C’était probablement le dernier grand enjeu de l’ultime journée du 2e tour. L’ambitieuse Chine allait-elle dire adieu à la Coupe du Monde russe sans même accéder au dernier tour ? La conclusion aura tenu à un miracle. Retour sur la dernière journée.
A l’heure des 90 dernières minutes du deuxième tour de qualification de la zone, la seule véritable lutte à distance concernait la course au classement du meilleur second et mettait au prise une Chine pourtant si ambitieuse au niveau des clubs et pour laquelle une élimination prématurée d’une Coupe du Monde aurait été vécue comme un drame national au moment où le football est priorité d’Etat. Pour prendre place parmi le club fermé des quatre meilleurs second, les Dragons avaient pour cela besoin de deux choses : battre un Qatar jusqu’ici invaincu et prier pour que les éléments soient favorables. Sans revenir sur la suspension du Koweït et l’annulation de ses deux derniers matchs, épine de moins dans les pieds chinois (encore aurait-il fallu que le Koweït fasse tomber la Corée du Sud), la dernière journée était celle de tous les dangers. La Jordanie jouait une finale de groupe en Australie, laCorée du Nord se rendait aux Philippines qui restaient sur quatre défaites lors des cinq derniers matchs et surtout un seul but inscrit, l’Irak accueillait le Viêt-Nam et les Emirats Arabes l’Arabie Saoudite. Autant dire, seule la Syrie, qui rêvait secrètement d’exploit au Japon était à l’abri mais la Chine devait doubler deux nations pour s’inviter à la fête finale.
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Il fallait donc pour cela d’abord faire tomber le leader, le Qatar. Autant dire, un premier exploit. Pour l’occasion, Gao Hongbo avait procédé à plusieurs remaniements dans son effectif et espérait voir ses Dragons conquérants. Ils le furent. Contrôlant la possession du ballon, cherchant à attaquer, les Chinois ne réussissaient pourtant pas à véritablement inquiéter les cages adverses en première période alors que le Qatar s’amusait, en contre, à faire passer quelques frissons dans les rangs des 50 000 supporters entassés au Shanxi Sports Centre Stadium essentiellement sur des frappes longues distances. Au retour des vestiaires, les hommes de Hongbo se montraient plus agressifs, décidés à faire plus pour forcer le destin. Entré en jeu quelques instants plus tôt, Yu Dabao était à l’origine de l’ouverture du score. Une première frappe de Li Xuepeng était repoussée par Amine Lecomte-Addani, le rebond, repris par Dabao s’écrasait sur la barre et Zhao Mingjian récupérait le ballon pour transpercer les filets. 50 000 voix s’élevaient, la Chine ouvrait le score. Gao Hongbo continuer ses modifications tactiques, Zhang Xizhe et Huang Bowen laissaient leur place à Yu Hai et Cai Huikang, la Chine maintenait la pression, jusqu’à la délivrance. Wu Lei doublait la mise dans les derniers instants, la Chine avait fait la part de son travail, ne lui restait qu’à espérer un miracle.
Ce miracle est venu des Philippines. Car si la Jordanie a logiquement été atomisée par une équipe australienne d’abord poussive puis, une fois libérée, plutôt intéressante, l’énorme sensation est venue de Manille. Après un premier acte fermé, les Askals avaient réussi un premier exploit, celui d’ouvrir le score juste avant la pause. Malheureusement pour eux, pas le temps de célébrer, la Corée du Nord, qui avait besoin d’une victoire pour s’assurer le tour final revenait dans les secondes suivantes. Ne voulant plus se laisser surprendre, le Chollima doublait la mise d’entrée de seconde période après une action des plus confuses. Le plus dur semblait fait, la qualification en poche. Puis l’invraisemblable. 86e minute, une merveille d’action à trois au cœur de la défense nord-coréenne, Manny Ott égalisait. 90e minute, la Corée du Nord partie à l’abordage laissait des espaces, Patiño débordait côté droit et servait Iain Ramsay qui seul aux six mètres offrait une improbable victoire aux Azkals et, dans le même temps, envoyait la Chine au tour final. Pour la première fois depuis près de 2 ans, les Philippines marquent trois buts dans un même match. Un vrai miracle
Les conséquences pour la Corée du Nord sont terribles car outre la Chine, l’Irak a profité de la dernière journée pour décrocher un dernier succès, se contentant d’un tout petit but face au Viêt-Nam, qui lui permet même de terminer meilleur deuxième et ainsi bouter la Corée du Nord hors du top 4.
Irak et Chine rejoignent donc la Syrie et les Emirats Arabes Unis au tour suivant. Ces quatre équipes seront donc du tour final avec les huit vainqueurs de groupe, Australie, Japon, Iran, Arabie Saoudite, Corée du Sud, Ouzbékistan, Qatar et Thaïlande. Ces 12 équipes seront réparties en deux groupes de 6, les deux premiers de chaque groupe iront en Russie, les deux troisième disputeront un barrage avant de défier le quatrième du tour final de la CONCACAF. Tirage au sort des groupes le 12 avril prochain.
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