Peñarol et Nacional préfèrent rester bons amis, Cerro Largo et Wanderers en profitent pour animer le haut du tableau. Pendant ce temps, Villa Española poursuit sa tournée d’adieu à la première division.

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On s’y attendait, on n’est donc pas forcément grandement déçu. Le clásico entre Peñarol et Nacional, grand moment d’un tournoi, n’a donc, comme prévu, pas donné lieu à un match au sommet. La faute à deux équipes plutôt focalisées à s’écharper au lieu de jouer, comme si finalement tout n’était qu’une pièce de théâtre destinée à exciter les foules. Il ne fallait que cinq minutes pour que la première échauffourée ait lieu, vingt minutes pour que Leandro Fernández, bien isolé sur le front de l’attaque et devant gérer de longs ballons, ne chauffe les gants de Kevin Dawson avant que Trezza ne vienne faire passer un frisson sur un nouveau contre initié par Fernández lorsqu’il semblait accroché par Giovanni González. Un quart d’heure plus tard, Facundo Torres faisait enfin vibrer le Campeón del Siglo en envoyant une belle frappe sur le poteau, lançant alors dix bonnes minutes de Peñarol qui générait plus de jeu sans pour autant trouver la profondeur ou la justesse nécessaire pour se montrer véritablement dangereux. Cela augurait d’un second acte plus enlevé pensait-on alors. D’autant que dans le premier quart d’heure, Agustín Canobbio puis Juan Manuel Ramos se procurant deux situations. Il n'en fut rien. La faute à un Nacional qui a fermé la boutique, attendant le contre, et à un Peñarol sans réelle idée de comment forcer le verrou.

Le plan mis en place par Martín Ligüera a parfaitement fonctionné. Nacional n’avait pris qu’un point sur six, alors l’entraîneur du Bolso a choisi de priver son rival de solution pour que la suite du duel se disputer après ce match plutôt que pendant. Les couloirs ont été parfaitement fermés, Walter Gargano n’a jamais eu le temps nécessaire à initier les actions des Carboneros et la stratégie aurait pu payer si les offensifs s’étaient montré plus efficaces ou les transitions mieux gérées. De l’autre côté, Álvarez Martínez a été peu trouvé, malgré l’activité du côté droit, des Canobbio et Torres, les réelles occasions ont été rares et l’on a finalement rapidement compris que la bande à Mauricio Larriera se contentait d’un nul qui maintient le grand rival à cinq points dans ce Clausura, à quatre sur la table annuelle.

 

Une table annuelle que Nacional serait inspiré de bien éplucher. Car pendant ce temps, Plaza Colonia s’est imposé chez lui face à Progreso et prend ainsi quatre points d’avance sur le Bolso, le privant pour l’instant de présence en phase de groupes de la prochaine Copa Libertadores. Même si la route est encore longue – six matchs – Nacional serait bien inspiré de se remettre en ordre de marche. Car même le Clausura se complique : quatrième, le Bolso voit Cerro Largo et Wanderers profiter de l’occasion pour s’intercaler. Le club de Melo, seul invaincu dans ce tournoi, cartonne Fénix avec un triplé de Leandro Otormín et se retrouve ainsi à un point de Peñarol, aux portes d’une qualification en Libertadores, pour l’instant doublé à la différence de buts par Torque qui a également bien cartonné ce week-end face à un Villa Española qui continue sa tournée d’adieu à l’élite uruguayenne. Un Torque prochain adversaire de Nacional et qui pourrait se rapprocher dangereusement de celui-ci à la table annuelle en cas de belle opération au Gran Parque Central. Enfin, l’autre belle affaire du week-end est pour Wanderers qui s’offre Liverpool, revient à trois points de Peñarol et se replace dans la course à la Sudamericana.

Résultats et classement

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Photo : 2021 Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.