Dans un final haletant, avec de nombreux buts et un retournement de situation dramatique, Defensor arrache l'Apertura sur la pelouse de Fénix. Nacional avait pourtant fait le nécessaire contre la Sud America, pour rien au final. Maxi Gómez, meilleur joueur du tournoi, peu partir en paix au Celta Vigo.
Fénix 1 – 2 Defensor
Le Defensor avait fait le plus dure la semaine dernière mais il lui restait une victoire à aller chercher. A noter que le Defensor aurait pu demander, comme c'est une sorte de finale, à ce que le match soit joué au Centenario. Que nenni, ils ont accepté de le jouer dans ce piège, ce cul-de-sac derrière le port qu'est le Capurro. Rien que pour cela il méritait de gagner. Avec les revenants de suspension, la défense à trois est au complet avec De Los Santos, Correa et Lamas.
Le match est hargneux dès le départ mais l'équipe violette domine son adversaire. Cardacio touche une première fois le poteau sur une belle frappe trop bien cadrée. Gissi, bouché argentin, vient écraser sa semelle sur le genou de Correa et ne prend qu'un jaune. Dans la suite de cette action, Bueno déborde très bien dans la surface Alvez qui le crochète et concède donc fort logiquement penalty. Gómez ne pouvait pas le manquer, pour son club de cœur. 1 à 0 pour Defensor, ça commence à sentir le titre. Surtout que le Defensor continue de bien pousser et à d'autres occasions, à nouveau par Bueno intenable, mais le break n'est pas fait. La tension se relâche alors et sur une course très rapide de Watermann, le panaméen déborde De Los Santos et vient tromper du droit Reyes. Match nul, mais Nacional perd, alors ce n'est pas trop grave. En deuxième mi-temps, rapidement, la Viola apprend avec les portables que Nacional est revenu dans le match, que le danger est là. L'équipe commence donc à se ressaisir à l'heure de jeu. Sur un beau centre, Carneiro dévie le ballon de la poitrine et le dépose sur Maxi Gómez. Sa frappe, contrée, vient mourir dans le but du pauvre Dario Denis, qui n'aura rien pu faire sur les deux buts. Le Defensor peut exulter.
L'équipe de l'Apertura : Defensor Sporting
Gardien
Guillermo Reyes : il ne fait pas beaucoup de bruit mais l'ancien de Rentistas a été très bon durant tout ce tournoi. A 30 ans, il devrait continuer au club.
Défenseurs, à trois, plus de 30 ans de moyenne d'âge
Guillermo De Los Santos : Formé à Cerro puis passé par le Nacional, ancien U20, De Los Santos a mis du temps au Defensor, ayant souffert dès son arrivée d'une rupture des ligaments croisés. Il s'est finalement imposé à côté des deux monstres de la défense.
Andrés Lamas : C'est un vieux de la vieille de la Viola, déjà champion en 2007 avec son club formateur. Après avoir beaucoup voyagé, il est revenu porté sa grande carcasse sur les terrains uruguayens. Bien lui en a pris, il a été le capitaine et l'organisateur de cette équipe.
Nicolas Correa : 33 ans, comme Lamas, défenseur le plus physique, également le moins mobile. Il prend beaucoup de ballon de la tête dans sa zone défensive, et joue de son expérience pour ralentir les attaquants.
Le milieu, les joyaux de la couronne
Matias Zunino : l'un des meilleurs joueurs du championnat. Milieu droit, ou latéral droit, il est capable de bien maîtriser son adversaire en défense, de beaucoup courir, et d'offrir de très bons ballons aux attaquants. Un plaisir à voir jouer.
Matias Cardacio : Il est passé par le Milan AC dans sa jeunesse, et ce n'est pas un hasard. Au-dessus des autres techniquement, il apporte sécurité et organisation au milieu. Très bon sens de la projection offensive.
Matias Cabrera : Le métronome de l'équipe, passeur souvent décisif, capable de jouer 10 ou milieu latéral. Après n'avoir pas beaucoup joué lors de son dernier passage au Nacional, il s'est refait une santé comme dans sa jeunesse. Un plaisir.
Ayrton Cougo : Malgré son nom brésilien, Cougo s'est bien imposé cette saison sur le côté gauche. Pendant de Zunino, en plus jeune, il est moins bon défensivement mais a une capacité de débordement grâce à sa vitesse qui peut être précieuse.
Le cinquième milieu a été soit Benavidez, soit Boselli, soit Rabuñal. Les deux premiers sont à la coupe du monde U20 (même Boselli qui n'a que 17 ans !) et on sera amené à vous en reparler.
L'attaque
Gonzalo Bueno : Il s'était un peu perdu en Russie, en Argentine, mais il revient là au meilleur de sa forme, comme on l'aime. Rapide, il joue souvent à la limite du hors-jeu pour déborder l'adversaire. Le véritable attaquant de pointe, c'était lui cette saison. Il ne devrait pas rester.
Maxi Gómez : Tout a déjà été dit sur ce site sur Maxi Gómez. Il est bon, a beaucoup appris techniquement depuis ses débuts. Il donne cette impression de ne pas avoir de limite, chaque match étant surprenant avec lui. Nous le suivrons désormais en Espagne, au Celta Vigo. En espérant qu'il n'atteigne pas encore tout de suite son plafond de verre.
L'entraîneur : Eduardo Acevedo qui a dit Dans un an, je te dirai qu'aujourd'hui je ne savais rien.
Nacional 4 – 3 IASA
Depuis sa défaite contre la Viola lors de l'avant dernière journée, Nacional n'avait plus son destin entre ses mains pour la première fois depuis le début de la saison. En effet, le jeu Bolso s'est effrité après un très bon début en matière, six victoires lors des six premiers matchs. Qu'est ce qui a déraillé, au milieu du tournoi, entre la défaite contre Boston River, les matchs nuls contre Peñarol et River Plate, coup sur coup ? Difficile à dire, mais le bon parcours du club en Libertadores n'y est sans doute pas étranger. Quelques blessés, quelques absences, un Clásico reporté en milieu de semaine car il n'a pas pu être joué en début de saison... Au final, le vrai coup de bambou sera cette défaite contre Defensor, avec une équipe qui semble être au bout du rouleau. Mauvaise passe temporaire ou fin de cycle ? On le verra bientôt. Dans tous les cas le club devait gagner contre Sud America, dernier du classement, équipe en grande difficulté, pour pouvoir garder espoir de l'emporter. Encore quelques mouvements dans le onze titulaire avec la suspension de Polenta et l'absence encore d'Aguirre, de Fucile, de Romero...
Sud America commence bien mieux le match en pressant haut le Nacional. Sur un corner, dès la 13ème minute, Corujo (titulaire en l'absence de Polenta, Rolin, mais aussi de Rogel parti à la coupe du monde U20) la détourne dans ses propres filets. Le début de match est cauchemardesque car à la 19ème, c'est Pollero qui déborde bien un Rafa Garcia à la rue depuis quelques matchs, son centre, contré, arrivait dans les pieds de Gimenez, qui reprend magnifiquement, de l'extérieur de la surface et de demi-volée, pour le 2 à 0. La défense new-look de Nacional n'y est pas, que ce soit l'ancien Garcia ou le nouveau Corujo. Pollero a d'autres occasions, dont un face à face avec Conde gagné par le gardien. Mais Nacional décide de se réveiller. Baroja, le gardien vénézuélien de la IASA, est en souffrance. Sur un centre d'Espino, Arismendi s'effondre dans la surface, l'arbitre siffle généreusement penalty. Papelito Fernández transforme, Nacional revient dans le match, le milieu se met en place. La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases mais sur un contre bien mené, le capitaine Coleman effectue un bon centre au premier poteau, contré mais repris par Pollero, seul sur la gauche de la défense. 3-1 et le match semble très mal emmanché pour Nacional. Même si à ce moment, une victoire suffit pour être champion car Defensor fait match nul. En dix minutes, et après l'entrée de Ligüera, on va alors assister à une petite remontée fantastique du Nacional. D'abord sur une belle passe en cloche de Ligüera, repris magnifiquement par Viudez. Lucarne Opposée. Cinq minutes plus tard, centre de Ligüera pour un Arismendi légèrement hors-jeu, mais but quand même, et égalisation 3 à 3. Pour finir, à la 72ème, Otalvaro balance loin devant une sorte de centre. Arismendi est au duel avec le gardien de la IASA, ce dernier dégage mal le ballon et le remet sur Silveira, qui n'a plus qu'à placer sa tête. Miracle au Centenario, Nacional est à ce moment et pour 8 minutes champion de l'Apertura. Malheureusement, le deuxième but du Defensor à quelques kilomètres de là tue le match et le tournoi. Malgré tout, Nacional 4 – 3 IASA.
Côté IASA, bons matchs de Pollero et Coleman en attaque. Le milieu n'a pas su contenir Nacional en deuxième mi-temps. Baroja a fait de beaux arrêts, mais une erreur. L'équipe buzones n'a pas été aidée par l'arbitrage. Côté Nacional, on ne devrait pas revoir Corujo d'aussi tôt. Garcia a aussi souffert, tout comme Otalvaro qui n'aurait pas dû finir le match. Arismendi a tiré toute son équipe vers le haut. Silveira a été présent, pas Ramirez. Le vrai facteur plus a été Ligüera.
Joueur du match : Martin Ligüera, renversant.
Cerro 1 – 2 Rampla Juniors
Clásico de la Villa, Clásico du Cerro ! Match historique entre les deux clubs du quartier populaire du Cerro, dont le premier match remonte à 1927. Le Trocoli étant donc bien fourni, malgré de nombreuses restrictions pour raisons de sécurité... Au final, et comme souvent, la confrontation a accouché d'un match très tendu, pauvre en jeu et en occasions, jusqu'à ce que Rampla Juniors, pourtant dominés, arrive après l'heure de jeu à marquer sur deux magnifiques buts. Le premier du remplaçant Mago Olivera, qui reçoit un bon ballon dans l'axe et qui trompe Britos de prés. Magnifique passe de Panzariello, grosse erreur défensive de Canosa et Barriosnuevo. Le deuxième sur un Golazo de Rigoletto qui reprend un ballon de demi-volée du coin de la surface sur un dégagement de son gardien. Magnifique but. Cerro marquera bien un but par Franco mais pour rien. Belle victoire de Rampla 2-1, premier Clásico gagné par les picapiedras depuis 9 ans. C'était déjà avec le même entraîneur, Ronco Lopez.
Racing 1 – 2 Peñarol
Peñarol s'est donné un peu d'air ce week-end en gagnant son match contre le Racing et en terminant troisième de l'Apertura. Suite à la défaite contre Cerro, Léo Ramos est revenu à une équipe plus standard avec quatre défenseurs, dont Quintana qui s'est imposé lors de ce tournoi, et deux attaquants, Cavallini et Arias. Cavallini marque sur la première occasion du match où Peñarol déséquilibre un Racing fébrile en trois passes. Racing égalise sur un but de la tête de Sosa bien trouvé sur coup-franc mais Peñarol pousse pour revenir. Les carboneros finissent la première mi-temps à 10 suite à l'expulsion logique de Cavallini pour deux fautes en quelques minutes. Étrangement, cette expulsion va libérer Peñarol, le Racing se mettant à jouer plus haut. Novick et remplacé par Rossi, non retenu chez les U20, et ce dernier va marquer deux buts. Le premier sur un joli grand pont sur Melian, tout en vitesse et avec une belle définition sur la frappe, le deuxième sur une passe en bout de course de Cebolla Rodriguez, qui retrouve petit à petit son niveau. Au final, victoire de Peñarol très importante pour l'esprit et la suite. Gros match de Ramon Arias en défense, de Junior Arias en attaque... Les bases d'un futur plus brillant.
Joueur du match : Junior Arias
Ailleurs
Liverpool 1 – 0 Plaza Colonia : Liverpool remonte petit à petit, la chute risque d'être dure pour les joueurs de Colonia en fin de saison.
El Tanque Sisley 2 – 2 River Plate
Boston River 0 – 3 Danubio : Boston ne prépare pas la meilleur façon son match retour de Copa Sudamericana.
Wanderers 1 – 2 Juventud de Las Piedras
Pour le reste
Va donc commencer dans deux semaines un tournoi intermedio. Il fonctionnera avec deux groupes de 8 équipes, avec 7 matchs et un classement final ou le vainqueur de chaque poule s'affrontera pour une finale. A la clef, une place en Sudamericana et une finale Recopa symbolique à la fin de la saison avec le vainqueur du classement final. Les points des sept matchs seront inclus au classement annuel et au classement de la descente. A noter que si le Defensor est très mauvais lors de ce tournoi, mais qu'ils gagnent le Clausura, ils seront automatiquement champions.
Les buts
Résulats
Classement
