Peñarol bat Fénix pendant que Danubio perd contre Wanderers, soit le scénario exact qu'il fallait pour que les Carboneros décrochent l'Apertura. À deux matchs de la fin, avec une certaine aisance grâce à son début de compétition, Peñarol s'assure sa présence pour la définition du championnat de fin d'année. Avec un petit goût d'inachevé...
Peñarol s'était facilité la vie lors des premières journées, et a eu la vie facilitée par des adversaires ayant tous des passages à vide à un moment donné du championnat, du Nacional ne gagnant pas un seul de ses cinq premiers matchs à Fénix perdant ses trois derniers matchs alors qu'ils étaient en avance à mi-championnat sur le Carbonero. Pour valider son titre avec deux journées d'avance, Peñarol devait d'abord l'emporter sur le terrain de Fénix, le Capurro. On a cru que ce serait la fête, puis on a appris que le match devait se jouer sans supporter de Fénix suite à l’agression subie par un dirigeant de Cerro Largo une semaine plus tôt par des supporters de Fénix. Puis le président de Fénix a voulu faire payer 50€ la place pour se venger aux supporters de Peñarol qui pouvaient quand même venir. Sauf que dans le cadre d'un huis-clos où seuls les supporters visiteurs peuvent venir, c'est la fédération qui fixe le prix des entrées et le nombre de places disponibles... On a donc eu droit à 800 supporters de Peñarol, ayant payé 3€ leur place, au grand dépit du président de Fénix. Bref, ça a beaucoup fait parler dans la semaine, pour pas grand-chose au final.
Fénix avait démarré très fort la saison mais restait sur deux défaites contre Cerro Largo et Progreso, et cette méforme s'est confirmée sur le terrain samedi soir, où malgré un Peñarol en baisse de régime également, Fénix n'a pas réussi à sortir de sa bulle, le milieu de Peñarol dominant complètement son adversaire. Le jeune Léo Fernández était une surprise en début de saison, il est désormais asphyxié par ses adversaires qui ne lui laissent plus d'espace. Lucas Viatri a d'abord ouvert le score sur un penalty accordé par l'arbitre sur une faute sur Canobbio (ce dernier exagère sa chute mais il y a bien contact au niveau des jambes). Dario Denis plonge du bon côté mais la frappe de Viatri au ras du poteau était inarrêtable. Maxi Pérez va bien égaliser mais c'est Lores va redonner l'avantage définitif à Peñarol avant la pause. Malgré sa domination et de nombreuses occasions, Peñarol n'augmentera pas sa marge.
Ce titre n'est pas d'une importance capitale, on l'a bien vu l'année dernière où Nacional l'avait gagné, et l'année précédente où Defensor avait emporté l'Apertura au Capurro déjà. D'autant plus que Peñarol est en bout de course, comme on l'a vu à nouveau hier. Gargano devrait s'en aller, disons pour des raisons familiales (rien ne sert d'insulter ici la Slovaquie), Cebolla ou Estoyanoff ont besoin d'une bonne remise en forme, Gabriel Fernández est déjà vendu au Celta Vigo, mais il a du mal psychologiquement depuis son contrôle judiciaire suite à un accident de voiture... Le groupe va devoir se renouveler. Les grosses satisfactions de la saison sont derrière, avec un Kevin Dawson toujours au top, une charnière Tito Formiliano / Cristian Lema vraiment excellente, des latéraux comme Lucas Hernández passeur décisif, ou Giovanni González qui a commencé à être appelé en sélection... Il va falloir refaire la mayonnaise côté Peñarol dans les deux mois à venir, car le gros point positif reste que Peñarol a fait la moitié de quelque chose qui est extrêmement valorisé en Uruguay : un quintuplé. Le double champion en titre continue en effet sur sa lancée, en ayant non seulement l'Apertura en poche mais huit à neuf points d'avance sur ses adversaires. Un trésor dont il va falloir prendre soin.
Derrière, la concurrence n'a encore une fois pas été exceptionnelle. Danubio a perdu deux à zéro contre Wanderers permettant à Peñarol d'être titré, Progreso et Cerro Largo ont livré un surprenant match nul zéro à zéro, Rampla et Defensor ont perdu... Une équipe revient en forme, ne perdant plus depuis la cinquième journée, un vieil ami, Nacional. Ils ont certes toujours neuf points de retard, n'ayant notamment pas réussi à battre Peñarol lors du clásico suite à l'exclusion en première mi-temps de Bergessio, mais le groupe est impressionnant, et un joueur en attaque fait la différence, Rodrigo Amaral. C'est lui qui a marqué dimanche lors de la victoire contre le Defensor un beau but sur une frappe dans la surface à la droite du gardien. Il faudra se méfier du Bolso lors du Clausura, si la Libertadores ne lui prend pas trop d'énergie.
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