Peñarol et Nacional l'ont emporté et s’envolent dans les deux classements. Il ne reste que quatre journées et sans doute au moins une finale, voire plus si affinité. Et devinez ce qui arrive dimanche ? Un clásico ! Ça sent la viande bien cuite en Uruguay, ça sent les vacances, et ça sent la fin du championnat.
Samedi, Peñarol recevait River Plate, un River Plate parfois inconsistant mais toujours intéressant sous la houlette de Jorge Fossati. Le match a en effet été très disputé tactiquement, avec pour ainsi dire pas une seule occasion de la première mi-temps. Le nouveau système de Peñarol avec cinq milieu apprécie les espaces, et les hommes en rouge et blanc, avec, certes, un système plus offensif, n'ont pas voulu leur laisser ces espaces, en jouant assez bas. Le tout a été très intéressant mais sans occasion. Au retour des vestiaires, Nicolas Rodríguez, milieu de River, recevait deux cartons jaunes coup sur coup, avec une première faute évidente, une deuxième plus discutable, et laissait son équipe à dix. Peñarol va alors dominer tout le restant du match, avec des occasions d'un très bon Xisco uniquement arrêté par Olveira. Xisco s'est imposé depuis quelques matchs avec son profil à la Viatri et joue très bien de la tête, mais sur ce match, lui et Peñarol ne semblent pas y arriver. Jusqu'à la 85e ou l'entrant Lores est trouvé dans la surface (un tantinet hors-jeu, mais du type d'hors-jeu que l'on voit au troisième ralenti). Il est taclé par Olveira dans sa surface : penalty. Cebolla ne se fait pas attendre et envoie une mine dans la lucarne sur laquelle le gardien de River Plate ne bouge même pas. River Plate arrivera bien à pousser durant les sept dernières minutes, avec notamment un but annulé sur hors-jeu qui a fait s'étriper toute la presse sur le fait qu'un joueur derrière un gardien ne peut pas le gêner en faisant action de jeu puisqu'il est derrière, et qu'à priori il ne touche pas le ballon (je vous laisse seul juge, dans la vidéo ci-dessous, onzième minute). Bref, troisième décision difficile pour l'arbitre, et ce dernier invalide le but sur avis de son assistant. Peñarol l'a emporté, une victoire méritée sur le terrain, mais qui laisse un certain goût amer. Les décisions litigieuses ayant été souvent prises dans un seul sens. Ce qui a fait que José Decurnex, président de Nacional, veuille retirer au lendemain du match de Peñarol mais avant son match contre Progreso, la confiance de son équipe au corps arbitral, à cause d'un soi-disant favoritisme pour les Carboneros. Le match de Peñarol ayant été joué samedi soir, il a fallu attendre vingt-quatre heures pour voir que les deux grands sont avantagés de façon assez similaire...
Puisque dimanche soir, c'est bien Progreso au sein de son magnifique Paladino qui reçoit Nacional, match des deux équipes leaders du classement du Clausura. Nacional s'est rassuré en milieu de semaine contre Fénix, mais reste malgré tout sur un sentiment mitigé, celui de ne plus savoir proposé de jeu depuis déjà quelques journées. Côté Progreso, on réalise un tournoi extraordinaire, car non seulement l'équipe est bien classée, mais elle devrait en plus récupérer deux points de plus dans les prochaines semaines, Cerro ayant fait jouer pendant deux minutes un joueur suspendu durant le Progreso – Cerro qui s'était soldé par un nul. De quoi pouvoir envisager l'avenir sereinement, sachant que Progreso recevait Nacional et recevra Peñarol avant la fin du championnat. Sauf qu'après une demi-heure de jeu très disputée, le latéral gauche de Progreso, Rosso, donnait dans la course un coup de coude sur le jeune Pablo García. Il semble vouloir protéger le ballon en mettant son corps en opposition, mais met le coude à hauteur du visage de l'adversaire. Cela aurait pu être jaune, mais c'est rouge. À cause de ce rouge, Progreso se rétracte dans sa surface et subit des assauts très mous du Nacional. L'équipe bolso n'y arrive pas, se crée peu d'occasions, malgré les changements de Gutiérrez. Il faudra attendre la soixante-dixième pour qu'Ocampo délivre un magnifique corner sur la tête d'un Sebastian Taborda ayant fait une belle course pour se démarquer. Sa tête décroisée atterrit dans le petit filet d'un Nico Pérez très bon jusque-là, mais qui ne peut rien sur celle-ci. Progreso tentera ensuite de sortir de sa coquille, mais ni le grand Gustavo Alles, ni le jeune entrant Joel Lew (qui a montré de belles choses) ne parviendront à tromper Mejia, auteur d'une parade décisive à trois minutes de la fin du match.
Progreso a donc perdu, et Cerro Largo n'a pas réussi à gagner contre Fénix, et Peñarol et Nacional s'échappent donc dans tous les classements. Dimanche aura lieu au Centenario un clásico décisif. Une victoire de Nacional leur permettrait sans doute de s'échapper en prenant quatre à cinq points d'avance (au Clausura et à l'annuel) et donc de s'assurer une position favorable pour les finales. Une victoire de Peñarol et les Carboneros auraient neuf doigts sur leur troisième titre en trois ans... Pour le moment, c'est toujours Progreso et Cerro Largo qui complètent les deux places pour la Libertadores, ce qui ferait deux surprises en barrage.
Pour ce qui est du bas de tableau, après une nouvelle défaite, Rampla Juniors est officiellement relégué. C'est aussi presque le cas de Juventud de Las Piedras qui ne peut presque plus se maintenir. Le dernier relégable devrait être Boston River ou Racing.
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