Nacional gagne facilement face à un River réduit trop rapidement à 10, Danubio continue également en battant Boston River sur un but douteux. Peñarol explose la IASA dans un Saroldi à huis clos. On se rapproche de la fin en Uruguay, et ça sent le soufre.
Nacional 3 – 1 River Plate
Les Bolsos terminent un mois d'octobre de rêve, au cours duquel ils ont enchaîné les victoires à domicile contre des « petites équipes ». Le mois de Novembre devrait être beaucoup, beaucoup plus compliqué, avec notamment un match au Troccoli contre le Cerro le week-end prochain, puis un Clasico contre Peñarol qui fera tout pour pourrir un titre promis au Bolso. On en reparlera.
River Plate commence le match à l’envers, par une faute aussi stupide que violente de Fernando Gorriaran sur Tabaré Viudez. Il lui met une magnifique semelle sur la cheville sur un ballon anodin, et, au vu de la blessure très Walking Dead, l’arbitre n’a d’autre choix que de l’expulser dès la 8ème minute. Dans la foulée, et sur un très bon travail sur le côté gauche, Ramirez passe à Silveira, qui remet astucieusement le ballon d’une talonnade pour le même Ramirez qui ouvre le score d’une belle frappe. A peine dix minutes plus tard, le schéma se reproduit, Silveira joue très bien de son corps dans la surface, et centre pour Seba Fernandez qui vient couper au 6 mètres pour le 2 à 0. Après 25 minutes de jeu, à 2 à 0, et à 10 contre 11, le match est déjà plié. Nacional rentre alors dans une phase de gestion du score un peu dangereuse car Rosso aura deux occasions de réduire la marque, mais sans réussite.
Au retour des vestiaires, Ligüera, entré en cours de match à la place de Fernandez, va tuer le match après de nombreuses occasions. Sur un contre, Silveira, encore lui, effectue un bon centre qui arrive sur la tête de Ligüera, qui n’a plus qu’à marquer. 3-0, trois passes décisives d’un Silveira intenable, non seulement bon physique mais également de mieux en mieux tactiquement et techniquement. Il a « grandi » avec Lasarte, ça se sent. A la fin du match, Polenta commet une faute stupide, comme contre le Racing le week-end précédent, qui permet à River de bénéficier d’un penalty. Cela permet à Saavedra de réduire le score, 3-1 pour le Bolso qui enchaîne une 7éme victoire de rang.
Côté River, ce n’est pas un mauvais match, mais la tâche était impossible au Gran Parque Central à 10 contre 11. Gorriaran a tué le match. Parmi les satisfactions, on peut noter Rosso, même s’il a été imprécis. Pour le reste, la charnière a été abandonnée par son milieu de terrain pendant 15 minutes après l’exclusion de Gorriaran. Et à 3 attaquants contre 4 défenseurs, cela n’a pas pardonné. Côté Nacional, gros match de Silveira, de Ramirez, de l’animation en général avec Romero actif également. Otalvaro et Espino ont été bon, apportant surnombre sur les côtés. Sur les quelques attaques de River, la défense a fait peur, notamment un Polenta qui est de plus en plus lent. Je ne vois pas comment ce joueur peut s’imposer dans un plus grand club.
Joueur du match : Hugo Silveira
Sud America 1 – 4 Peñarol
Sud America recevait donc à huis-clos Peñarol comme conséquence des événements du précédent week-end. C'est assez incroyable puisque Peñarol recevra lui, avec public, dans les prochains matchs, notamment le Clásico. Le club orange est donc la vraie victime de cette affaire. D'autant plus qu'ils ont un nouvel entraîneur espagnol, un dénommé Galiana, qui a cassé les oreilles (pour ne pas dire autre chose) tout le match aux quelques personnes présentes au stade, aux téléspectateurs, et surtout j'imagine, aux joueurs, en meuglant depuis son banc de touche.
Le Saroldi est un stade magnifique, avec les tribunes surmontés d'arbres centenaires, et le spectacle n'a donc, malgré cet entraîneur espagnol, pas été désagréable. Peñarol a dominé dès le début du match, emmené par Junior Arias et Diego Rossi très bons. Des trois en attaque, Murillo a été le plus décevant avec une première occasion loupée dès le début du match, pourtant seul au six mètres. Cela va permettre à la IASA d'ouvrir le score sur une magnifique occasion, sur un autre ballon perdu en attaque par Murillo. Barboza porte le ballon jusqu'à l'entrée de la surface et décale Camargo, sur le côté gauche, qui reprend de volée. Sa frappe vient se placer au ras du poteau droit de Gurruceaga. 1 à 0 flatteur pour les locaux. Le milieu de Peñarol continue de créer du jeu avec un Pereira meilleur que lors de ses derniers matchs. A la fin de la mi-temps, Arias a une première occasion de la tête qui passe de très peu à côté. A noter le bon centre de Nandez. Les Manyas finissent par égaliser des suites d'un corner, Alex Silva effectue un amour de passe pour Arias qui n'a plus qu'à ajuster le gardien depuis les six mètres. Égalisation logique, et mi-temps.
Murillo est logiquement remplacé par Albarracin pour la deuxième période, et la domination de Peñarol va s'accentuer. A la 64ème, sur un joli centre de Nandez, Albarracin marque de la tête du point de penalty. Dans la foulée, Junior Arias effectue un amour de passe au-dessus de la défense pour le jeune revenant Diego Rossi qui reprend de demi-volée juste devant le gardien pour le but du 3-1. Très bon retour du jeune Rossi pour son retour dans l'effectif... à la 10ème journée. Dibble clôture le score juste après sa rentrée à la toute fin du match. Score finale 4 à 1.
Côté Sud America, l'équipe est méconnaissable depuis le changement de coach, changement illogique côté sportif, justifié par un changement de propriétaire. L'équipe n'a pas eu la possession, son milieu s'est fait manger, Coleman en attaque n'a pas vu le ballon, le brave Gallego, qui fêtait son 150éme matchs avec les Buzones, n'a pas été très juste dans ses choix. La charnière Perujo/Martinez s'est fait prendre trop facilement, surtout Perujo absent du match. Côté Peñarol, gros match de toute l'équipe, de Rossi et d'Arias en attaque, de Nandez et Pereira au milieu, de Silva et de Perg parmi les défenseurs. Murillo a encore déçu.
Joueur du match : Junior Arias
Ailleurs
Boston River 1 – 2 Danubio : Pas de Goal Line Technology en Uruguay. Et donc après l'ouverture du score de Boston, Danubio a égalisé sur un but douteux de Malrechauffe, avant de prendre l'avantage sur un but ou Ardaiz donne tout, marquant depuis le sol. Danubio conserve l'égalité avec Nacional et est en route vers le titre avec un calendrier beaucoup plus simple.
Rampla Juniors 0 – 1 Defensor : Après un bon début de saison, l'équipe picapiedra souffre.
Fénix 1 – 0 Liverpool : Alors que Liverpool était au contact, cette défaite les prive de chance pour le titre.
Wanderers 0 – 0 Plaza Colonia : Comme Liverpool, les bohemios laissent les leaders s'échapper.
Cerro 2 – 3 Racing : Victoire du Racing au Troccoli.
Juventud 1 – 1 Villa Española
Pour le reste
Toujours rien sur German Rivero.
L'Uruguay est deuxième des éliminatoires, à 15 matchs d'un nouveau titre de champion du monde.
Nacional va devoir jouer au Troccoli. Malgré de multiples demandes pour jouer le match au Centenario, rien n’y a fait et Cerro a insisté pour recevoir dans son stade. C'est un champ sablonneux plus qu'un terrain de football, mais Danubio y a joué, et gagné, et il aurait donc été injuste de laisser le Bolso jouer ailleurs juste parce que c'est un « grand ».
Au début du match Nacional – River, le club Bolso a rendu hommage à un de ses socios aveugles, que l’on voit sur internet vivre à fond l’ambiance au stade. Un beau moment.
Pour faire suite au communiqué des joueurs de la Celeste, des joueurs du championnat ont eux-mêmes pris leur plume cette semaine. C'est notamment le cas de Santiago Bigote Lopez, attaquant emblématique de Villa Española, qui a écrit ceci :
« Ce silence stupéfiant
Analysant les communiqués des joueurs de la sélection uruguayenne et ceux qui viennent en réponse, je me demande : ne serait-ce pas le moment de nous prononcer ? Pourquoi se taire et seulement taper dans un ballon ?... Si cela nous touche tous et que c'est pour le bien de tous.
Je félicite nos joueurs de la Celeste pour leur défense de tout notre football uruguayen, sur et en dehors du terrain.
Et en même temps, je nous regarde et je vois beaucoup de calme, de froid et de passivité.
Il est temps d’occuper le terrain. Les joueurs aussi peuvent avoir une opinion et générer des idées, des projets, et se prononcer quand c'est nécessaire.
Comme le dit « La Catalina » (1) : « Si tu ne changes rien, alors rien ne change ».
Je me prononce en faveur de ce projet Celeste, qui dit clairement quels sont les valeurs à défendre, des valeurs humaines en lesquels je crois, et que j'exprime publiquement ; des valeurs qui agrandissent notre sport.
Je sens qu'ils nous ont donné le coup de pouce qu'il nous manquait. Et je crois aussi que les joueurs uruguayens doivent être solidaire et leur apporter un soutien total, à ce groupe de joueur qui a transcendé ses propres intérêts individuels et qui se préoccupe et s'engage aujourd'hui pour notre réalité locale.
Je crois qu'un football meilleur est possible si nous nous y mettons tous ensemble
Je réitère mon soutien au Capitaine Diego Godin et à tous les joueurs de notre sélection.
Parce que j'ai toujours cru que celui qui ne dit rien acquiesce, il est venu l'heure de nous prononcer.
Santiago Bigote Lopez »
Joueur Professionnel du Club Social et Sportif Villa Española
(1) Groupe de Murga, la Murga étant une forme d'expression théâtrale satyrique très populaire en Uruguay
Et pour ça, Santiago la Moustache, pour nous avoir montré qu’un joueur de football savait écrire, et pouvait avoir des valeurs. Saches que tu es mon joueur de la semaine. Et peut-être même plus.
Les buts
Résultats
Classement