
Le ballon d'or de la Coupe du Monde des moins de 20 ans en Malaisie 1997, a joué ce week-end son dernier match. Dans son jardin qu'est le stade Franzini, avec ses amis, sa famille. Pour le reste, Nacional est à un match du titre, Peñarol joue une saison en enfer, et Danubio s'effondre. Compte rendu de l'avant dernière journée.
Nicolás Olivera
Et bien ça en fait du monde sur un peu plus d'un an de temps. D'Álvaro Recoba à Antonio Pacheco, puis Marcelo Zalayeta, Andrés Fleurquin, Gustavo Munúa, Diego Forlán (l'Inde étant considéré comme une retraite footballistique) et maintenant Nicolás Olivera. Les joueurs uruguayens aiment revenir dans le club de leurs origines, cela se voit presque toujours. On pense toujours que ces joueurs sont irremplaçables et dans le cœur des gens ils le sont. Mais éventuellement, dans les effectifs, d'autres les remplace. On reverra très bientôt à Peñarol, Cristian Rodriguez et sans doute Arevalo Rios. Un jour on reverra aussi côté Nacional, Sebastian Coates, et je l’espère Luis Suárez. Godin a commencé au Cerro, Cavani a déjà dit qu'il rejouerait au Danubio. On reverra donc d'autres idoles, mais chaque départ marque quand même une époque, un temps donné mais révolu, des joies du passé.
Nicolás Olivera laisse de nombreuses joies dans les cœurs des supporters du Defensor. Il y a commencé sa carrière en 1996, perçant très jeune dans le monde du football. Il s'impose en équipe première dès sa première saison, au point de jouer la coupe du monde des moins de 20 ans en 1997, compétition dont il est élu ballon d'or (face à des joueurs comme Riquelme, Trezeguet, Owen...). Il est, à la suite de ses bonnes performances, appelé chez les A, participant notamment à la Coupe des Confédérations 1997 en fin d'année. Il est transféré dès le mois de janvier 2018 à Valence, en Espagne, pays dans lequel il va passer sept ans, dans quatre clubs différents. Sa meilleure période dans la péninsule ibérique est avec Séville, club qu'il aide à remonter deux fois en première division. Entre plusieurs passages dans son club du Defensor, Olivera va pérégriner ensuite au Mexique, avant de poser définitivement son sac, et de s'installer dès 2011 à sa maison. Il a signé le plus grand exploit au niveau international en 2014 avec une demi-finale de Copa Libertadores, en étant meilleur buteur du tournoi et en dégoutant les colombiens de l'Atletico Nacional à lui tout seul. Quelle performance que celle du Defensor en Libertadores en 2014, il faut voir ce stade du Franzini, et voir celui des adversaires, pour comprendre ce que le Defe a fait cette année-là, passant si près d'une finale qui aurait été historique, réussissant un parfait alliage de joueurs jeunes et expérimentés. Voilà pour la carrière qui s'achève, j'ai pu le critiquer sur les derniers mois, ce n'était au final que de la mélancolie, j'ai l'air bien bête aujourd'hui. Dernier point sur Nicolás Olivera, il a beaucoup voyagé, mais a toujours refusé de jouer dans une autre équipe en Uruguay que dans son Defensor.

Pour le reste, Nicolás Olivera est un homme qui sait parler, il l'a encore prouvé hier en conseillant aux jeunes du club de rester au Defensor, que les sentiments n'ont pas de prix, que le bonheur n'est pas forcément ailleurs. Il a offert au club hier son ballon d'or de 1997 lors d'une cérémonie qui n'était pas télévisé, avec sa famille, ses supporters, son club. La semaine prochaine, Defensor jouera encore un match, le dernier de la saison, à huis-clos contre Peñarol. Nico ne pouvait pas partir sans que le peuple violet, sa famille, soit là. Alors il est parti hier, tous ensemble.
On ne peut que demander que le football uruguayen continue de nous offrir des personnes aussi grandes que Nico Olivera.

Nacional 2 – 0 Juventud de Las Piedras
Victoire facile pour le Bolso qui se rapproche du titre. Ils ont trois points d'avance sur les Bohemios du Wanderers, les seuls qui peuvent encore contester le titre. Sauf qu'il faudrait que Nacional perde contre Boston River et cela paraît peu probable au vu des performances du club sur les derniers mois. Face à une Juventud bien regroupée, avec une défense efficace, Nacional a eu du mal en première période. Otalvaro s'est rapidement blessé, remplacé par Espino. Silveira a eu deux chances claires, dont une transversale mais n'a pas trouvé l'ouverture. Carini a concédé un penalty peu évident suite à un cafouillage dans la surface, mais l'ancien gardien de l'Inter a corrigé son erreur en effectuant un magnifique arrêt. 0-0 à la mi-temps, malgré une grosse domination, le Nacional se fait peur. Cela ne durera pas, avec le but d'Espino dès le retour des vestiaires. Sur un coup franc repoussé plein axe par la défense, Espino reprend du gauche de demi-volée et trompe Carini, masqué par ses défenseurs. Dans la foulée, le Bolso a encore de nombreuses occasions par Silveira à nouveau et Porras, mais c'est bien Martin Ligüera, sur son premier ballon touché, qui va faire la différence. Kevin Ramirez déborde sur la gauche, élimine deux joueurs avant de frapper. Le ballon est renvoyé par le poteau et revient dans les pieds de Ligüera qui n'a plus qu'à frapper au but. 2-0, score minimal au vu de la domination sans partage de Nacional.
Côté Nacional, grand match de toute l'équipe. Ramirez sur son côté est inarrêtable et est pressenti en Europe dès janvier, Viudez est un régal technique, Silveira a manqué de chance, il aurait pu en marquer quatre ou cinq. Porras a retrouvé du volume de jeu, la défense n'a pas eu grand-chose à faire (et c'est un euphémisme). Côté Juventud de Las Piedras, l'équipe n'a pas montré la volonté de jouer le match.
Homme du match : Kevin Speedy Ramirez, que je vous ai déjà présenté y a de cela un an.

River Plate 3 – 1 Peñarol
Encore une semaine à oublier côté Peñarol. Après la honte du Clásico du week-end dernier, on a beaucoup parlé du club aurinegro mais assez peu de football cette semaine. Avec tout d'abord les arrestations de membres de barra bravas. Ces derniers ont révélé que les incidents ont comme origine l'absence de place donnée par le club aux membres de la « sécurité » des associations de supporter. La semaine a continué avec une pseudo conférence de presse, qui n'était en fait que la lecture d'un communiqué, avec les membres de la direction du club et l'équipe pro au complet. Il a été un temps envisagé de retirer l'équipe du championnat devant l'absence des forces de l'ordre dans les stades, mais cela aurait eu trop de conséquence, notamment une possible exclusion de la prochaine Libertadores, trop importante en terme de budget. Alors le club n'a fait que blâmer les forces de l'ordre, sans aucun sens de l'autocritique.
Le match de ce week-end s'est joué à huis-clos, malgré le fait que River joue à domicile et n'avait rien à se reprocher. C'est donc dans un stade vide que Peñarol s'est fait fesser par River, avec un premier but du brésilien Lima sur une grossière erreur de Gurruceaga. Saavedra a marqué le deuxième sur une erreur de Perg, avant que Silva prenne un carton rouge pour un tacle avec la semelle. On peut donc dire que Peñarol s'est bien sabordé. Le troisième est l'œuvre de Rosso, tout juste entré en jeu, avant que Novick ne réduise l'écart sur un penalty en toute fin de match.
Il y a assez peu à dire sur ce match, le football n'étant plus vraiment à l'honneur avec Peñarol. Il faut par contre noter le très bon match du milieu de River, avec des joueurs comme Gorriaran, très bon sur le côté droit, ou Montelongo dans l'axe, Jones derrière les attaquants. On a aussi revu Richard Porta faire un sprint. Et rien que pour cela, il fallait voir ce match (et pour la beauté des arbres du Saroldi aussi).
Ailleurs
Boston River 2 – 0 Rampla Juniors : Quelle première saison chez les pros de Boston River, toujours 5ème au classement et toujours qualifié pour la prochaine Sudamericana. Le dernier match sera contre Nacional et ce sera plus compliqué.
Sud America 0 – 2 Cerro
Defensor 2 – 1 Racing : Le Defensor a non-seulement rendu hommage à Nico Olivera, mais a aussi gagné son match et jouera une place en Sudamericana contre Peñarol la semaine prochaine.
Fénix 4 – 1 Danubio : Fénix a fessé un Danubio qui a perdu toute chance de jouer le titre, avec notamment deux buts du capitaine Nacho Pallas. Fin de saison dure pour le Danubio de Leo Ramos.
Liverpool 1 – 1 Plaza Colonia : Liverpool devrait logiquement se qualifier pour la Sudamericana.
Wanderers 3 – 1 Villa Española : Comment ce serait passer ce championnat si les Bohemios n'avaient pas joué deux tours de Sudamericana en août / septembre... Ils vont sans doute échouer à quelques points du titre, malgré une très bonne équipe, et un Chapita Blanco de feu.
Pour le reste
Diego Forlán en route pour le titre en Inde, Caradacio champion de D2 mexicaine, Suárez a marqué lors du Clásico espagnol, Nancy continue de perdre sans Cabaco...
Leo Ramos sera sans doute le prochain entraîneur de Peñarol. On lui souhaite bien du courage.
Les buts
Résultats
Classement


