On ne peut juger de la beauté de la vie que par celle de la mort.
Defensor 3 – 2 Nacional
C’était sans doute le match de cet Apertura, choc entre le leader mais également champion en titre, le Nacional, et son dauphin, collectif le plus séduisant depuis le début de saison, le Defensor. Les dieux n’étaient pas côté Bolso car durant la semaine avant le match, Richard Aguirre se blessait en cassant une vitre chez lui et en se coupant à l'avant-bras… selon la version officielle. Sans Aguirre, l’équipe est réorganisée avec Silveira en pointe, Sebastian Fernández derrière lui, Ramírez sur son côté gauche et Alvaro González de l’autre côté. Malgré la blessure d’Aguirre, cumulée à celle de Viudez, l’équipe reste séduisante, contant quatre victoires poussives mais quatre victoires quand même lors des dernières journées. En face, le Defensor accueille le Bolso affaibli de deux suspensions dans sa charnière, celles de De Los Santos et de Coto Correa. Zorrito Suárez est donc replacé en défense, mais l’animation offensive reste inchangée avec un grand Maxi Gómez devant, entouré d’un milieu joueur comme un yorkshire de six mois, composé de Cabrera, Zunino, Cougo, Cardacio et Rabuñal. L’équipe reste également sur 4 victoires de rang, mais à l’inverse du Nacional, elle étonne durant cet Apertura par la qualité de son jeu d’équipe, de son milieu et de la qualité de ses deux attaquants, Bueno et Gómez. Bueno est un historique, qui a déjà passé de nombreuses années au Nacional mais aussi à Krasnodar en Russie (le pauvre). Maxi Gómez, 21 ans, est lui la nouvelle pépite du club. Attaquant plein d'envie, son transfert vers le Celta Vigo serait acté pour environ quatre millions d’euros, une sacrée manne pour son club. Il devrait quitter les siens après le dernier match de l’Apertura, ou juste après le match de Sudamericana contre Liga de Quito. Samedi soir avait donc déjà une saveur spéciale, en ce beau samedi d’automne, au cœur de Montevideo, quand le match a commencé.

Le début est équilibré avec une domination dans la possession de Nacional. Suárez, déjà nerveux, se fait avertir dès la septième minute et terminera le match par miracle. Cougo a une grosse occasion mais sa reprise aux 6 mètres passe de peu à côté. Le premier gros choc pour Nacional vient dès la vingtième avec la petite déchirure de Tata González qui l’empêche de continuer le match. Il est remplacé par un ancien local, Brian Lozano, de retour dans son jardin. Il va souvent dézoner et déranger ses collègues plutôt qu’autre chose. Sauf sur les corner, comme celui qu’il délivre à la trentième minute. Il est bien détourné au premier poteau par Arismendi et Papelito Fernández n’a plus qu’à tromper le gardien seul au deuxième. Le Defensor réagit de suite mais l’arbitre ne siffle pas sur une action douteuse avec un Maxi Gómez qui plonge avant même de subir la faute. Petit à petit, et notamment au milieu, Defensor prend la main, mais n’arrive pas à marquer avant la mi-temps. 1 – 0, aux vestiaires, et Nacional reçoit un deuxième gros coup dur avec la blessure d’Arismendi, autre milieu. Il est remplacé par Gonzalo Porras en perte de vitesse cette saison. La sanction tombe dès le retour des vestiaires, avec un ballon récupéré très haut par Cardacio. Gómez prend le ballon dans l'axe et décale Bueno qui trompe Conde du gauche. Le Defensor prend dans la foulée immédiate l'avantage avec un penalty obtenu par la viola sur une main de Polenta. Ce dernier est averti. Maxi Gómez le tire sans problème dans le petit filet pour le 2 – 1. Avec les blessures, le différentiel dans le jeu est immense entre une équipe huilée et bien organisée et un Nacional qui ne trouve plus aucun joueur devant, avec un Romero absent, un Porras dangereux envers lui-même, et un Lozano qui devrait jouer le football que comme le football américain, c'est à dire uniquement sur coup de pied arrêté. Le Bolso prend l'eau dès la 65ème avec l'expulsion de Polenta sur une faute, conséquence d'une perte de balle de Rafa Garcia, très mauvais également. Polenta prendra deux matchs de suspension pour avoir insulté l'arbitre assistant en bonne et due forme. Lasarte tente alors le tout pour le tout et fait entrer Ligüera à la place d'Espino. Le Nacional évolue alors avec une ligne de trois derrière dont Porras... Defensor enchaîne les occasions avec un nouveau ballon inratable de Cougo, mis sur la barre, avant que Bueno reprenne une frappe de Gómez bien repoussé par Conde et aggrave la marque à 3-1. Malgré de très nombreuses autres occasions, c'est Nacional qui réduit la marque sur une magnifique frappe, de 25 mètres mais avec très peu d'élan de Lozano, presque un coup de pied arrêté, hommage à son match. Score final 3-2, Defensor peut faire la fête. Acevedo, l'entraîneur de Defensor, peut courir au vestiaire comme un dératé pour... appeler sa femme, comme il l'admettra plus tard. Sacré football uruguayen.
Côté Nacional, assez peu de joueur à sauver du chaos. Polenta a été plutôt bon, son rouge est contestable. En attaque, le pauvre Silveira a eu très peu de ballon. Le mal vient du milieu et des autres joueurs défensifs. Lozano et Porras ont souffert de la comparaison des deux mi-temps, Romero a été submergé. Fucile a souvent été pris dans son dos... L'équipe va nécessiter un peu de sang frais dans les prochains mois. Côté Defensor, les trois défenseurs ont fait face, se contentant de bien défendre. Très bon match de Cardacio au milieu, clef à tout ouvrir, passe partout, l'ancien de l'AC Milan a été omniprésent. Rabuñal au même niveau. Zunino a beaucoup couru, Cabrera a été précieux dans l'avant dernière passe, Gómez omniprésent devant, aussi bien physiquement que techniquement...
Joueur du match : Maxi Gómez, sans doute pour la dernière fois avant quelques années.
Peñarol 1 – 2 Cerro
Dur de voir Peñarol après avoir vu Defensor. Même quand on a vu un peu (pas assez pour en faire un résumé mais suffisamment pour en faire un éloge) de Boston River, autre grande équipe du week-end. Dur de revenir à la réalité. Peñarol a toujours autant de problèmes et continue de se chercher à tous les niveaux. L'équipe était au moins invaincue en championnat avant cette journée, grâce à sa solidité défensive qui lui a permis de sauvegarder le point du nul lors de nombreux matchs. Malgré cela, Ramos décide de changer de système et de passer à une défense à trois avec le retour de Perg après six mois sur le banc. Côté Cerro, saison mi-figue mi-raisin avec une belle quatrième place, juste derrière Peñarol, mais la sensation que l'équipe aurait pu mieux faire sur quelques matchs comme contre Wanderers.

Cerro lance le match rapidement et facilement, sur un ballon bien envoyé au loin par Japo Rodríguez. Perg laisse complètement libre Maureen Franco, d'une façon incroyable, Franco peut contrôler, s'emmener le ballon et tromper Gurruceaga. 1 à 0 au bout de 5 minutes. Peñarol va ensuite passer 40 minutes à pousser, avec plusieurs occasions de Quintana de la tête, de Junior Arias en tête à tête, l'équipe est plutôt séduisante. Le milieu, en faisant tourner le ballon, arrive à déséquilibrer Cerro. Rossi finit par réussir à égaliser sur un ballon astucieusement glissé par Pereira, la frappe du jeune est contrée par un défenseur et termine dans le but. 1 partout à la mi-temps, le match est équilibré, Peñarol peut s'en vouloir de son début de match. Au retour des vestiaires, Peñarol accentue sa pression jusqu'à ce que, sur un contre Pereira, pousse incroyablement Japo Rodríguez dans le dos et concède un penalty. La faute est grossière, et salit un match plutôt bon de Pereira. Franco transforme en puissance et donne l'avantage à Cerro. Peñarol n'arrivera pas à retourner le score malgré de nombreuses occasions, mais les attaquants alignés s'enferrent dans la défense bien en place des albicelestes. Dibble manque de confiance, la principale arme offensive des carboneros est Quintana qui laisse sa grande carcasse en pointe dans les dernières minutes, d'autant que Cerro prend deux rouges et concède un penalty, qu'Arias tire à mi-hauteur, bien arrêté par Britos (remplaçant d'Irrazabal suite à sa blessure). Peñarol perd 2-1, perd son invincibilité, et commence à voir s'éloigner le classement annuel avec 8 points de retard sur le leader.
Côté Cerro, bon match de Franco, buteur de l'équipe, de Rodríguez au milieu, de Pellejero. Izquierdo a eu du mal sur son côté, tout comme Gianni Rodríguez. Côté Peñarol, l'équipe a semblé en rodage, comme pour une équipe en présaison alors qu'on est à la 14ème journée... Même Cebolla, ou Nández n'ont pas été aussi déséquilibrants qu'ils auraient dû l'être. Les satisfactions sont les jeunes Quintana et Rossi. Les coupables sont Pereira et Perg. A oublier.
Joueur du match : Maureen Franco, pour ses buts et sa gnaque.
Ailleurs
Sud America 1 – 2 Wanderers : Encore un gros match de Palacios avec deux buts. Il en est à 16 sur 14 matchs. A noter qu'il est prêté par Peñarol qui ne lui a jamais vraiment fait confiance depuis Bengoechea.
Juventud de las Piedras 2 – 5 Boston River : Un régal, même sur seulement quelques minutes, de regarder ce Boston River. Ils sont cinquième au classement.
River Plate 1 – 2 Racing : Match important pour le maintien du Racing.
Plaza Colonia 1 – 0 El Tanque Sisley : Victoire importante également de Colonia, qui revient dans la course au maintien.
Danubio 0 – 0 Liverpool : match décevant entre deux équipes qui souffrent du départ de leurs U20, leaders techniques dans chaque équipe, comme De La Cruz, Saracchi ou Ardaiz.
Rampla Juniors 2 – 1 Fénix
Pour le reste
L'Apertura se jouera donc au Capurro lors du Fénix – Defensor. Il faut à tout prix une victoire pour s'assurer du titre, et les hommes violets en sont capables face à un Fénix solide mais traversant quelques difficultés. Nacional devra lui aussi gagner contre Sud America pour conserver un peu d'espoir, mais avec de nombreux blessés et suspendus, la tâche s'annonce rude. A suivre ce samedi à 20h30, heure française.
Les buts
Résulats

Classement



