Recibimiento, Tevez, Forlán, Lugano, Sudamericana, Mexique, des anciens de L1, les 5 merveilles, retour du podcast 100% LO.

Bonjour à tous et on va commencer par s’excuser de n’avoir pu vous proposer ce numéro 3 la semaine passée, un petit contretemps nous en empêchant. Vous l’aviez peut être remarqué dans l’épisode 2, nous avions aussi choisi une petite musique en guise de générique. Le souci, c’est qu’elle serait à l’origine du blocage de la vidéo sur tablettes et smartphones. Alors on va l’enlever, on verra bien. N’hésitez pas à me dire si c’est désormais ok pour vous.

Pour les curieux, cette musique était signée Bajofondo, groupe argentino-uruguayen, et revenait sur l’un des grands moments de l’histoire du football Celeste, le but de Waldemar Victorino, meilleur buteur de la Libertadores de la même année qu’il a remportée avec le Nacional (unique buteur en finale face à l’Inter de Falcão) et unique buteur de la finale de l’Intercontinentale face au Nottingham Forrest de Shilton, inscrit donc face au Brésil, en finale du Mundialito, compétition opposant l’ensemble des vainqueurs d’une Coupe du Monde (à l’exception des anglais qui une fois encore avaient refusé – ils seront remplacés par les Pays-Bas) organisée à Montevideo pour célébrer les 50 ans de la Coupe du Monde. Ce but offre le titre à l’Uruguay lors d’un remake de la finale de 1950 et fait donc dire à Victor Hugo Morales, oui, monsieur « barrilete cósmico», le désormais célèbre « Quedate tranquillo Obdulio », référence à Obdulio Varela, capitaine de la Celeste lors du Maracanazo de 1950 (voir Uruguay 1950 : La Céleste endeuille le Brésil). Allez, voici le but avec commentaires de l’époque.

Revenons à 2015 et à notre podcast avec en ouverture un petit medley de recibimiento du dernier week-end des clásicos argentin dont vous aviez été privé la semaine passée. Si la journée a tenu ses promesses niveau ambiance, ce fut moins le cas au niveau du jeu, mise à part le très bon Independiente – Racing qui a confirmé le retour du Rojo. Mais on va parler foot argentin dans nos 5 infos de la semaine.

Les infos

Puisque nous sommes en Argentine, restons-y. Après un week-end de clásico remporté haut la main par Boca, qui a profité de la défaite d’un triste San Lorenzo à Huracán pour faire coup double : gagner le Superclásico et reprend les commandes du championnat. Ces commandes, les Xeneizes les ont conservées ce week-end malgré les polémiques. Car du but refusé à Franzoia pour un hors-jeu peu évident à l’affaire Tevez, la semaine a été animée en Argentine. Il est clair que la faute de Tevez est aussi horrible (attention les yeux si vous êtes du genre sensibles) que maladroite (il suffit de voir la réaction de Carlitos dans les minutes qui suivent, il va rester longtemps hagard sur le terrain). Reste que oui, Tevez aurait dû être exclu, il ne l’a pas été, il ne le sera pas après coup, la commission de discipline de l’AFA jugeant qu’il n’y avait aucune intentionnalité et donc qu’elle ne se réunirait pas (comme quoi, on critique sa consœur française mais elle n’est pas forcément la pire mais il en est toujours ainsi, chaque pays a les pires commissions, les pires arbitres). Puisqu’on évoque les arbitres, sachez que Luis Alvarez, l’arbitre de ce controversé Argentinos – Boca n’officiera pas ce week-end, il est en quelque sorte suspendu. Reste qu’au général, Boca conserve sa première place, deux points devant San Lorenzo qui a écarté le Racing de la course au titre. Le titre devrait se jouer entre les deux même si Central peut encore venir mettre tout ce beau monde d’accord. Boca jouera ce week-end un Banfield en mode régalade mais ça, ce sera pour le top 5 de la fin de cet épisode.

Plus calme qu’en Argentine, comme bien souvent, chez le voisin Uruguayen, c’est le grand retour des géants. Et quand je parle de géants, je ne parle pas uniquement de Nacional et Peñarol, qui sont respectivement premier et deuxième désormais au général, mais je parle aussi de joueurs et surtout d’un certain Diego Forlán. Replacé en 10, Cachavacha envoie de l’amour chaque week-end et entraîne son Peñarol vers les sommets. Pour les amoureux de folles ambiances, Nacional- Peñarol, ce sera début novembre. Mais puisqu’on parle de Peñarol, évoquons son nouveau stade dont la construction ne cesse d’avancer avec la pose des sièges carbon y oro ces derniers jours. Si on n’a encore aucune date concernant son inauguration, on connait désormais qui sera l’adversaire des Carboneros pour le match : Juan Pablo Damiani, président de Peñarol ayant annoncé cette semaine que l’adversaire sera le frère argentin River Plate (on reparlera bientôt de cette histoire d’amitié entre les deux géants du continent). Une autre certitude, le stade sera prêt à la fin de l’année. On vous avoue qu’on a hâte.

Un peu plus au nord, le tournoi paraguayen vit à l’heure du duel entre Olimpia et Cerro Porteño. Le Ciclón avait l’opportunité cette semaine de reprendre les commandes du tournoi s’il s’imposait dans son match de retard à disputer face au Nacional mais n’a pas su saisir sa chance, réduisant à néant les efforts d’un Diego Lugano superstar et surtout meilleur buteur du club. Bilan, après 12 journées, les deux leaders comptent respectivement 8 et 7 points d’avance sur le troisième Libertad.

Toujours en Amérique du Sud, cette semaine était celle des huitièmes de finale de la Sudamericana et deux conclusions peuvent être tirées : premièrement on a retrouvé River, deuxièmement, tout reste encore possible dans les sept autres matchs. Les Millonarios de Gallardo ont régalé face à la LDU, retrouvant le niveau qui leur avait permis de remporter l’édition précédente puis la Libertadores pendant qu’ailleurs, personne n’a réussi à creuser l’écart. Santa Fe, Huracán, et Luqueño sont en ballotage favorable, Libertad en danger alors que le choc de Rey de Copas entre Independiente et Olimpia est plus que jamais ouvert, le Rojo basculant en tête à la pause. A ce sujet, je vous donne rendez-vous dans la nuit de mercredi à jeudi prochain sur Ma Chaine Sport pour vivre le match retour, revanche d’un match de Libertadores 1984. On en reparlera certainement.

Au Mexique enfin, le spectacle reste total. Après 9 journées de championnat, et donc 81 matchs disputés, toujours aussi peu de 0-0 (un seul en fait) et une moyenne de 3.25 buts par match. La folie pure donc, ce qui nous a par exemple offert cette magnifique une du quotidien Record avec les buteurs déguisés en Superhéros (Gignac est superbe). Mais outre les buts, le suspense est total. León a repris la tête du tournoi en profitant de la défaite surprise des Pumas à Cruz Azul alors que derrière, le duo América – Tigres, grands favoris, revient comme une bombe. Pendant ce temps, Chivas, toujours à la lutte pour sa survie, fait appel à l’ancien millonario Matias Almeyda pour lancer l’opération sauvetage et se prépare, en gagnant de nouveau, pour le Superclásico de ce week-end. Et ça tombe bien, c’est l’objet de notre rétro de la semaine.

La rétro

A l’image d’un Boca – River, América – Chivas est probablement le match qui déclenche le plus de passions au pays et est le plus célèbre de par le monde. Aussi pourrais-je passer des heures à vous en raconter l’histoire, des premiers duels des années 40 à la montée de la rivalité dans les années 50. Je pourrais aussi évoquer les goleadas respectives des deux clubs, parler de celui de 1983-1984, seule finale pour le titre, je pourrais aussi vous parler de l’édition 2005 avec le golazo d’Hector Reynoso auquel a participé un certain Claudio López, oui, celui de Valencia, passé par América, mais on va s’arrêter au 13 novembre 1994.

Nous sommes au Jalisco, antre de Chivas et la 11ème journée sera celle du premier clásico pour l’entraîneur hollandais Leo Beenhakker, fraichement arrivé du Real Madrid pour prendre place sur le banc des Águilas. A son arrivée, il fait signer deux africains, qui deviendront ensuite les Águilas Negras, les aigles noirs, du club : Kalusha Bwalya, ballon d’or africain en 1988, ancien du PSV qui avait échappé au drame qui avait touché sa sélection un an plus tôt lorsque le vol 319 de la Zambian Air Force s’était écrasé lors du vol vers le Sénégal et un ancien du championnat de France, François Omam-Biyik, arrivé en provenance du Racing Club de Lens. A leur côté, des joueurs mexicains comme Luis Roberto Alves Zague, Joaquin del Olmo et un gamin nommé Cuauhtémoc Blanco. Avec cette armada, Beenhakker construit une machine à marquer, au jeu ultra-offensif et vertical. América brille et renverse le championnat à coup de victoires 8-1, 7-3 et autres 6-1. Le football spectaculaire par excellence. C’est ce onze qui se présente au Jalisco ce 13 novembre et va offrir l’un des plus beaux clásico de l’histoire. Un but de Kalusha pour lancer les débats, un doublé de Ramon Ramirez pour donner l’avantage à Chivas avant une merveille d’Omam-Biyik, le Jalisco s’embrase lors d’une folle première mi-temps conclue par un but signé Daniel Guzman sur penalty. Mené 3-2, América réussira à inverser le score en seconde période sur deux coups de boule, l’un de Zague, l’autre de Blanco. Les Águilas s’imposent 4-3 dans des clásico les plus spectaculaires de l’histoire. Cette saison-là, Omam-Biyik inscrit 33 buts, établissant le record pour un joueur d’América mais échouera dans son duel pour le titre de meilleur buteur, battu par Carlos Hermosillo. Il marquera 49 buts en 75 matchs disputés avec les Águilas. En 2005, l’international camerounais aura droit à l’Azteca pour son jubilé. Aucun des deux protagonistes de ce clásico ne sera champion cette année-là. Car si, quelques mois plus tard, Chivas prendra sa revanche, gagnant la phase régulière du tournoi, en avril 1995, à la surprise général Beenhakker quitte son poste alors que son équipe mène la danse après 31 journées. Il révèlera bien plus tard la raison de son départ : un conflit avec le président de l’époque au sujet de Joaquin del Olmo. Ce départ brisera l’élan des Águilas qui termineront second derrière Chivas donc et s’écrouleront lors de la Liguilla avant de connaître quelques années de vache maigre. Chivas sera quant à lui éliminé en demi-finale par le futur champion, Necaxa, qui conserver son titre la saison suivante en battant l’Atlético Celaya d’un certain Butrageño.

Voilà, c’est l’heure de vous laisser, n’hésitez pas à laisser vos commentaires, à partager au maximum cette vidéo. Je vous laisse avec les 5 plus beaux buts de la semaine. Abrazo a todos et à samedi prochain.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.