La dernière défaite de Peñarol en match officiel, c'était début juillet contre Defensor au Campeón del Siglo. Ce dimanche, les mêmes violets avaient l'occasion d'arrêter cette série de victoire.

Peñarol 3 – 1 Defensor

Après sept victoires, Peñarol est évidemment le grand favori de ce tournoi Clausura avant ce match. Pour sceller ce tournoi, il restait notamment aux manyas à battre le dauphin, leader au classement annuel, le Defensor. Un Defe qui n'avait pas perdu depuis la sixième journée de l'Apertura (hormis la finale de l'Intermedio), soit depuis 22 matchs... Un choc donc, une petite finale, avant les vraies finales que pourraient se jouer les deux équipes si Peñarol continue et gagne le Clausura et si Defensor ne perd pas trop de points en route et gagne le classement annuel. Vous me suivez ? Bref, on devrait revoir ces deux équipes d'ici à décembre... Mais avant cela, Peñarol DEVAIT gagner, et ils font tout pour, dès le début du match, avec des occasions dès la première minute. Les latéraux Varella et Hernandez jouent très haut pour empêcher les deux latéraux du 3-5-2 du Defensor de jouer trop haut. Malgré plusieurs occasions, dont une frappe de Maxi Rodríguez, Peñarol ne trouve pas la faille.

Au bout de 15-20 minutes, les joueurs de Peñarol s’essoufflent, n'arrivent plus à jouer aussi haut qu'au début du match. Defensor reprend alors l'ascendant sur le terrain et se procure à son tour des occasions. C'est le moment que choisit par Lucas Hernandez, à la 24ème, pour placer un coup franc au deuxième poteau pour Formiliano qui ouvre le score pour les Carboneros. Defensor ne s'avoue pas vaincu et repart à l'attaque. A la 40ème, sur un ballon bien récupéré par les violets, Waterman se retrouve seul face à Dawson. Le gardien plonge et dévie le ballon de la main, mais l'arbitre estime que le choc est trop violent, ou que ses pieds touchent d'abord le panaméen, bref, Fedorczuk siffle penalty. Cela paraît sévère mais pas scandaleux. Les esprits commencent à s'échauffer mais Cabrera ne bronche pas, et transforme. Un partout. Estoyanoff dribble deux défenseurs et est fauché par Lamas à l'entrée de la surface. Lolo plonge comme on plonge et en rajoute grandement. Rouge direct pour Lamas, le match s'envenime encore. Cela paraît sévère, mais pas scandaleux encore une fois. Le match tourne définitivement au tragicomique quand, dans la foulée, Maxi Rodríguez effectue un amour de crochet puis centre au deuxième poteau vers Viatri. La tête de ce dernier est déviée de justesse par Reyes, qui reste au sol suite au choc. Estoyanoff, joueur intelligent, ne trouve rien de mieux à faire que de tirer le corner directement, sans attendre, directement sur le gardien au sol. Peut-être ne l'a-t-il pas vu ? Reyes lui renvoie donc le ballon avec quelques mots doux alors que les joueurs se regroupent dans un début d’affrontement. Pas perturbé, Estoyanoff reprend un ballon et va pour frapper malgré tout le corner. Waterman n'en pouvant plus se rue alors sur lui et le frappe au niveau du tibia. Rouge direct logique pour le panaméen, mais quelle action méchante d'Estoyanoff... Dans tous les cas, à la mi-temps, Defensor est à 9. Au final, la mi-temps va apaiser les esprits et le match va reprendre normalement. Après 20 minutes de pression de Peñarol, les Carboneros vont finir par s'en sortir sur un magnifique centre du même Lolo Estoyanoff, repris aux 6 mètres par Palacios. Le score sera scellé par Estoyanoff sur une frappe contrée, le ballon finit par entrer sur un contre de la main de Correa. Defensor n'aura pas pu voir le jour à 9 en sortant des vestiaires. Score final 3-1.

Des deux côtés, on a pu assister à un match de numéro 10. C'est la position naturelle de Cabrera, c'est la nouvelle position de Maxi Rodríguez, mais dans tous les cas c'est un plaisir à voir. Le match de Defensor est dure à lire, l'équipe ayant bien résisté en première mi-temps, comme aucune autre équipe du championnat face à Peñarol. A 9, c'est devenu impossible. Côté Peñarol, Varella a été exquis en première mi-temps, bon match aussi de la défense, de Gargano et donc de Maxi Rodríguez. Comment juger Estoyanoff, capable du meilleur comme du pire ? La fin justifie-t-elle les moyens ? On aurait aimé en tout cas voir 90 minutes comme les 40 premières.

Joueur du match : Maxi Rodríguez

Liverpool 1 – 4 Nacional

Toujours un plaisir de voir un match se jouer au stade Belvedere. C'est coquet, avec ses arbres, toujours un peu d'ambiance, juste ce qu'il faut. Et ce mur qui dit qu'ici est né le football uruguayen...  Pourtant Liverpool ne fait plus trop rêver depuis un an. Carlos Bueno et De La Cruz n'ont pas été remplacé, et l'équipe commence à sérieusement souffrir au fin fond du classement. Nacional devait continuer à se rassurer après une série de défaite, pour essayer de s'accrocher au classement annuel. L'espoir est encore possible, si Nacional gagne tous ses matchs, notamment un à venir contre Defensor au Gran Parque Central. La deuxième partie du Clausura démarrait donc au Belvedere pour le Bolso, et cela démarrait mal avec un but dès le début du match du barbu Acosta, sur un long ballon bien remis par Platero de la tête, Acosta se bat et finit par tromper Conde de prés. Nacional répond rapidement sur une combinaison entre Aguirre et Viudez suite à une belle passe de Zunino. Joli but, dans le jeu. Nacional reprend pied sur le match, notamment grâce à un grand Arismendi au milieu, qui aide bien sa charnière sur les ballons de contre de Liverpool, et ressort proprement sur les côtés, notamment du côté de Zunino, qui a effectué un match très actif pour sa première titularisation. A force de dominer, Nacional finit par percer la défense de Liverpool. Après qu'Aguirre a butté sur Rodríguez, c'est Seba Fernández qui reprend de la tête un bon centre de Rodríguez. Dans la foulée, Rodríguez reprend une passe en rentrée d'Aguirre et marque le troisième. Nacional obtient un penalty suite au ceinturage sur un corner mais Fernández le frappe sur la barre. Cela ne change rien au sens du match, on ne voit pas Liverpool sur le terrain. Rodríguez clôturera la marque, sur le plus beau but de la journée. Il effectue un une-deux au coin de la surface avec Espino avant d'envoyer la balle dans la lucarne opposée. Le gardien ne peut rien faire. Score final 4-1, belle victoire de Nacional qui aura eu besoin d'une mi-temps pour complètement entrer dans son match.

Côté Liverpool, les latéraux Viera et Almeida ont pris l'eau, face à la vitesse de leurs adversaires bolsos. Hormis sur le but, Acosta a aussi souvent été enrhumé par ses adversaires. Royon pourrait être un bon attaquant mais dans une équipe dominant un peu son sujet. Dans les cages, Rodríguez ne semble pas meilleur que De Amores. Côté Nacional, bon mach de l'équipe dans son ensemble. Belle entrée de Zunino dans l'équipe. Aguirre a été partout et a beaucoup pesé en attaque, comme Arismendi au milieu. On a moins vu Tata Gonzalez avant sa sortie, tout comme Viudez, en difficulté depuis quelques mois. Mention spéciale à Rodríguez pour son but et sa participation au cœur du jeu.

Joueur du match : Sebastian Rodríguez

Pour le reste

La grève est donc levée, comme vous avez pu le remarquer. Les joueurs se sont mis d'accord avec l'AUF pour que cette dernière arrête de considérer le syndicat officiel des joueurs comme représentant les joueurs, et commence à négocier directement avec le mouvement Mas Unidos que Nunca (MUQN). La rumeur veut que des joueurs auraient reçu l'appel de Paco Casal proposant la tête de Saravia en échange de l'extension du contrat de diffusion du championnat jusqu'à 2032, extension que Casal cherche à faire signer coûte que coûte avant que l'AUF ne soit obligé de changer ses statuts sous la pression de la FIFA. La FIFA estime dans les faits que les clubs professionnels sont surreprésentés à l'AUF par rapport aux clubs amateurs ou féminins. L'AUF, ou tout est aujourd'hui décidé par quelques présidents de clubs, devrait changer, s'ouvrir, et avoir un corps décisionnel plus représentatif de l'ensemble du football. Sauf à créer une ligue indépendante, cela n'arrange pas du tout Casal. La FIFA à raison, pour une fois. Tout cela n'est donc pas fini... loin de là.

Sinon l'Uruguay va bien jouer la Pologne et l'Autriche cette semaine, avec Varela et Cebolla, ce qui devrait affaiblir Peñarol pour les trois prochains matchs. Car oui, on va bien avoir 8 journées sur 4 semaines, suite au retard dû à la grève. Beaucoup de football à venir.

Résulats

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Classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba