiliser le tout. Attention à ne pas prendre l’eau dès le départ.

Le joueur Guide du Routard

Diego Scotti est un très bon milieu de terrain qui sort d’une saison convaincante au sein des Wanderers. Frère d’Andrés, qui a arrêté sa carrière il y a six mois, il a désormais 39 ans et est passé par la Chine, le Paraguay, le Chili, l’Espagne… Il sera une pièce essentielle de cette équipe en pleine construction.

Cerro

Nom complet : Club Atlético Cerro

Surnom : Albicelestes, Villeros

Stade Troccoli, capacité normale de 25 000 places mais souvent réduite pour des raisons de sécurité. Connu pour son environnement peu favorable à l’extérieur du stade et pour sa pelouse d’un genre nouveau, laissant découvrir toutes les palettes de couleur du jaune sable au marron terre en passant par le vert trèfle.

Coach: Jose Puente

Club de la banlieue populaire de Montevideo, au pied du Cerro, le Fort de Montevideo. Il retrouve son rival traditionnel Rampla Juniors, club du même quartier, descendu en deuxième division. Cela donnera un nouveau clásico de la Villa, ou l’on pourra voir de magnifiques affrontements entre les trois meilleures équipes du quartier (Cerro, Rampla et la police). C'est un historique, presque toujours présent en première division, mais qui n'a jamais rien gagné au plus haut niveau. Il sort d’une très bonne saison, couronnée d’une troisième place qui leur offrira le plaisir de participer à la phase préliminaire de Libertadores en 2017. Ils ont déjà perdu de nombreux joueurs comme Urruti parti à Peñarol ou Hugo Silveira au Nacional, et Lionel Messi à Barcelone (presque).

Objectif de la saison : trouver un joueur de foot/jardinier

L'espoir qui sera vendu dans un an

Agustin Sant’Anna est un latéral gauche de 18 ans, grand espoir du club. Il vient de finir sa première saison comme titulaire, et il a été bon, véloce sur le plan offensif, précis sur le plan défensif. Il a déclaré adorer son côté gauche car il n’y a rien qu’il aime plus que courir balle au pied. Il était sur les tablettes du Nacional mais ne devrait pas bouger finalement. International des moins de 20 ans.

La gloire du quartier

Richard Pellejero n’a que 40 ans. Il a commencé comme professionnel en 1995 déjà au sein du Cerro, et est connu pour son sens du sacrifice pour l’équipe. Il sera de nouveau capitaine cette année, et même quand il arrêtera, il restera capitaine éternel.          

Danubio

Nom complet : Danubio Futbol Club

Surnom : La Franja

Stade: Jardines del Hipodromo, 15 000 places, et un palmier en haut de la tribune latérale. Un palmier quoi !

Coach: Leo Ramos

Club historique également, mais cette fois avec 4 titres, dont le dernier conquis il y a trois ans dans une finale d'anthologie contre les Wanderers. Equipe connue pour son centre de formation très efficace de Chevanton à Cavani ou Gargano. Danubio a son clásico contre Defensor, mais qui est autant un clásico qu’un Bordeaux - Nantes. C’est-à-dire pas un clásico en fait. Oubliez ce que je viens de dire. Le club sort d’une saison pourrie, vraiment du début à la fin, qui fait qu’ils devront presque se battre pour éviter la relégation. La fin de saison a vu le retour de Leo Ramos, Coach champion en 2013.

Objectif de la saison : Faire honneur au palmier.

L'espoir qui sera vendu dans un an

Marcelo Saracchi est un magnifique ailier de 18 ans. International espoir, il vient de passer une saison en jouant latéral gauche en défense, ce qui, je pense, ne devrait pas être son poste. Il dispose d’une qualité de centre, de passe et de tir qui font qu’il est bien plus efficace au milieu de terrain. Parfois un peu frêle, il devra muscler son jeu pour s’imposer définitivement.

Le joueur Guide du routard

Juan Manuel Olivera continue au club après une première bonne année. Grand attaquant de l'équipe carbonero qui fut en final de la Libertadores en 2011 contre Santos, il est déjà passé par un nombre incalculable de club et de pays. Le gardien, Michael Etulain, est également un vieux de la vieille, 35 ans, passé par la Bolivie et l’Argentine, qui a surnagé lors de la saison qui vient de s’écouler.

Defensor

Nom complet : Defensor Sporting Club

Surnom : Viola ou Violeta

Stade Franzini, 18 000 places, avec une magnifique vue sur la Rambla, idéal en été mais avec un vent meurtrier en hiver.

Coach: Eduardo Acevedo

Club du centre-ville de Montevideo, considéré comme « huppé », également un historique du championnat avec 4 titres, dont le premier du football professionnel d’une équipe hors Peñarol et Nacional en 1976. Il a formé de grands joueurs comme Sebastián Abreu, Diego Godín ou Mauro Arambarri.

Objectif de la saison : Remonter une équipe correcte après la vente de très nombreux joueurs lors du dernier exercice.

L'espoir qui sera vendu dans un an

Maxi Gomez est un très bon attaquant, physique, qui s’impose dans la surface et qui a un sens du but redoutable. Il va marquer beaucoup de but dans cette saison. Dans cette catégorie, j’avais mis il y a un an Guille de Los Santos, qui s’était explosé le genou dès le début de saison. Je le remets donc cette année, en lui espérant plus de chance.

La gloire du quartier

Au milieu, Nicolas Olivera, ancien joueur de Seville de 1998 à 2002 (!!!) va continuer à être le capitaine de cette équipe. Toujours juste techniquement, il commence à souffrir physiquement avec ces quelques 38 ans au compteur.

Les joueurs Guide du Routard

En défense, le club a recruté Nicolas Correa, pilier chauve comme on les aime en Rugby, qui va stabiliser une défense ayant beaucoup souffert l’année dernière. Il avait été précieux au Cerro lors du dernier Apertura. En attaque, Hector Acuña, 34 ans, continue de rouler sa bosse. C’est un attaquant très étrange, très trapu, que vous ne pouvez louper sur un terrain. Son surnom est Romario, ce qui est trompeur. Vraiment à la limite de la publicité mensongère. Par contre, il mesure 1 mètre 64 et marque quand même des buts de la tête. Et cela mérite le respect.

Fénix

Nom Complet : Centro Atlético Fénix

Surnom : Albivioletas

Stade du Parque Capurro, 6 500 spectateurs, quartier ouest de Montevideo, magnifique stade donnant sur la baie et le port.

Coach: Rosario Martinez

Attention, club de Jaime Roos, idole absolue de la chanson uruguayenne. 31ème participation au championnat, aucune victoire. Cette année est celle du grand retour de l’un des joueurs qui fait rêver les foules, El Lolo Estoyanoff. Capable de gestes magnifiques, de taper un adversaire dans le dos, de chanter de la cumbia… Un joueur magnifique, comme on les aime.

Objectif de la saison : L’équipe peut jouer le titre sur 15 matchs. C’est mon pari Leicester/Plaza Colonia de l’année.

L’espoir qui sera venu dans un an

Dario Denis a été élu meilleur gardien de la saison précédente, cela n’est pas rien. Mais il cumule une autre spécificité : il est arbitre. Il a en effet passé tous les diplômes et officie déjà chez les jeunes. Un très beau parcours que d’autres footballeurs devraient prendre comme exemple. A regarder également la saison de Maxi Cantera, jeune milieu de terrain qui a été très efficace en fin de saison dernière.

La gloire du quartier

Après les départs de Pallas et de Ligüera, il reste un joueur repère, un roc sur lequel les autres joueurs pourront s’arrimer : Raul « Tito » Ferro, milieu défensif ayant sans doute la pire relance de l’histoire de l’humanité du football, mais ne laissant jamais passer un ballon dans l’axe. Il joue le rôle de « doble-cinco » à lui tout seul, à tel point qu’ils devraient lui filer le numéro 10.

Juventud de Las Piedras             

Nom Complet : Club Atlético Juventud de Las Piedras

Surnom : Canarios

Stade: Parque Artigas, 5500 places, à Las Piedras, grande banlieue de Montevideo. Fait officiellement partie des 4 clubs extérieurs à Montevideo. Mais, honnêtement, celui-là ne devrait pas compter.

Entraîneur: Jorge Giodarno

Petit club de première division, seulement 11 saisons dans l'élite. Ils sortent d’une saison qui les a vus gagner le premier tour de Copa Sudamericana, puis souffrir le restant de la saison. Le club a comme figure historique Fabien Carini, et il conserve un effectif très stable au fil des années.

Objectif de la saison: se maintenir.

L’espoir qui sera venu dans un an

Leandro Zazpe est un latéral gauche de 21 ans formé à Fénix et qui vient de signer à Las Piedras. Je ne comprends pas, personnellement, pourquoi il ne s’est pas imposé à Fénix, donc je le vois bien faire une bonne saison.

La gloire du quartier

Fabien Carini, grand gardien de l'Uruguay de 2000 à 2010. C'est lui qui a écœuré les attaquants de l'équipe de France en 2002 en Coupe du Monde. Il est connu pour avoir été presque tout le temps remplaçant en club, en passant quand même par la Juventus et l'Inter. Il a été très bon l'année dernière.

Le joueur Guide du Routard

Ils ont recruté, libre de tout contrat Damian Macaluso. Ancien joueur de Nancy pendant 4 ans, grand défenseur physique, profil de joueur à la Pablo Correa, il vient de passer 3 saisons au Peñarol où il ne jouait plus sur la fin puis une saison au Liverpool. A Peñarol il était adoré des supporters. Un #graciasmaca a circulé quand son départ a été annoncé. Macaluso, un bon défenseur, un mec bien. Je pense créer un fan club, n’hésitez pas à m’envoyer des MP.

Liverpool

Nom Complet : Liverpool Futbol Club

Surnom : Negriazules

Stade du Belvedere, environ 8000 personnes, un des stades les plus agréables de Montevideo, qui respire vraiment le football.

Coach : Mario Saralegui

Pour l'histoire du nom du club, c'est ici ! Supporter de choix: Paul Mac Cartney en est socio ! L’équipe s’est maintenue à la dernière journée lors du dernier championnat, en battant Nacional. Club formateur de Jorge Fucile ou Luis Aguiar. Il a également connu la fin de carrière un peu pathétique de Javier Chevanton l'année de la descente du club.

Objectif de la saison : se maintenir à nouveau.

L’espoir qui sera vendu dans un an

Nicolas de La Cruz est le numéro 10 de l’équipe d’Uruguay des moins de 20 ans. Dans un style très virevoltant, il s’impose petit à petit dans cette équipe. Il est agréable à voir jouer, étant capable de beaux gestes, mais il a encore beaucoup de déchet. A suivre également De Amores dans les buts qui aura sa chance cette année suite au départ de Bava.

Le joueur guide du routard

L’ancien du PSG Carlos Bueno vient de s’engager pour le club du Belvedere. Après avoir été formé par Peñarol, passé par Paris, avoir faire découvert le Maté à Griezmann, et joué dans la moitié des clubs d’Argentine, il vient remplacer Junior Arias parti pour Peñarol. Il faudra voir son degré de fraicheur, mais un tel attaquant ne peut faire que du bien à une équipe de Liverpool encore en quête de stabilité.

Wanderers

Nom Complet : Montevideo Wanderers Futbol Club

Surnom : Bohemios

Stade : Parque Vieira, joli stade de 10 000 places environ. Fait partie du triangle magique avec le Saroldi et le Nasazzi, trois stades dans un rayon de 500 mètres au sein du Prado, parc de Montevideo. Juste à côté, je vous conseille d’aller manger chez Don Andrés.

Coach: Gaston Machado

Club historique, déjà titré 4 fois durant l’ère amateur mais qui n'a plus gagné le championnat depuis 1931... Ils pensaient bien gagner en 2013-2014 mais ont lamentablement échoué contre Danubio aux tirs au but lors du dernier match (lire Uruguay : Danubio au bout de la folie). Ils ont quand même gagné le Clausura durant ce tournoi. Le club a formé ces dernières années des joueurs comme Maxi Rodriguez ou Nando Muslera. Par le passé, la pépite noire Andrade y a terminé sa carrière, Enzo Francescoli y a commencé la sienne et Obdulio Varela y a joué de nombreuses années. Quelques bons joueurs donc. Le club a été le seul des 4 clubs uruguayens engagés à se qualifier pour le deuxième tour de la Sudamericana.

Objectif de la saison : Un beau parcours en Sudamericana en ferait la fierté de l’Uruguay.

L’espoir qui sera venu dans un an

Gastón Rodríguez a terminé meilleur buteur du dernier championnat mais ne devrait pas rester au club d’ici la fin du mercato (Peñarol ?). Alex Silva est également parti chez les carboneros. Reste Bellini qui ne reste pas sur une très bonne saison.

Le joueur Guide du Routard

Nacho Gonzalez a joué à Monaco, Valence, Newcastle puis au Standard de Liége. Déjà là, il aurait dû se dire que ce ne sentait pas bon. Après deux ans au Nacional où il a été irrégulier, il a gentiment été poussé vers la sortie et s’est donc engagé chez les bohemios. Il faudra qu’il soit, enfin régulier sur plusieurs matchs, il donne toujours cette sensation de jouer à 40% de ces moyens, dommage.

La gloire du quartier

Sergio « El Chapita » Blanco a été formé au club avant de beaucoup voyagé au Mexique, en Chine ou au Pérou. Entre chacun de ses voyages, il est revenu jouer des demi-saisons dans son club de cœur. A 34 ans, il reste finalement au club pour ce nouveau tournoi. C’est un bon attaquant, parfois un peu léger mais ayant un très bon sens du but.         

Plaza Colonia   

Nom Complet : Club Plaza Colonia de Deportes

Surnom : Patablancas

Stade : Parque Supicci, 15 000 places, Colonia del Sacramento. Un des clubs de l'extérieur, en face de Buenos Aires, dans la magnifique ville de Colonia, appartenant au patrimoine mondial de l'UNESCO. Si vous pensez un jour faire Buenos Aires – Montevideo ou vice versa, prenez une journée pour faire Colonia. Bref.

Coach: Leonel Rocco

L’immense surprise de la saison précédente, l’équipe ayant remporté le Clausura lors d’un match épique sous la pluie au Campeon Del Siglo. 2016 va donc rester, quoi qu’il arrive dans les annales. Malheureusement, comme c’était à prévoir, le club s’est fait piller durant l’intersaison. Milesi est parti en Arabie Saoudite, German Rivero a disparu (véridique, si quelqu’un a retrouvé sa trace, merci d’appeler le club), Dibble est parti à Peñarol… Bref, une purge. Il faudra donc repartir de loin, avec malgré tout, les Dawson, Waller, et quelques recrues comme Malan et Leyes. Le plus grand joueur de Colonia n'est autre que Diego Lugano, qui s'y est révélé en 2001, lorsque le club a terminé deuxième du championnat pour sa première participation.

Objectif de la saison : Ne pas s’écraser après avoir touché les étoiles.

L’espoir qui sera venu dans un an

Facundo Waller a été très bon durant le dernier exercice, au point d’être appelé dans les sélections de jeune. C’est un milieu gauche, rapide et technique, assez complet. Il devra prendre de l’épaisseur durant cette nouvelle saison. A suivre également le gardien Dawson, qui a souvent été en feu lors du dernier exercice.

La gloire du quartier

Matias Caseras est l’un des piliers de la victoire de Plaza lors du Clausura, terriblement efficace comme milieu défensif. C’est l’un des seuls bons joueurs « adultes » à être resté au club. Et il a une magnifique moustache de mousquetaire. Pour tout cela, bravo.

Le joueur Guide du Routard

Bogliacino, joueur ayant fait le tour d’Italie (Naples, Chievo, Bari, Lecce…) s’est engagé pour Colonia en février dernier. Il n’a fait que des bouts de match, mais a été présent quand le coach a fait appel à lui. Il rempile pour un nouveau tournoi à 36 ans.

Racing

Nom Complet : Racing Club de Montevideo

Surnom : Cervezeros

Stade Roberto, 8500 places.

Coach : Julio Comesaña

Club qui aurait dû descendre au vu de sa précédente saison. Rentistas méritait plus de se maintenir qu’eux. En plus, Juan Pablo Rodriguez a pris sa retraite. Et Contreras, leur gardien titulaire de cette année, est également parti. Il a 44 ans ! Le Racing a formé quelques grands joueurs, notamment Mazurkiewicz, grand gardien de l'Uruguay et de Peñarol des années 60, décédé en 2013.

Objectif de la saison : ils vont essayer d’être moins ridicule. Ce n’est pas gagné au vu du nombre de départ.

L’espoir qui ne sera pas vendu dans un an

Ernesto Dudok va faire sa dixième saison au Racing. Et il n'a que 29 ans. Et Dieu sait que dans le football en Amérique du Sud, dans ce monde des agents, du blanchiment d'argent, c'est un exploit.

La gloire du quartier

Liber Quiñones est le meilleur buteur de l’histoire du Racing. Il a donné l’impression d’être en fin de course lors du précédent exercice, avec un léger embonpoint, mais a marqué sa pelletée de but qui a permis à l’équipe de se sauver. Une idole locale donc, il a même écrit un livre.

Le joueur Guide du Routard

Mauricio Affonso vient de s’engager au club après une année fantomatique du côté de Peñarol. Il revient donc au club qui l’a formé, en espérant que ce soit suffisant pour retrouver son football.

Rampla Juniors

Nom Complet : Rampla Juniors Futbol Club

Surnom : Picapiedras

Stade Olympique, 6000 places, élu plus beau stade du monde par moi. Pas simple pour y aller, mais magnifique.

Coach : German Corengia

Club historique puisque fondé en 1914 et champion en 1927. En 1929, ils ont battu Marseille 3-0 lors d’une tournée en Europe. Revient d’une saison au purgatoire et va donc retrouver son adversaire du Cerro au sein du clásico de la Villa. Ils ne se sont pas beaucoup renforcés, avec seulement quelques prêts du Nacional et vont donc jouer ce championnat avec un effectif assez jeune.

Objectif de la saison : survivre, et faire honneur à un maillot chargé d’histoire

Pour être tout à fait honnête, Rampla est le seul effectif de première division dans lequel je ne connais aucun joueur, aucun bon joueur du moins. Quand on voit dans les recrues Jhonny Galli, on peut s’attendre au pire. J’ai noté quand même un joueur étrange, un suisso-argentin ayant joué en Lettonie. Et rien que pour ça, c’est un joueur à suivre, ce Kevin Gissi.

River Plate

Nom Complet : Club Atlético River Plate

Surnom : Darseneros

Stade: Parque Saroldi, 5700 places, qui tire son nom du premier gardien de River, mort en 1932 des suites d'un coup reçu sur ce terrain. A part cette triste histoire, joli petit stade au milieu du parc du Prado, ou, durant l’automne, on peut voir les feuilles mortes sur le terrain.

Coach: Juan Ramon« JR » Carrasco

Avant toute chose, il faut noter que JR (prononcé rota erré), le Messie, est toujours là. Grand joueur uruguayen des années 80, principalement pour le Nacional, JR est un peu le Alain Delon du football uruguayen. Ou le Mourinho, au choix. Il est connu pour ses discours d'avant match, ses métaphores, et ses douces paroles au journaliste. Il avait déclaré que Danubio était une équipe de merde, alors qu'il l’entraînait encore. A un journaliste qui lui demandait après une défaite s'il n'était pas trop bouillant, il lui a répondu qu'il était seulement chaud à cause de sa femme... Il a inventé le Tiki Tiki, sorte de Toque à la River Plate. Un entraîneur comme on les aime. Pour les Hispanophones : une video ou grosso modo, il explique avant un match à des joueurs incrédules que la balle descend de la vache et que les crampons descendent du taureau. Et je ne vous fais pas le dessin de ce que l'on fait avec une vache et un taureau. River Plate a effectué une bonne saison 2015-2016, avec notamment une qualification en Libertadores pour la phase de poule, ou ils n’ont pas été ridicules. Ils ont souffert de cette participation en championnat terminant au pied des qualifications pour la Sudamericana. Ils se sont fait piller à l’intersaison avec notamment le départ du grand Michael Santos à Malaga et d’Angel Rodriguez à Peñarol.

Objectif de la saison : Encore et toujours le même objectif de Carrasco : donner du plaisir

L'espoir qui sera vendu dans un an

Après Nicolás Schiappacasse parti pour l’Atletico Madrid, la nouvelle perle côté River Plate est un certain Diego Vicente, apparu lors des derniers matchs du dernier Clausura. Il n’a que 18 ans, mais joue également déjà en sélection chez les jeunes et a montré un alliage de technique et de vitesse très intéressant pour son âge.

La gloire du quartier

Dans une défense et un milieu dépeuplés, il va rester Fernando Gorriarán, joueur de 21 ans, formé au club, très bon sur les dernières saisons. Cela est même surprenant qu’il soit encore au club, quand on voit l’évolution de ses collègues. A suivre.

Le joueur Guide du Routard

Richard Porta est un Uruguayo-Australien ayant joué en Italie, au Portugal, aux Emirats, en Equateur et au Pérou. Entre tout ça, il a également été meilleur buteur du championnat avec le Nacional. Après une saison presque blanche au Cerro, il continue sa pérégrination à River Plate ou il pourra apporter son expérience.

Sud America

Nom Complet : Institución Atlética Sud América

Surnom : Buzones

Stade Laguarda, 6000 places, dans le département de San Jose, ce qui en fait un club de l’extérieur.

Coach Julio Fuentes

Equipe surprise de la saison précédente, qui a globalement bien joué et fait des beaux matchs contre les grands. Ils ont également été pillés lors de ce mercato, à commencer par leur gardien Irazun qui est parti au Guatemala (!!!) après une très bonne année. D’autres piliers comme Royon ou Arias sont également partis. Sud America est un club qui date, ce fut le premier club du bourreau du Maracanã Alcides Ghiggia, d'Oscar Washington Maestro Tabárez, ou plus récemment de Dario Rodriguez.

Objectif de la saison : Recruter Osvaldo libre de tout contrat

L'espoir qui sera vendu dans un an

Emilio MacEachen va finalement pouvoir jouer toute une saison. Ce défenseur central, formé à Peñarol, n’a jamais vraiment eu le temps de jeu nécessaire au sein du club Carbonero. Prêté un an à Sud America, il va pouvoir s’installer et montrer son talent.

Le joueur Guide du Routard

Gonzalo Godoy n’a jamais eu, comme MacEachen, le temps de s’imposer dans un club. Ou alors il n’en a jamais eu le talent, mais dans tous les cas il a beaucoup voyagé puisqu’il vient de passer une saison au sein de la deuxième division turque après un passage par le Chili. Malgré six saisons en Uruguay, je n’ai pas souvenir de l’avoir vu jouer 90 minutes.

Villa Española

Nom Complet : Club Social y Deportivo Villa Española

Surnom : El Villa (?)

Stade Obdulio Varela, 7000 places

Coach Jorge Casanova

Club ascenseur ayant souvent changé de division au cours des 20 dernières années entre la première et la troisième division. L’équipe est récente (fondée en 1940, mais longtemps resté amateur), et n’a jamais rien remporté d’autre qu’un championnat de deuxième division.          

Objectif de la saison : profiter du fait qu’il n’y a qu’une seule descente pour rester avant-dernier et se maintenir.

Pas de recrutement de vieilles gloires, pas de jeunes pousses imberbes. Comme Rampla, je vous en reparlerai après les avoir vus jouer.

Photo une : MIGUEL ROJO/AFP/Getty Images

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba