L'Uruguay est classé cinquième au classement FIFA. Cela en fait donc l'un des championnats les plus suivis au monde, avec ses stars internationales, ses stades magnifiques, et ses matchs de légende. Il faut dire que l'Histoire est grande, que les armoires à trophées sont pleines et que la sélection n'a plus peur de personne. Le championnat 2020 a donc aussi tout pour être un franc succès. En voici un guide non-exhaustif.
Alors que le championnat est sur le point de commencer, son format n'est toujours pas très clair. Il devrait y avoir quatre tournois, un Apertura qui commence donc ce 15 février et qui devrait se terminer en mai. Une toute nouvelle coupe d'Uruguay, grosso modo durant le mois de juin, qui regrouperait toutes les équipes des trois divisions de l'AUF ainsi que des équipes amateurs de l'OFI (football de l’intérieur du pays). De fin juin à mi-août, nous aurons le tournoi intermédiaire, regroupant en deux poules toutes les équipes du championnat. Les vainqueurs de chaque poule joueront une finale pour désigner le vainqueur. Et enfin un tournoi Clausura de mi-août à fin novembre, avec finales possibles en décembre, si besoin. Trois équipes descendent directement en fonction du classement moyen sur deux saisons, sauf en cas d'égalité, ou un match de d'appui est alors organisé. Le doute porte sur l'éventuelle coupe d'Uruguay, nouvelle compétition cette année incluant les clubs amateurs, mais les clubs professionnels ont jusqu'à présent bloqué cette initiative, et sa tenue n'est donc pas encore certaine. Un club est déjà champion, Liverpool, qui a décroché la deuxième supercoupe uruguayenne en battant Nacional.
Le calendrier de l’Apertura

Les équipes
Le champion : Nacional
Nom complet : Club Nacional de Football
Surnoms : Bolsos, Tricolores, Albos.
Stade : Gran Parque Central avec une capacité de 30 000 places. Premier stade d'une Coupe du Monde, sachant que le Pocitos a été détruit. En cours de rénovation et d'agrandissement.
Entraîneur : Gustavo Munúa
Pour l'histoire du club, c'est par ici.
La vraie surprise a été le départ d'Álvaro Gutiérrez suite au titre de l'année dernière. Dans un style bien à lui, Gutiérrez avait réussi à ramener stabilité dans l'effectif, couronné par le titre de champion en fin d'année. Le grand entraîneur n'aurait pas supporté certains commentaires en interne, et est donc parti auréolé de gloire, comme en 2015. Munúa, qui avait déjà fait ses armes en tant qu'entraîneur au club en 2015-2016, reprend donc le banc et un effectif relativement stable par rapport à l'année dernière. Le club devra digérer quelques départs et gérer un effectif vieillissant mené par Gonzalo Bergessio qui a été le premier a renouvelé son contrat avec l'équipe bolso. Bizarrement, et contrairement à ce qu'avait indiqué le club durant la fin de la saison dernière, il s’alignera bien en début de championnat. Le titre a, semble-t-il, effacé toutes les polémiques sur l'arbitrage. Le club a vendu trois très jeunes joueurs, et a donc fait entrer des sous dans la caisse. Viña, révélation du dernier championnat est finalement parti du côté de Palmeiras. Peu de joueurs ont signé au club, mais on notera le retour au pays de Suárez (celui de Montpellier) et de Cougo (ex-Defensor).
Dans l'effectif, vous retrouverez Sebastián Papelito Fernández qui rempile encore une saison dans son club de cœur. Ses parents se sont rencontrés au début des années quatre-vingt lors d'un vol spécial ou, son père, supporter de Nacional, allait supporter son équipe de cœur au Paraguay, alors qu'elle était hôtesse de l'air. Un rêve de supporter statistiquement très très rare, qui s'est transformé dans notre cas, et bien des années plus tard, en un Papelito qui enchaîne ici sa septième saison au Nacional. Un joueur attachant qui peut avoir des matchs moyens, mais qui se transcende toujours dans les grandes occasions. Un vrai problème pour les supporters de Peñarol qui ne peuvent honnêtement pas le détester. Vous retrouverez aussi un joueur beaucoup plus simple à détester, et quel joueur détestable, Gonzalo Bergessio. Il vient d'enchaîner deux saisons au club bolso, il est toujours aussi efficace devant le but, dispose de ce sens inné qui l'a fait marquer 43 buts en deux saisons... mais il est toujours aussi geignard. Un vrai joueur de club, qui doit être adoré des supporters de Nacional, mais dont les autres ne peuvent souffrir ses performances d'acteur. Parmi les jeunes, Santiago Rodríguez est bizarrement toujours au club. Alors qu'il avait fait six très bons mois début 2019, il s'est blessé à la mi-saison et n'a donc pas été transféré. Il en a profité pour être champion, et continue donc en Uruguay pour le plaisir de tous les amateurs de football. Il va revenir du tournoi olympique U23 et s'imposer définitivement comme un très bon joueur. Il aura en attaque son compère Thiago Vecino si l'entraîneur accepte de faire jouer et Vecino et Bergessio en attaque. Sinon, Vecino aura tout intérêt à partir trouver du temps de jeu ailleurs.
Objectif de la saison : Le titre, et poursuivre cette très saine tradition consistant à passer la phase de groupes en Copa Libertadores.
Le vice-champion : Peñarol
Nom complet : Club Atlético Peñarol
Surnoms : Manyas, Carboneros, Aurinegros
Stade: Campéon Del Siglo, très joli stade pouvant accueillir 43 000 personnes, situés dans les limbes de Montevideo. Plutôt que la voiture, privilégiez le bus depuis Tres Cruces, s'y garer est toujours impossible.
Coach: Diego Forlán
Pour plus de détails sur l'histoire du club, c'est par ici.
Peñarol a beaucoup souffert durant la pause hivernale 2019 (il y a six mois donc), avec les départs de nombreux joueurs. Memo López a donc, très logiquement, eu du mal par la suite, et a malgré tout pu se battre jusqu'aux finales, perdues contre Nacional. Pour lui succéder, le club s'est tourné vers un homme connu de la maison, un certain Diego Forlán. Pour sa première expérience, Cachavacha doit désormais reconstruire une équipe et essayer d'imposer une rigueur « à l'européenne », qui fait rêver les supporters suite un exercice 2019 durant lequel Gargano a loupé un match (perdu, en plus) pour partir en vacances, et ou Cebolla, l'autre pilier du milieu, a joué en surpoids huit mois sur douze. Pour se faire, le beau blond pourra se baser sur des joueurs présents au club depuis quelques temps (Dawson dans les buts, Formiliano, Estoyanoff, Rodríguez), sur des jeunes comme Pellistri, mais aussi sur une ribambelle de recrutements, effectués sans une grande concertation avec l'entraîneur, et alors que le club a été secoué cet été par un article d'un groupe de supporters dénonçant l'utilisation du club par ses dirigeants... Pour schématiser, malgré les ventes pour une quinzaine de millions de dollars de Darwin Nuñez et de Brian Rodríguez en juillet dernier, le club est en difficulté financière, et a recruté une quinzaine de joueurs dont certains sans grande explication logique autre que « son agent est untel ». Il y a des choses qui changent dans le football uruguayen. D'autres, non.
L'équipe a recruté quelques pointures comme David Terans (ex Danubio et Atlético Mineiro), Gary Kagelmacher (ex Real Madrid et Valenciennes...) et donc Jonathan Urretaviscaya, qui s'est blessé gravement contre Maldonado lors du dernier match de préparation de l'équipe, se faisant les croisés, on ne reverra donc pas Urreta durant les six à huit prochains mois... sachant qu'il était au club pour un prêt de six mois. Côté départs, l'immense Lucas Viatri, le bourreau du Flamengo, s'en est retourné en Argentine du côté de Colón de Santa Fe. Les autres départs (Lores, Canobbio, Rojo) concernent des joueurs qui étaient en échec en 2019.
Dans l'équipe, vous retrouverez quelques connaissances comme Cebolla Rodríguez. Quand il est en forme, l'équipe gagne, quand il n'est pas en forme, l'équipe perd. S'il retrouve son vrai niveau, il peut apporter énormément à cette équipe, aussi bien au plan mental que dans le jeu. Forlán semble vouloir le positionner devant la défense. Vous retrouverez aussi un européen, et il n'y a que rarement des européens qui osent croiser l'Atlantique et se rendre dans ses terres inhospitalières du grand sud. Xisco Gímenez l'a fait à l'hiver dernier, arrivant bien après la fin du mercato en tant que joueur libre, et qui a montré de belles choses durant les quelques titularisations qu'il a eues. Il a prolongé, et devra confirmer. Vous retrouverez aussi un espoir, Facundo Pellistri, qui a été le seul rayon de soleil du deuxième semestre de Peñarol. Le joueur de seulement dix-huit ans a été le déstabilisateur de défense depuis son couloir droit. Il faut encore qu'il progresse dans les choix qu'il fait et dans son repli défensif.
L'objectif : Être champion, c'est l'impératif tous les ans, et faire que l'expérience de Forlán apporte ce petit plus en Libertadores.
Les trois petits nouveaux
Torque
Nom Complet : Montevideo City (silence désabusé) Torque
Surnom : aucun
Stade: aucun. Joue au Centenario.
Entraîneur : Pablo Marini
Prenez un vieux château, avec une description digne de Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe. Vous y verrez du bois partout, les moulures, les cadres, les meubles. Vous y trouverez une bibliothèque riche de mille livres, dont Borges aurait été amoureux et dans laquelle il continue de vivre. Vous y verrez une table magistrale, lourde et à la fois pleine de vie, sur laquelle trône une coupe emplie de raisins, à côté une carafe. Vous y verrez aussi un vieux canapé, rustre, qui impose de s’asseoir correctement. Vous y verrez des tableaux qui racontent tout un tas de vies et d'histoires, de joueurs de De La Tour, de la gloire et de la mort. Des triomphes. Au milieu de ce spectacle certes poussiéreux mais rempli de grâce, ajoutez une table Ikea LÄCK à 9,99€. Vous aurez une métaphore de ce qu'est le Montevideo City Torque au sein de la première division uruguayenne.
Deportivo Maldonado
Nom Complet : Club Deportivo Maldonado
Surnom : El Depor
Stade Domingo Burgueño, Maldonado.
Entraîneur : Francisco Palladino
Drôle d'équipe que le Deportivo. Malgré ses sept premières années en première division entre 1999 et 2005, le club est surtout connu du fait de son appartenance à des Anglais qui s'en servent comme plateforme pour transferts entre des joueurs argentins ou brésiliens et l'Europe. Ainsi, sont techniquement passés par le club des joueurs tels qu'Allan, Alex Sandro ou encore Jonathan Calleri, qui est d'ailleurs toujours propriété du Deportivo Maldonado. Pendant que de tels joueurs passaient par le club, l’équipe évoluait en deuxième ou troisième division, dans des conditions miséreuses, sans un kopek. L'année dernière, le club était la surprise de la deuxième division en terminant second. On ne sait pas vraiment comment ils vont vivre leur retour en première division.
Le club a maintenu les joueurs ayant obtenu la montée, comme le gardien champion en son temps avec Danubio Danilo Lerda, mais aussi recruté quelques habitués du championnat comme Sant'Anna, en provenance du Nacional, ou Matías Tellechea. Contrairement à Torque, il n'y a pas eu d'investissement spécifique de fait dans le centre de formation ou dans l'effectif, et l'équipe devrait donc souffrir.
Objectif : le maintien, et que Calleri joue pour son club en deuxième partie de saison.
Rentistas
Nom Complet : Club Atlético Rentistas
Surnom : El bicho colorado
Stade « Complejo Rentistas », seule pelouse artificielle d'Uruguay, financée gracieusement par la FIFA.
Entraîneur : Alejandro Capuccio
Le club rouge remonte en première division après quatre ans dans le purgatoire. Club historique, mais surtout spécialiste de la deuxième division, le club monte à la faveur d'un barrage victorieux contre Villa Española. L'équipe conserve une bonne partie de l'effectif qui est monté, avec en plus le recrutement de quelques spécialistes de la première division uruguayenne comme le gardien Yonatan Irrazabal (ex-Cerro), Alexis Rolín (ex-Nacional), ou Robert Ergas (ex-Defensor et Boston River).
L'objectif : se maintenir, et supporter les critiques sur la pelouse synthétique.
Les autres
Boston River
Nom complet : Club Atlético Boston River
Surnoms : Verdirrojo, el Boston
Stade Juan Lavalleja, 7000 places, mais joue beaucoup plus souvent à Montevideo dans le vieux stade Nasazzi de Bella Vista.
Coach : Sebastián Abreu
L'équipe sort de deux saisons très difficiles et ne s'est sauvé que lors de la dernière journée. Pour repartir en 2020, les dirigeants font confiance au meilleur attaquant de l'histoire, el Loco Abreu, qui est donc entraîneur de l'équipe mais qui risque aussi de continuer à jouer, dans un poste comme on en voit plus d'entraîneur-joueur, tout en continuant également d'être consultant pour les matchs de sélection, et d'animer son jeu télé Trato Hecho, version uruguayenne de « À prendre ou à laisser », présenté en son temps par Arthur sur TF1. Oui monsieur.
On souhaite donc beaucoup de réussite à Abreu, parce qu'il le mérite. Il pourra s'appuyer en attaque sur le très bon Ruben Bentancourt, qui aurait eu une excellente carrière s'il ne changeait pas de club tous les six mois.
Objectif de la saison : Garder Abreu. Longtemps
Cerro
Nom complet : Club Atlético Cerro
Surnoms : Albicelestes, Villeros
Stade Tróccoli, capacité normale de 25 000 places, accueillant en général quelques centaines de personne. Connu pour son environnement peu favorable à l’extérieur du stade et pour sa pelouse d’un genre nouveau, laissant découvrir toutes les palettes de couleur du jaune sable au marron terre en passant par le vert trèfle.
Coach: Nathaniel Revetria
Club de la banlieue populaire de Montevideo, au pied du Cerro, le Fort de Montevideo.
Son rival traditionnel est Rampla Juniors, club du même quartier, qui est descendu en 2019. Cela ne donnera donc pas de nouveau clásico de la Villa. C'est un historique, presque toujours présent en première division, mais qui n'a jamais rien gagné au plus haut niveau. Ils sont en pleine crise financière, Cerro étant l'un des clubs les plus endetté du football uruguayen. Ils ont failli ne pas pouvoir participer l'année dernière, et n'ont pu le faire qu'au prix de laisser partir tous les joueurs de l'effectif et de ne continuer presque qu'avec des jeunes. Cerro a donc logiquement terminé avant-dernier du championnat, et démarrera donc avec des points de retard pour rester une année de plus en première division. Ils ne pourront plus compter sur le plus vieux buteur de Copa Sudamericana de l'histoire, Richard Pellejero, qui a pris sa retraite, ni sur Maureen Franco ou le jeune espoir Nahuel Roldán. Ils pourront par contre compter sur le retour du buteur Joaquín Boghossian, qui revient au club après être passé par Salzbourg ou Bruges. Pas le meilleur attaquant techniquement mais sa présence dans la surface devrait aider le club. Est également revenu dans les ultimes moments du mercato le milieu Leandro Paiva, un très bon renfort.
L'objectif : rapidement trouver une pépite au sein du quartier vendable quelques millions.
Cerro Largo
Nom Complet : Cerro Largo Fútbol Club
Surnom : Arachanes
Stade: l'Ubilla, quelques milliers de personne peuvent y rentrer, et ses tribunes sont toujours bien garnis, quel que soit l'adversaire.
Entraîneur : Danielo Núñez
Petit club du nord du pays, et ça fait du bien comme on ne voit plus Tacuarembó ou Rivera en première division depuis quelques temps. Cerro Largo est le département, la ville du club étant sa capitale, Melo, charmante bourgade de 50 000 habitants, centre agricole au milieu de terres et de vaches. Beaucoup de vaches. Contrairement à Las Piedras, situé à quelques encablures de Montevideo, ou Colonia, ville connecté à Montevideo et Buenos Aires, Melo est une vraie ville de l'intérieur, plus proche du Brésil que de la capitale, suivant plus le championnat brésilien que l'argentin. Tout y est différent, un peu plus sauvage. Le club est récent, issu d'une vague à la fin des années 90 durant laquelle l'AUF a voulu créer des clubs par département de l'intérieur. Il a effectué une saison 2019 tonitruante, terminant troisième, avec un assemblage de joueurs hétéroclites mais qui a fonctionné. Le club dispose d'un partenariat avec Boca qui fait que des jeunes argentins y viennent régulièrement en prêt, et semble y ajouter maintenant un partenariat avec Nacional qui y a aussi envoyé trois joueurs. Il a joué le deuxième tour de Libertadores, mais pas dans son stade, parce qu'il n'y a, soit disant, pas d'aéroport à moins de 200km. Cerro Largo a donc joué à Maldonado, loin de son Ubilla. L’un des meilleurs joueurs de la saison dernière est resté, en la personne du gardien Washington Aguerre.
Objectif de la saison : Confirmer la saison 2019
Defensor
Nom complet : Defensor Sporting Club
Surnom : Viola ou Violeta
Stade Franzini, 18 000 places, avec une magnifique vue sur la Rambla, idéal en été mais avec un vent meurtrier en hiver. Stade le plus « accessible » après le Centenario si vous n'avez qu'une ou deux journées à Montevideo, situé dans le quartier huppé et très central du Parque Rodó.
Coach: Alejandro Orfila
Club du centre-ville de Montevideo, également un historique du championnat avec 4 titres, dont le premier du football professionnel d’une équipe hors Peñarol et Nacional en 1976 (et dont l’histoire vous est racontée plus en détail dans le Lucarne Opposée magazine n°1). Il a formé de grands joueurs comme Sebastián Abreu, Diego Godín ou Maxi Olivera. L'équipe a du fortement se renouvelé durant le mercato avec le départ de quelques jeunes joueurs n'ayant pas su s'imposer comme Emiliano Gómez. Le club s'est renforcé avec quelques valeurs sures comme Mathias Cardacio (de retour après un an au Nacional ou il n’a définitivement pas aussi bien réussi que son père), Rodrigo Rojo (ex-Peñarol et Standard de Liège) ou encore Juan Angel Albín (qui sort de six bons mois avec Rampla).
Objectif de la saison : Arrêter peut-être cette idée que l'on ne peut que faire de la formation, arrêter de lancer des jeunes de 16 ans au casse-pipe, et monter une vraie équipe de football.
Danubio
Nom complet : Danubio Fútbol Club
Surnom : La Franja
Stade: Jardines del Hipodromo, 15 000 places, et un palmier en haut de la tribune latérale. Un palmier quoi ! Cependant, le club n’a toujours pas d’illuminations pour son stade.
Coach: El tato Martín García
Déjà quatre fois champion, le club est un historique, de ceux qui peuvent espérer logiquement faire quelque chose en championnat de temps en temps comme ce fut le cas lors du titre historique de 2014. Malheureusement, l'année 2019 a été une année horibilis avec un président menacé de mort qui démissionne, un effectif qui n'y arrive pas, ne se qualifiant même pas en Sudamericana... En fin de saison, Arturo del Campo, ex-président à l'époque ou Danubio avait été champion en 2014, a repris les commandes du club. Il a nommé comme entraîneur une ancienne gloire de Peñarol, en la personne de Martín García. Il pourra toujours compter comme maître à jouer sur Carlos Grösmuller, du haut de ses 35 ans. Il faut se rappeler qu’il a joué au Peñarol ainsi que plusieurs années en Europe en se distinguant à Schalke 04. Actuellement, c’est sa troisième étape au club, auquel il est très attaché. Capable de matchs extraordinaires comme d'être complètement absent s'il est bien muselé.
Objectif de la saison : redevenir le vieux Danubio.
Fénix
Nom Complet : Centro Atlético Fénix
Surnom : Albivioletas
Stade du Parque Capurro, 6 500 spectateurs, vu sur la baie et le port.
Coach: Juan Ramón Carrasco, fils préféré de Dieu.
Pour l'histoire du club, c'est ici.
Avant toute chose, il faut noter que JR (prononcer rota erré), le Messie, a prolongé à Fénix. Grand joueur uruguayen des années 80, principalement pour le Nacional, JR est un peu le Alain Delon du football uruguayen. Ou le Mourinho, au choix. Il est connu pour ses discours d'avant match, ses métaphores, et ses douces paroles aux journalistes. Il avait déclaré que « Danubio était une équipe de merde », alors qu'il l’entraînait encore. À un journaliste qui lui demandait après une défaite s'il n'était pas trop bouillant, il lui a répondu qu'il était seulement chaud à cause de sa femme... Il a inventé le Tiki Tiki, sorte de jeu de passe rapide rendant ses équipes plaisantes, et vulnérables comme du gruyère. Un entraîneur comme on les aime. Pour les Hispanophones : une vidéo dans laquelle, grosso modo, il explique avant un match à des joueurs incrédules que la balle descend de la vache et que les crampons descendent du taureau. Et je ne vous fais pas le dessin de ce que l'on fait avec une vache et un taureau.
Fénix a réussi une saison 2019 ambivalente, à l'image de JR, avec un Apertura ou le club a lutté pour le titre, avant de sombrer durant le Clausura. Les mi-violets ont malgré tout arraché une qualification en Copa Sudamericana, et JR a continué malgré la haine qu'il déclenche jusque chez certains joueurs... Pour ce tournoi, il fait venir des joueurs qu'il connaît bien comme Ángel Rodríguez qu'il avait coaché du côté de River ou Maureen Franco. Le club a aussi enregistré les retours d'Ignacio Pallas et d’Agustín Canobbio. Cela fait plaisir de revoir le grand Pallas au pays. Après six ans du côté de Fénix, il était parti au Paraguay puis au Mexique mais sa grande carcasse manquait beaucoup au club. Très bon sur le jeu de tête, c'est aussi un leader comme en aurait eu besoin cette équipe l'année dernière. Sinon, l'effectif est de bien belle facture. À noter que le magnifique Raul Ferro a pris sa retraite.
Objectif pour cette année : Le Fénix ne descend pas, comme le crie Jaime Roos.
Liverpool
Nom Complet: Liverpool Fútbol Club
Surnom : Negriazules
Stade du Belvedere, environ 8000 personnes, l’un des stades les plus agréables de Montevideo, qui respire vraiment le football.
Coach: Román Cuello
Pour l'histoire du nom du club, c'est ici!
Club formateur de Jorge Fucile ou Luis Aguiar. Il a également connu la fin de carrière un peu pathétique de Javier Chevantón l'année de la descente du club. Le club est sur une très bonne série depuis deux à trois, grâce notamment au travail de l'ancien entraîneur parti au Mexique, Pezzolano. Il a amené le club a joué régulièrement la Sudamericana, mais aussi a remporté des titres, comme l'Intermedio 2019, mais aussi la Supercoupe 2020, remportée quelques mois après son départ. L'effectif a perdu Federico Martínez, maître à jouer, ou encore le très bon Sebastian Cáceres en défense et a reçu en retour peu de renfort (Goñi, ex-Danubio, ou le jeune Dàvila, ex-Peñarol), mais a surtout conservé le jeune attaquant, meilleur buteur du dernier championnat, Ignacio Ramírez. Il devrait être rejoint en attaque par Emiliano Alfaro, qui revient d'une longue blessure et qui est de retour dans son club de cœur.
Objectif de la saison: Gérer la transition suite au départ de Pezzolano et continuer à bien figurer sur le plan national.
Wanderers
Nom Complet : Montevideo Wanderers Fútbol Club
Surnom: Bohemios
Stade : Parque Alfredo Víctor Viera. L’une des plus belles « canchas chicas » (comment on appelle les stades des équipes qui ne sont ni Nacional ni Peñarol).
Coach: Mauricio Larriera
L'année a été dure du côté de Wanderers. Même si l'équipe ne fait pas vraiment de vague, elle n'a terminé qu'à une modeste dixième place, loin de ce qu'aurait pu faire l'équipe quand on voit quelques matchs de l'année dernière comme la victoire deux à zéro contre Peñarol lors de l'Apertura. En plus de ces contre-performances, l'équipe a résilié le contrat en fin de saison de Nicolas Albarracín, l'un des meilleurs joueurs de la saison dernière, mais qui frappait sa femme. Le club l'a mis à la porte sans regret, et ça c'est très bien. L'équipe a aussi perdu l'espoir Francisco Ginella parti aux USA, c'est à la mode, et le Chilien Christian Bravo, parti du côté de Peñarol. En retour, l'équipe s'est renforcée avec quelques joueurs du milieu local comme Mathías Acuña qui ne jouait plus beaucoup du côté de Liverpool ou Rodrigo Pastorini qui revient après six mois au Nacional, où il n'a pas du tout joué. Le club pourra toujours compter sur Damián Macaluso. Il est de plus en plus lent, prend de plus en plus de cartons, mais est toujours autoritaire dans sa surface. Ancien de l'AS Nancy, mais aussi et surtout de Peñarol.
Objectif : Viser une place en Copa Sudamericana
Plaza Colonia
Nom Complet : Club Plaza Colonia de Deportes
Surnom : Patablancas
Stade Prandi pour les petits matchs ou Suspici pour les matchs contre les grands, Colonia del Sacramento. Un des clubs de l'extérieur, en face de Buenos Aires, dans la magnifique ville de Colonia, appartenant au patrimoine mondial de l'UNESCO. Si vous pensez un jour faire Buenos Aires – Montevideo ou vice versa, prenez une journée pour faire Colonia.
Entraîneur : Matías Rosa
L’immense surprise de la saison 2016, l’équipe ayant remporté le tournoi Clausura lors d’un match épique sous la pluie au Campéon Del Siglo. Depuis, l'équipe est descendue, puis est remontée, et a connu un Clausura 2019 de toute beauté se terminant par une qualification en Sudamericana. Club attachant, ayant un centre de formation efficace, ce qui est plutôt rare pour un club de l'intérieur, qui voit à nouveau éclore quelques très bons joueurs comme Leandro Suhr ou Facundo Waller. Waller a réussi une très bonne année 2019 qui l'a vu revenir au plus haut niveau après une double blessure au genou qui risquait de lui gâcher sa carrière. L'ancien grand espoir U20 reste au club une saison de plus. Magnifique milieu de terrain, techniquement très agréable à voir jouer, il devrait à nouveau être le pacemaker de cette équipe... Ils ont perdu le Panaméen Cecilio Waterman, parti au Chili après un Clausura de toute beauté.
Objectif de la saison : Le Clausura, qui semble vraiment être leur saison dans l'année.
Progreso
Nom complet : Club Atlético Progreso
Surnom : Los Gauchos
Stade : Parque Paladino, 5400 places, dans l’Ouest de Montevideo, avec une raffinerie en arrière-plan.
Coach : Leonel Rocco
Le club du président Tabaré Vázquez ! Car oui, comme en Argentine, le Président de la république a été président de club. La comparaison s’arrête là, car en Uruguay, le président l’a été dans un club de quartier populaire, que son grand-père avait aidé à fonder il y a de cela cent ans, sans trop de moyen, tourné vers les jeunes et la formation. Sous la présidence de Vázquez, le club a été champion en 1989 durant le quinquenio des petits clubs. Les couleurs du club proviennent du drapeau de la Catalogne, beaucoup d’anarchistes catalans ayant émigrés en Uruguay durant les années quarante des suites de la répression du franquisme et aussi un peu des soviets locaux.
Le club est aussi une très bonne surprise de 2019, en constante progression depuis sa montée de 2017. Progreso a joué le premier tour de Copa Libertadores, logiquement éliminé par le Barcelona de Guayaquil, mais cela reste un exploit que de voir ce club à ce niveau, ayant par exemple empêché Peñarol d'être champion l'année dernière en arrachant le match nul à deux journées de la fin. Gottesman est revenu au club, et d'autres joueurs locaux sont également arrivés comme le grand Alex Silva. Le plus dure sera de palier le départ d'Emanuel Gularte, leader de la défense, qui part vers d'être cieux même si l'on ne sait pas encore ou à mi-février.
L’objectif : Confirmer
River Plate
Nom Complet : Club Atlético River Plate
Surnom: Darseneros
Stade: Parque Saroldi, 5700 places, qui tire son nom du premier gardien de River, mort en 1932 des suites d'un coup reçu sur ce terrain. À part cette triste histoire, joli petit stade au milieu du parc du Prado, ou, durant l’automne, on peut voir les feuilles mortes sur le terrain.
Coach: Jorge Fossati, qui était attentif au marché comme on le dit de nos jours, mais qui n'a pas reçu d'autre proposition et qui reste donc auprès de sa famille.
Club ayant formé de bons joueurs comme Urretaviscaya ou Michael Santos. Après les passages de JR Carrasco et de Guillermo Almada pendant quelques années, le club vit une transition avec de bons joueurs mais aussi des passages à vide. L'année dernière en est l'exemple typique, avec une finale de l'Intermedio, mais finalement une septième place au classement arrachée de justesse pour se qualifier de nouveau en Sudamericana. Les meilleurs joueurs de l'année dernière sont partis, à l'image du capitaine Agustín Ale, mais aussi Luis Urruti ou Joaquín Piquerez. Ribaïr Rodríguez, bourreau du River Plate argentin, est venu y poser ses valises. Le club pourra toujours compter sur le retour du jeune Matías Arezo qui du haut de ses 16 ans a éclaboussé la deuxième partie de l'année de sa classe.
Objectif : Si Arezo marque plus de quinze buts, il va valoir son poids en millions de dollars. Ça peut être un objectif.


