Juan Manuel Olivera a inscrit un magnifique but cette semaine, du talon, vraiment une belle action. Hugo Silveira s'est fait ovationné par le public du Gran Parque Central, chose qu'on n'a pas vu depuis Ivan Alonso. Mais le match de Peñarol a été interrompu à cause d'une fusillade dans les toilettes de la tribune Amsterdam... Résumé de la neuvième journée en Uruguay.

 

Danubio 2 – 1 River Plate

Danubio continue son chemin avec une nouvelle victoire étriquée. La victime du jour s'appelle River Plate, équipe en perdition depuis le début de la saison, avec départ de Juan Ramon Carrasco inclus. Pourtant River Plate domine la première période, trois récupérateurs au milieu de terrain asphyxient l'équipe de la Franja, Federico Pintos est omniprésent à la récupération du ballon. River se crée ainsi les meilleures occasions, dont une dès le début du match par Saavedra, magnifiquement arrêtée par Etulain, toujours aussi bon sur sa ligne. C'est sur un coup-franc excentré, sorte de mini-corner, que Rosso reprend de la tête et ouvre le score. Le ballon est bien arrêté par Etulain mais rebondit sur le tibia d'un défenseur et entre dans le but. Danubio souffre et est presque heureux de rentrer au vestiaire avec un seul but d'écart.

La discussion de Leo Ramos dans les vestiaires a dû être assez violente, car Danubio revient avec de bien meilleurs intentions. Ces intentions sont facilitées par un coaching efficace, avec la rentrée de Nacho Gonzalez qui trouve les espaces au milieu de terrain en venant offrir une solution dans la construction du jeu. Tout cela mis en place, l'équipe de la Franja va renverser le match en dix minutes avec tout d'abord un but de Dos Santos sur une très belle passe décisive d'Olivera, jouant avec son corps pour éliminer un défenseur. Dans la foulée, sur corner, Dos Santos effectue une petite talonnade pour le même Olivera qui reprend le ballon également du talon, comme une sorte de coup du scorpion, pour le but du 2-1. Sur deux actions magnifiques, Danubio a tué le match, puisque malgré quelques occasions notamment une tête d'Ardaiz, le score restera de 2-1.

Coté River Plate, grosse première période de l'équipe, notamment de Gorriaran et de Pintos. De grosse difficultés en deuxième période, notamment des latéraux et de la charnière, souvent débordés. Côté Danubio, c'est évidemment l'inverse. La première période de Gravi ou Peña est à oublier, n'ayant pas réussi à surpasser le pressing de River. Par contre, très gros match de JM Olivera, de Dos Santos, grosse rentrée de Nacho Gonalez, Etulain toujours solide.

Joueur de la semaine : Juan Manuel Olivera/p>

Une drôle de carrière que celle d'Olivera, avec un passeport comprenant des visas pour la Corée, l'Arabie Saoudite, la Chine, le Mexique, le Chili... A 35 ans, il est la principale arme offensive d'un Danubio en course vers le titre. Heureux dans son rôle de pointe, et malgré son physique impressionnant, il sait aussi jouer de sa technique comme il l'a montré sur les deux buts. Sorte de Zlatan, mais en mieux.

Nacional 3 – 1 Racing

Nacional continue son mois d'octobre idéal avec une victoire nette contre le Racing. Le Bolso reste sur 6 victoires de rang, avec un calendrier qui lui était plutôt favorable. Les difficultés vont arriver bientôt avec un déplacement sur la pelouse du Troccoli et un Clasico contre Peñarol. En attendant, Nacional a fait le travail dès le début du match. Le premier but vient en effet dès la 11ème minute sur un ballon bien récupéré par le latéral colombien Otalvaro. Après quelques passes, ce dernier retrouve le ballon sur le côté et centre. Aguilar, contre son camp, pousse le ballon au fond des filets.

Le match va alors rentrer dans un faux rythme jusqu'à la mi-temps, et le Racing va en profiter pour égaliser dès le retour des vestiaires sur penalty, sur une faute évidente de Polenta, défenseur décidément long à se retourner ! L'idole Liber Quiñones en profite et trompe Conde d'une frappe pleine lucarne. Dans la foulée, le Racing a l'occasion de prendre l'avantage mais le même Conde réalise un arrêt parfait sur sa ligne. Cela va réveiller le Bolso qui va tuer le match dans la foulée avec un joli débordement de Tabaré Viudez sur le côté droit, qui centre pour Silveira. Sur une tête plongeante, ce dernier trompe Meliàn. Sur un nouveau débordement de Viudez, Silveira marque un nouveau but mais il est signalé hors-jeu par l'assistant. A la 86ème, Lozano, rentré en jeu à la place de Viudez, centre au troisième poteau pour Silveira, qui remet au centre vers Seba Fernandez. Ce dernier n'a qu'à pousser le ballon dans le but vide pour marquer le troisième but Bolso et sceller le score. Victoire logique au vu du match de Nacional.

Côté Racing, l'équipe a joué sa chance et a posé des problèmes aux Bolsos. Bon match au milieu de Dudok, penalty très bien tiré de Quiñones. Tout s’est bien passé jusqu'à la 60ème, quand la défense, et notamment les latéraux ont pris l'eau. Côté Bolso, gros match de Silveira, très présent en attaque, laissant de l'espace derrière lui pour que des joueurs comme Ligüera ou Viudez puisse jouer et se faire plaisir. Romero a souffert, souvent un peu seul au milieu. Otalvaro se montre de plus en plus sur son côté, bonne pioche. Polenta reste bon sur l'ensemble du match, mais il a tendance à commettre une faute grave par match.

Joueur du match : Hugo Silveira

Peñarol – Rampla Juniors

Footballistiquement parlant, et donc sur une seule mi-temps, bon match de Rampla qui gagne 1-0 sur un joli but de Gissi, dont le frère jouait en même temps le clasico Rosarino.

Pour le reste, il y a donc eu deux tirs dans les toilettes de la tribune Amsterdam, nommée ainsi suite à la victoire de la Celeste en 1924 dans la capitale néerlandaise. Un homme a été blessé, à priori rien de grave. Il y a pourtant des contrôles avec détecteurs de métaux à l'entrée de la tribune, sauf qu'ils sont faits par une société privée employée par Peñarol, la police refusant depuis quelques années d'entrer dans les stades (spectacle privé, sécurité privée, ce qui peut se comprendre). Sauf que la société de sécurité explique qu'elle a peur des individus entrant dans la tribune Amsterdam et donc n'effectue les contrôles que dans les autres tribunes. Tout cela est d'une logique implacable.

Un homme est donc rentré avec une arme, et, à la mi-temps, les différents acteurs ont estimé qu'on ne pouvait pas reprendre le jeu dans ces conditions. Ce qui est également logique. Depuis, on entend de tout, que Peñarol n'assume pas son rôle dans la sécurité, que Damiani a trop dansé avec les supporters violents pour faire aujourd'hui l'effarouché, que l'état est coupable de s'être désengagé. Tout cela est vrai, mais reste une autre question existentielle, plus importante, à laquelle personne n'a encore pu répondre :  comment un homme peut avoir l'idée de cacher une arme à feu dans son slip pour venir la montrer dans les toilettes d'un match de foot, et tirer sur une autre personne au niveau des jambes ? Si quelqu'un à une réponse, cela m’intéresse, car cela devrait tous nous priver de football pendant quelques temps si les autorités appliquent ce qu'elles avaient annoncé en début de saison.

Ailleurs 

Fénix 1 – 1 Boston River : match nul malgré un très beau but du demi-dieu Lolo Estoyanoff.

Liverpool 1 – 0 Juventud : Victoire importante de Liverpool sur un but du joueur à dreadlocks Aprile.

Villa Española 2 – 0 Cerro : Première victoire de la saison pour Villa Española. Sans doute trop tard.

Plaza Colonia 0 – 1 Defensor : Victoire à l'extérieur sur un but de Maxi Gomez.

Wanderers 2 – 1 Sud America: Les Bohemios continue sa belle saison avec cette nouvelle victoire.

Pour le reste

Toujours rien sur German Rivero.

Erick Cabaco s'est imposé en charnière à Nancy. Mon petit chouchou...

L'Uruguay est deuxième des éliminatoires, à 15 matchs d'un nouveau titre de champion du monde.

Leo Ramos est annoncé à Peñarol en fin de saison. Tout le monde se serait déjà mis d'accord avec une sorte de Gentleman Agreement pour pas que ça ne sorte avant décembre. Ce qui semble loupé puisque tout le monde en parle.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba