Ça faisait mal. Mal au corps, mal partout. Matchs Viola, Albi-viola, Bolso, IASA, mais pas toi, mon amant au maillot d'or, au short noir. La Disparition. Nonobstant, on lorgnait la diffusion. On saisit grosso-modo la passion du public du Capurro, mais ici, assis, aucun frisson, aucun plaisir. 

Pour la fin du sabbat, on vit, on survit. On boit non pas l'action, mais l'alcool à profusion. Pas un Millonario 2011, mais bon... Tournois transition 2016, puis 2017, toujours pas, Annus Horibilis. Nul puis nul, nul à Colonia, puis au Franzini, mistral pas gagnant. La fin du frisson au CDS, lors d'un nul, Boston a ri ! La Villa couronna ta fin, non pas dans un nul, mais dans un rictus final, dans un lapsus vomissant, dans un hiatus mourant, dans un fiasco qu'on nommait Franco.

Comparaison sans raison mais ton opposant infini, absolu, Nacional, lui, a poursuivi son parcours quasi-gagnant. Titans aux maillots blancs, champions il n’y a pas cinq mois, battus ici au combat par la Viola. Saison dans la satisfaction du bolso, gagnant aussi sur Zulia, sur Lanus, tu n'achoppas pas sur Chapa. Quand toi, manyas, tu plantas, tu brisas, tu plouffas sur Tucumán ou Cochabamba ! Cobabamcha ! Cobachamba ! Humour ? Chagrin ! Cynismarol

Au combat, plaisir du football du plus important, gagnant ou vaincu, mais important, la gnac. La saison nous donna l'occasion du combat, Clásico au final nul, Ricardo crucifiant la fin du match, torturant ton script, modifiant ton futur. On vit aussi l'opposition à un connard brasilo-turc, vol du matos photo par São Paolo, mais combats vains, nuit sans jour, nuit sans fin. On convoqua Matias puis Nahitan à la commission, on condamna à cinq matchs sans ballon ! Nah, la damnation, la frustration, quand tu nous as, tu nous as jusqu'au bout.

Alors, on doit un bilan, un à un. Vous ! Ruminants du CDS ! Fautif Ramos ? Ou pas ?  Ton plan, ton animation, n'a pas abouti, ta grinta n'as pas suffi, il manqua toujours la construction d'occasions, l'animation. Vous, attaquants, Cavallini, Affonso, Arias, aucun but à mugir, aucun but à courir fou, ouvrant son maillot, mon maillot. On n'a jamais vu la solution dans vos actions, pas dribblant mais divaguant, louvoyant, sans inspiration. Aucun fil vibrant au fond, aucun droit au but, ok. Nous n'avons pas droit au but, mais vous, droit à courir ? Por favor ! Toi, Cachila, tu n'as plus ton boa assassin ? Novick : barbant. Rossi, insuffisant. Gurru, tu sombras à Colonia, plia, tomba, chuta, bourda... Litaniarol. La satisfaction a un nom : Quintana, futur crack.

Pourquoi Forlán? Pourquoi tu n'continuas pas ? Pourquoi Lolo as-tu choisi l'Albi-Viola ? Toi, Oignon, tu triomphais, tu passais, tu marquais à Paris, au Portugal, à Madrid... mais pas ici ? Pourquoi ? Où sont nos Cubilla, nos Rocha, nos Joya... Mais surtout pourquoi toi Tito, pourquoi tu nous quittas ?

Mais moi, mourant d'autant qu'ayant connu la locura lors du Clásico 2008, Tribuna Olimpica  (but pour Charly Good!), final 2011 incluant Martinuccio ou Aguiar, j'ai mal, languissant du grand football d’antan. Mon toubib m'offrit sa solution, sa potion : un Lipogrammarol.

Ça n'a pas suffi.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba