Huitième journée de qualification en zone CONMEBOL et dans un classement toujours aussi resserré, l’Argentine se voit donné l’occasion de mettre les voiles.

Existe-t-il meilleure situation que celle de jouer en premier quand on est leader ? Privée de Leo Messi, rentré à Barcelone soigner sa pubalgie naissante, l’Argentine se retrouve dans ce cas de figure, ouvrant la soirée sud-américaine par un périlleux déplacement à Merida pour y affronter le Venezuela. Périlleux alors que la Vinotinto pointe avec un seul petit point en sept matchs et que l’Argentine a remporté 20 de ses 21 dernières oppositions avec le Venezuela ? L’explication, il faut aller la chercher du côté d’une Argentine qui semble toujours se chercher et sera privée de son capitaine sauveur, mais aussi du côté des locaux, les troupes de Rafael Dudamel, qui sont totalement passées à côté de leur déplacement à Barranquilla, voulant se racheter chez eux devant un public que le sélectionneur exhorte de jouer son rôle de douzième homme. Alors Dudamel se montre positif, expliquant que la déroute colombienne est aussi preuve que ses joueurs « sont humains, ils peuvent rater un match, » mais les incertitudes sont nombreuses côté Venezuela, les rumeurs d’un nouveau schéma de jeu courent. Côté Argentine, Edgardo Bauza a cherché à rappeler que l’Argentine « doit être à la hauteur de son histoire, » avant d’expliquer ses difficultés « à trouver l’équilibre qui permettra de former une équipe qui gagne, » faute de temps. Reste qu’un succès Albiceleste pourrait permettre à l’actuel leader de s’échapper davantage en tête mais surtout de mettre une énorme pression sur les épaules de ses poursuivants.

Du côté des joueurs

Malgré le raté de Barranquilla, il ne devrait pas y avoir de grands changements du côté de la Vinotinto, l’absence d’Arquimedes Figuera étant finalement sujette à la plus grande incertitude quant à l’identité de son remplaçant. Dudamel a rappelé que « jouer au milieu aux côtés de Tomás Rincón requiert de la personnalité. » Comprenne qui pourra, Agnel Flores et Yangel Herrera, que le sélectionneur aime beaucoup, se disputent cette place. Du côté de Bauza, l’absence la plus préjudiciable est bien évidemment celle de Leo Messi qui ravive l’éternel débat de la Messi-dépendance de la sélection et confiera la mission du poste pour poste à Erik Lamela. Avec la suspension de Dybala, el Patón réintègre ainsi Ever Banega dans son onze de départ, le joueur prenant le symbolique numéro 10 alors que derrière, le seul ajustement sera le replacement de Mas par Rojo de retour de suspension. Une Argentine donc très classique.

Compos probables

Venezuela :Dani Hernández; Roberto Rosales, Oswaldo Vizcarrondo, José Manuel Velázquez, Mikel Villanueva; Tomás Rincón, Agnel Flores ou Yangel Herrera, Juan Pablo Añor, Adalberto Peñaranda; Josef Martínez, Salomón Rondón.

Argentine : Sergio Romero; Pablo Zabaleta, Nicolás Otamendi, Ramiro Funes Mori, Marcos Rojo; Lucas Biglia, Javier Mascherano; Erik Lamela, Banega, Angel Di María; Lucas Pratto.

Ayant eu la possession mais incapable de se créer de véritables occasions, l’Uruguay a non seulement perdu sa première place en Argentine mais a surtout manqué l’opportunité de faire un joli coup. L’objectif est donc double pour la Celeste à l’heure de la réception du Paraguay : conserver son invincibilité à domicile et repousser une équipe qui a profité de la septième journée pour recoller. « Le match sera difficile, le Paraguay est un concurrent direct, » a ainsi annoncé el Maestro Tabárez qui doit trouver une solution offensive pour que sa sélection soit véritablement capable de générer du danger. Côté Chiqui Arce, le discours n’est qu’un copier-coller de celui, qui a fait ses preuves, d’avant Paraguay – Chili. Alors que le sélectionneur paraguayen annonçait alors un match d’homme, le déplacement en Uruguay est pour lui un duel « de mâles » que son équipe abordera « le couteau entre les dents. » Autant dire qu’il devrait y avoir encore un maximum d’intensité et d’engagement, deux ingrédients qui ont suffi pour s’offrir le scalp du Chili la semaine passée.

Du côté des joueurs

Le principal souci de Tabárez reste donc l’animation offensive, si décevante à Mendoza, le duo Cavani – Suárez n’ayant pas véritablement l’occasion de briller malgré une seconde période passée avec le ballon en possession. Alors el Maestro devrait modifier quelque peu ses plans, sortant un fantomatique Nico Lodeiro pour reposer sur un trio Carlos Sánchez - Cristian Rodríguez – Gastón Ramírez qui cherchera à alimenter le duo d’attaque. Derrière, Jorge Fucile sera remplacé par Mathías Corujo. Côté Guaraníes, si Arce veut des hommes, il n’oublie pas non plus que son salut passera par le jeu et une parfaite exploitation des contres. C’est sans doute pour cette raison qu’Ángel Romero vient prendre la place de Federico Santander, apportant ainsi sa profondeur et sa vitesse. Gustavo Gómez et Rodrigo Rojas suspendus, on retrouvera alors Nestor Ortigoza au milieu, Pablo Aguilar prenant place dans l’axe.

Compos probables

Uruguay : FernandoMuslera; Mathías Corujo, José Maria Giménez, Diego Godín, Gastón Silva; Carlos Sánchez, Arévalo Ríos, Cristian Rodríguez, Gastón Ramírez; Edinson Cavani et Luis Suárez.

Paraguay : Diego Barreto, Jorge Moreira, Pablo Aguilar, Paulo Da Silva, Salustiano Candia, Víctor Ayala, Néstor Ortigoza, Cristian Riveros, Oscar Romero, Ángel Romero et Darío Lezcano.

Tombé au Paraguay en raison d’un début de partie totalement raté, le Chili, et ses 72% de possession lors du match, va devoir rapidement rebondir, la défaite repoussant le double champion des Amériques à la septième place. Seul souci, face à lui se dresse l’un des plus grands rivaux de toujours, la Bolivie pour une nouvelle bataille du Pacifique (pour connaître l’histoire de cette rivalité, lire L’autre bataille du Pacifique). La Verde arrive à Santiago forte d’un beau succès acquis face au Pérou pour les débuts d’Hoyos sur le banc et ainsi un esprit retrouvé. Le sélectionneur argentin n’oublie pas l’ampleur du danger que représente le Chili, s’attendant « à une rencontre difficile. Le Chili vient de perdre et va donc se lancer à l’abordage. » Pour son retour au Monumental, la Roja de Pizzi s’attend à un match bien différent de celui qu’elle avait remporté, non sans polémique, lors de la dernière Copa América. Le sélectionneur argentin d’aller dans ce sens : « avec le changement d’entraîneur, ils ont changé de système. La Bolivie propose désormais autre chose, avec d’autres joueurs. C’est une sélection plus agressive, plus attractive. » Mais pour Pizzi, le Chili n’a qu’une façon de prendre le dessus, « imposer sa philosophie de jeu pour forcer la Bolivie à trouver un autre moyen de nous contrer. »

Du côté des joueurs

Avec Gary Medel pour seul absence notable, le Pitbull ayant été exclu à Asunción, Juan Antonio Pizzi se voit contraint de procéder à quelques retouches. Après avoir testé plusieurs solutions, Pizzi a finalement décidé de faire reculer Francisco Silva dans l’axe, Rodrigo Millar prenant alors place au milieu pour pallier l’absence de Marcelo Diaz, blessé. Pour le reste, du grand classique, avec un quintet offensif Charles Aránguiz, Arturo Vidal, José Pedro Fuenzalida, Eduardo Vargas et Alexis Sánchez qui a déjà fait ses preuves. Grand classique également en Bolivie où Hoyos se contente juste de remplacer Jhasmani Campos blessé face au Pérou. Le technicien argentin choisit ainsi d’associer Duk et Marins devant, les deux étant jugés « compatibles ».

Compos probables

Chili :Cristopher Toselli; Mauricio Isla, Silva, Enzo Roco, Eugenio Mena; Charles Aránguiz, Rodrigo Millar, Arturo Vidal, José Pedro Fuenzalida, Eduardo Vargas et Alexis Sánchez.

Bolivie : Rommel Quiñonez; Edemir Rodríguez, Walter Flores, Ronald Raldes, Pedro Azogue; Marvin Bejarano, Edward Zenteno, Pablo Escobar, Yasmani Duk, Marcelo Moreno Martins et Juan Carlos Arce.

Après sa démonstration à Quito, le Brésil version Tite accueille un autre redoutable de cette campagne de qualification : la Colombie. Le sélectionneur brésilien, qui fera ses débuts au pays, redoute les Cafeteros, « une équipe très équilibrée, de grande qualité avec quatre joueurs au milieu et deux pointes, le tout orchestré par James et ses qualités de passe et de finition. » Même crainte côté Pekerman qui « connait la force du Brésil dès lors qu’il est en confiance, » et appelle à respecter un adversaire qu’il ne peut finalement pas véritablement analyser : « On a pu analyser le match à Quito, qui n’est que le début d’un nouveau cycle. Il est difficile de tirer des conclusions définitives ». Il n’en demeure pas moins que ce Brésil – Colombie sera sans aucun doute l’affiche de la soirée, les Cafeteros pouvant repousser la Seleção à quatre points en cas d’exploit. Les deux derniers chocs Brésil – Colombie en éliminatoires d’une Coupe du Monde se sont soldés par deux matchs nuls sans but.

Du côté des joueurs

Pourquoi changer un système qui fonctionne ? Alors que nombreux étaient ceux qui pensaient que Tite allait modifier ses plans et enfin passer au 4-2-4 à domicile, le 3-0 décroché à Quito ne l’as pas incité à le faire. Pour la réception de la Colombie, l’ancien coach du Corinthians a donc décidé de reconduire l’exact onze qui s’est imposé en Equateur. Du côté du Profe Pekerman, le principal souci est l’absence de Daniel Torres au milieu, suspendu pour accumulation de cartons. « Une absence importante » pour le sélectionneur qui va donc chercher à le remplacer du mieux qu’il le peut. Le grand favori au poste sera Sebastián Pérez, homme habituellement choisi par Pekerman même si le technicien argentin a tenu à préciser que rien n’était sûr, l’ancien de l’Atlético Nacional étant « dans un processus de changement de club et est donc dans une période de transition. » Ce sera la seule véritable interrogation côté Cafeteros, le reste devrait également être identique à la formation qui a largement dominé le Venezuela à Barranquilla.

Compos probables

Brésil : Alisson: Daniel Alves, Marquinhos, Miranda, Marcelo; Casemiro; Paulinho, Renato Augusto, Willian, Neymar; Gabriel Jesús.  

Colombie :David Ospina; Santiago Arias, Jeison Murillo, Óscar Murillo, Farid Díaz; Carlos Sánchez, Wilmar Barrios ou Guillermo Celis ou Sebastián Pérez; Macnelly Torres, James Rodríguez; Luis Fernando Muriel, Carlos Bacca

« Les récentes défaites ont réduit nos possibilités. » Ricardo Gareca a fait le constat de la dure réalité à l’heure d’aborder le duel opposant Pérou et Equateur. Le Tigre, qui a annoncé vouloir continuer avec la sélection, ayant l’habitude « de respecter ses contrats », s’est aussitôt attaché à rappeler que « tant qu’il existe un espoir, aussi minime qu’il soit, le Pérou continuera de lutter. » L’espoir est clairement infime. Tombée en Bolivie, la Blanquirroja n’a plus aucun joker à disposition à l’heure d’accueillir un Equateur tout juste sonné par la leçon reçue à domicile face au Brésil. Côté Quinteros, l’heure était à lutter contre une folle rumeur, celle que le sélectionneur de la Tri joue sa tête lors de la huitième journée, la presse annonçant l’arrivée de Sergio Markarián en cas de défaite, alors que l’Equateur compte le même nombre de points après sept journées que lors de la campagne pour le Brésil 2014. Un bilan que le technicien argentin a rappelé, cherchant ensuite à trouver du positif dans le match face au Brésil qui a tourné « après l’expulsion de Juan Carlos Paredes et le penalty de Neymar, de telle sorte que le bon match que l’Equateur réalisait, s’est alors effondré. » Quinteros en appelle ainsi au calme avant le match au Pérou, le plus grand danger guettant l’Equateur étant en effet de céder à la panique.

Du côté des joueurs 

Quelle formule trouver côté Gareca pour s’accrocher à cet ultime espoir ? A cette question, le Tigre semble avoir choisi la carte de l’offensive et devrait rappeler la légende Guerrero en pointe tout en intégrant le duo Yotún – Benavente au milieu. Face à ce Pérou offensif, Gustavo Quinteros doit composer avec l’absence de Paredes en défense mais peut compter sur le retour de l’expérimenté Antonio Valencia, qui devrait occuper un poste de latéral, et sur celui de Pedro Quiñónez qui devrait prendre place aux côtés de Noboa à la place de Gruezo. Pour le reste, là-aussi, une composition classique basée sur la vitesse et la verticalité.

Compos probables

Pérou :Pedro Gallese, Christian Ramos, Luis Abram, Aldo Corzo, Miguel Trauco, Renato Tapia, Yoshimar Yotún, Cristian Benavente, Edison Flores, Christian Cueva et Paolo Guerrero.

Equateur :Alexander Domínguez; Antonio Valencia, Arturo Mina, Gabriel Achilier, Walter Ayoví; Renato Ibarra, Pedro Quiñónez, Cristhian Noboa, Jéfferson Montero; Enner Valencia et Felipe Caicedo

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.