On ne va pas dire qu'on s'ennuie, mais disons que l'on est entre deux eaux en Uruguay, entre la Coupe du Monde U20, la Sudamericana, Peñarol qui a déjà gagné l'Apertura... On aurait pu donc profiter de matchs avec les remplaçants, et du retour de Corujo, et le destin en a décidé autrement.
Rodrigo Amaral est/était un futur crack. Un grand joueur, technique, capable de fulgurance, de dribbles, mais aussi d'une frappe du gauche... Ce n'est pas une découverte, c'est même plutôt l'inverse, un flash-back qui nous renvoie déjà deux ans en arrière, lors de la précédente Coupe du Monde U20. Il était le fer de lance de l'Uruguay, avec à ces côtés des Nicolás De La Cruz, Federico Valverde ou Joaquin Ardaiz. Pourtant il avait déjà eu des problèmes avec son club formateur, Nacional. Petit à petit, il avait été écarté par Lasarte pour des petits problèmes de comportement et surtout un agent qui voulait le beurre et l'argent du beurre, comme c'est souvent le cas avec ces agents « représentants », propriétaire d'une partie des droits du joueur. Alors pendant quelques mois après la Coupe du Monde, il ne joue plus en club et attend une offre de l'Europe. Cette dernière ne viendra pas, le joueur signe au Racing argentin, entrant par la petite porte, dans un état physique déplorable. Car le joueur a ce morphotype qui oblige à faire très attention, sinon le joueur s'empatte... et l'Argentine ne lui a pas beaucoup réussi. Le joueur rompt alors avec son agent, et demande au Racing, club dans lequel il ne joue pas, d'être prêté au Nacional, de recommencer au début, d'avoir une nouvelle chance. Peu utilisé par Eduardo Domínguez (il était, il est vrai, « à court de forme »), Álvaro Gutiérrez décide à son arrivée de lui faire confiance, et de lui donner les clefs de l'organisation offensive derrière Gonzalo Bergessio. C'est une réussite immédiate. Au-delà des résultats qui suivent, le joueur régale et « enjolive » le jeu austère de Gutiérrez par ses gestes, ses passes, ses arabesques. Il est toujours un peu empatté, mais peu importe. Il réussit même à aider Nacional à se qualifier en Libertadores, qualification essentielle pour les finances du club. Amaral, enfant prodige, réussit à valider les points de passage qu'il aurait dû valider lors de ses premières années. Après tout, il n'a que vingt-deux ans. La belle histoire aurait dû continuer, avec une victoire facile de Nacional contre Rampla Juniors trois à zéro, victoire qui permet au club bolso de se hisser à la troisième place du classement. Rodrigo Amaral ouvre notamment le score, d'une frappe contrée de l'entrée de la surface, avant d'effectuer une petite passe décisive dans l'espace pour Mathías Zunino. Las, sur un contact, avant la mi-temps, Rodrigo doit sortir. Installé sur le banc de touche avec une poche de glace, on se dit que ce n'est rien de grave. Finalement, l'examen révèle que ce sont les ligaments. Sa saison est terminée. L'histoire est terrible, quand on voit le parcours du joueur. Mais il n'a que vingt-deux ans et toute une vie de footballeur devant lui. Nacional a gagné trois à zéro au final, et continue de remonter au classement, reprenant même deux points à Peñarol, sept points devant.
Côté Peñarol, c'était tout l'inverse dimanche soir, le soir d'un retour. Peñarol jouait en effet avec les remplaçants des remplaçants en prévision de son match retour contre le Deportivo Cali, et avec les Marcel Novick, avec les Jesus Trinidade et les Luis Acevedo, on pouvait voir le retour au poste d'arrière droit de Mathias Corujo. Le joueur aux vingt-deux sélections nationales était de retour après une blessure l'année dernière aux ligaments croisés, le 2 mai 2018 contre Tucumán en Libertadores. Une blessure dure, de celle qui empêche de jouer encore plus longtemps que les six mois « traditionnels ». Chiche, à l'image de l'équipe, a été mauvais, mais quel plaisir de le savoir de retour, sachant son niveau, ce qu'il peut apporter. Peñarol a concédé le match nul miraculeusement en égalisant à la toute fin du match. Le véritable objectif sera désormais de continuer en Sudamericana, au vu du très bon niveau montré en Libertadores malgré l'élimination. Pour que Corujo soit sacré champion, pour son retour.
Sur les autres terrains, et avec un match en moins car Liverpool devait malheureusement prendre le chemin du Venezuela, la Juventud de Las Piedras a puni un River Plate qui avait la tête à la Sudamericana, Fénix a repris le chemin de la victoire et du but grâce à un Maxi Pérez de feu, renvoyant le Defensor à ses doutes, Danubio a vaincu le Racing pour remonter au classement, pendant que Wanderers concédait le nul contre Plaza.
Les buts
Résultats

Classement



