Il ne reste déjà plus que trois journées pour cet Apertura, Rentistas et Nacional continuent de mener la danse devant Cerro Largo et Wanderers. Peñarol continue également de décevoir et se permet de faire l'impasse sur un match, pendant qu'une lutte à mort s'annonce derrière. Point sur le championnat avant le retour de la Libertadores.
Nacional 2 – 0 Danubio
Nacional est agréable à voir jouer en ce moment. Le club profite d'une rotation qui fonctionne, d'un jeu de Munúa léché, et d'un buteur imparable quand il joue, Gonzalo Bergessio. Contre Defensor en semaine, le match avait été très plaisant et s'était soldé par un match nul avec une égalisation en toute fin de match des violets. Dimanche soir, contre Danubio, l'équipe était encore légèrement différente avec la première titularisation d'Alfonso Trezza, vingt-et-un ans, en attaque côté droit. Le match a été, à nouveau, très plaisant avec des attaques de chaque côté et un jeu ouvert. Nacional a eu de la chance en ouvrant le score dès la quarantième seconde, sur une perte de balle sur le côté droit de Leandro Sosa. Trezza en profite, déborde et centre, et Domínguez envoie le ballon dans ses propres cages après un renvoi dans son axe d'Ichazo. La demi-heure qui suit va être celle de Danubio, avec de nombreuses actions de Piñeiro, de Nequecaur, mais ce dernier notamment, ne convertit pas ses chances, le ballon passant de nombreuses fois de peu à côté. En fin de première mi-temps, Armando Méndez côté bolso puis Santiago Mederos côté Danubio sont expulsés suite à deux jaunes chacun sur des fautes évitables. Cela va pourrir la fin de la première mi-temps et Nacional revient plus fort en début de deuxième période avec un but rapide qui tue le match. Sur le côté de Trezza encore, ce dernier trouve Bergessio qui effectue un grand pont sur Victorino sur le premier contact avant de tromper Ichazo d'une frappe dans le petit filet. Dixième but en dix journées pour Bergessio, sachant qu'il en loupées avec une suspension de deux matchs suite à un rouge reçu sur un coup de coude contre Plaza. Nacional l'emporte logiquement deux buts à zéro et est leader, avec deux points d'avance sur Rentistas qui pourrait malgré tout reprendre la main en cas de victoire contre River Plate en match en retard (il reste soixante-dix minutes à jouer dans ce match qui avait été arrêté à cause de la pluie).
Côté Nacional, Munúa a réussi quelques choses de très propre avec cette équipe, première du championnat après n'avoir pas gagné durant les quatre premières journées ! L'effectif est très complémentaire et on devrait entendre parler à nouveau du jeune Trezza, très puissant sur son côté droit. En attendant, la clef se trouve au milieu avec un Yacob qui tient la baraque, accompagné de Neves ou de Carballo pour la transition vers l'attaque. Côté Danubio, l'effet Léo Ramos semble déjà s'estomper, l'argentin Luciano Nequecaur en attaque est toujours aussi rustre et frustrant. La défense a fait perdre l'équipe sur des erreurs individuels, mais le milieu et l'attaque, notamment Piñeiro, aurait mérité mieux.
Le joueur de la semaine : l'immortel Gonzalo Bergessio
Il a déjà trente-six ans, mais il est dans un état de forme impeccable, et petit à petit, depuis deux ans et demi, il rentre un peu dans l'histoire de Nacional, de ses attaquants argentins, d'Atilio García et de Luis Artime par exemple. C'est évidemment un autre temps, d'autres objectifs, mais Bergessio est un tueur depuis son arrivée au sein du club Bolso, un tueur qui permet de faire gagner des titres à son équipe, comme l'année dernière. Il donne tout, au point parfois de donner trop, mais le voir évoluer et un réel plaisir, car pas une seconde il ne lève le pied. Son but dimanche est d'une propreté technique rare en Uruguay et on lui souhaite de rester encore longtemps, et pourquoi pas de réussir ce qui manque au Nacional de ce temps, un grand parcours en coupe continentale. Cela recommence jeudi avec un stade qu'il connaît bien, lui qui a joué au Racing en 2006.
Peñarol 0 – 0 Torque
Mario Saralegui n'avait même pas besoin de le confirmer, c'est une sorte d'impasse qu'à fait Peñarol après un énième revers en milieu de semaine contre River. Au Saroldi, Peñarol n'avait pas réussi à convertir malgré de nombreuses occasions, mais Terans était dans un jour sans et il est la seule étincelle en attaque ces derniers temps côté Peñarol. Les deux attaquants de pointe que son Xisco ou Britos sont très en dedans, et les côtés Pellistri ou Torres sont très décevants. Du côté de Pellistri, c'est vraiment un problème ces dernières semaines, le joueur ne montre plus rien. Depuis qu'il a l'étiquette « futur européen », les défenses adversaires lui laissent peut-être moins d'espace, ou il a peut-être changé sa façon de jouer, mais il est devenu assez transparent. Et au final, contrairement à d'autres, il n'aura jamais vraiment brillé, hormis quelques slaloms, du côté de Peñarol. Mais peut-être que je me trompe.
Donc contre Torque, Saralegui a décidé de changer l'intégralité de l'effectif, conservant uniquement le gardien Kevin Dawson, mais titularisant devant une flopée de jeunes comme Matías de los Santos, Agustín Alvarez ou Nicolas Franco, mais aussi quelques revenants comme Robert Herrera ou Christian Bravo. Au final, le match a été léthargique, avec rien à signaler hormis la triste blessure de Franco pour son premier match. Mais rien d'autre dans le jeu, même pour un Torque décevant. Le match s'est animé un peu en fin de rencontre avec les entrées de quelques titulaires habituels, mais rien de bien exceptionnel. Au final, Peñarol a désormais six points de retard au classement annuel sur Nacional, et l'attitude général de l'équipe fait que Saralegui tremble déjà... L'équipe a désormais intérêt à gagner mardi. Sinon, cela risque de trembler à la fin de l'Apertura.
Pour le reste
Rentistas continue son invincibilité mais perd des points face à des équipes en méforme, et perd aussi déjà son jeune attaquant Cristian Olivera, qui à dix-huit ans part du côté d'Almeria. Le joueur international chez les jeunes et très fort depuis le début de l'année va beaucoup manquer dans la dernière ligne droite du championnat. Les rouges pourraient, cela dit, reprendre la tête s'ils battent River cette semaine. Il leur restera ensuite trois matchs, Cerro, Danubio et Defensor, pour pouvoir réussir un exploit rare pour un promu.
Les très bonnes performances des promus Rentistas (quasi-leader), Torque (cinquième) et Maldonado (sixième) créent un embouteillage en bas de tableau entre les autres équipes, embourbées dans le classement sur deux ans pour la descente. Les carottes semblent très tendres pour Cerro, avec 0,89 point par match, mais aussi très complexe pour Danubio (un point par match). Devant, on retrouve un groupe composé de Boston, Defensor et Fénix, soit quelques grands noms du football montévidéen. On devrait avoir quelques grosses déceptions en fin d'année et ce sera à suivre avec attention.
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Classement
