Peñarol avait gagné l'Apertura trois journées avant la fin, tuant le suspense, reléguant les dernières journées à de simples rencontres pour le maintien et le classement annuel. Après la Copa América, vient maintenant le tournoi intermedio avec ses deux poules puis le Clausura. Avec entre-temps de la Libertadores et de la Sudamericana. Sommaire sommaire, pour vous mettre en bouche.

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La dernière journée n'avait pas beaucoup d'enjeu, mais Peñarol a encore perdu des points. Peñarol se déplaçait à Melo pour y jouer Cerro Largo, l'une des équipes surprises du début de championnat. Et sans quelques joueurs dont Walter Gargano déjà en vacances, les Carboneros se sont inclinés un à zéro. Comme dans le même temps Fénix et Nacional gagnaient, l'avance de Peñarol n'est plus que de trois et quatre points respectivement au classement annuel, après en avoir compté neuf à trois journées de la fin. L'effectif de Peñarol a perdu quelques joueurs importants, de Lucas Hernández parti au Brésil, Gabriel Fernández à Vigo ou Cristian Lema dont le prêt n'est pour le moment pas prolongé, retourné donc au Benfica. On est quelque peu inquiet pour les Carboneros, qui semblent en fin de cycle après deux titres en championnat mais des contre-performances et un certain manque de chance en Libertadores qui nuit à l'entrain de l'équipe. Côté Nacional, les choses ne sont pas particulièrement excitantes dans le jeu mais Gutiérrez a réussi à faire presque un sans-faute au niveau des points, avec des nuls seulement contre Fénix et Peñarol. C'est son style, que de réussir à prendre tous les points contre les équipes inférieures, et cela peut être suffisant comme en 2015 pour être champion. Reste à voir ce que cela donnera avec la Libertadores, et sans le pauvre Amaral qui s'est blessé jusqu'à la fin de la saison lors de l'avant dernière journée.

Observer le futur

La pause Copa América a donc été marqué par les départs à nouveau de nombreux joueurs, avec en plus de ceux ayant quitté Peñarol, Leonardo Fernández qui est parti au Mexique. Une vieille gloire, Mariano Pavone, a signé du côté du Defensor. Le plus intéressant restera sans doute les jeunes que l'on a entre-aperçu dans le début de saison, mais qui ont dû partir en tout début d'année au Sudamericano puis ensuite à la Coupe du Monde U20. Il y a trois ans et demi, dans un point de mi-saison, on vous présentait dix joueurs à suivre avant qu'il ne parte en Europe. Dans ces joueurs, on comptait Maxi Gómez, dont la clause libératoire est aujourd'hui de 50 millions d'euros, clause sur le point d'être activé pour aller en Angleterre ou dans tout autre club millionnaire sans âme. Il y avait aussi Nahitan Nández, dont on parle encore du côté de Lyon pour un transfert dépassant les 20 millions d'euros. Il y avait aussi du Erick Cabaco, qui est désormais titulaire en Espagne après être passé par Nancy, Michael Santos, qui sort d'une mauvaise saison avec Leganés ou Gaston Gurruceaga, qui est lui au fond du trou, après avoir perdu sa place côté Peñarol. On vous présentait aussi cinq joueurs de moins de vingt ans à suivre, avec Federico Valverde qui joue désormais au Real dans la capitale espagnole, Marcelo Saracchi qui joue à Leipzig dans la capitale de la boisson énergisante, Nicolas De La Cruz qui s'impose maintenant à River Plate, Nicolas Schiappacasse qui peine à s'imposer en Italie ou Augustin Sant'Anna, qui est titulaire au Nacional. Suivre les joueurs uruguayens est un voyage permanent, puisque sur les dix, seulement deux sont encore en Uruguay. Mais la majorité finira tôt ou tard par revenir. En attendant, et même s'il faut bien admettre que l'exercice est toujours facilité par les processus de sélections de jeunes, ce sont de nouveau des jeunes qui vont animer le championnat avant de partir. Avec les Rodríguez (Brian de Peñarol, Santiago de Nacional), mais aussi Manuel Ugarte à Fénix ou Martin Barrios du côté du Racing.

Nous allons donc assister avec ces joueurs à un Intermedio, deux poules de huit dans lesquels les équipes s'affrontent en match simple, avant que dans une finale les deux vainqueurs de chaque poule s'opposent. Pour la première fois en trois ans, Peñarol et Nacional ne sont pas dans la même poule et on aura donc un clásico garanti en cours de route. Dans la foulée commencera immédiatement le tournoi de clôture, avec à nouveau un clásico historique puisque Nacional accueillera logiquement Peñarol au sein du Gran Parque Central.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba