Troisième journée du troisième tour, l’heure de prendre le bon wagon est arrivée. Si le Japon et les Emirats se replacent dans le groupe B, dans le groupe A, l’ambitieuse Chine déçoit et déprime.

Groupe A : Ouzbékistan et Chine dérapent

Dans un Suwon World Cup Stadium à moitié plein (ou à moitié vide, tout dépend comment l'on souhaite le voir) et à la pelouse proche du champ de patates, la Corée du Sud accueillait le Qatar pour repartir de l'avant dans ces éliminatoires. Les choses démarraient plutôt bien puisque dès la 11ème minute le capitaine Ki Sung-yueng trompait Saad Al Sheeb d'une frappe à ras de terre. Un but récompensant un début de match maitrisé par les Guerriers Taeguk. Puis le grand n'importe quoi défensif a commencé. Sur sa première incursion dans le camp sud-coréen, le Qatar obtenait un pénalty assez généreux pour une faute de Hong Jeong-ho sur Sebastian Soria. Hasan Al Haydos ne se laissait pas prier pour égaliser. Si dans le jeu la Corée du Sud n'était pas du tout inquiétée puisqu'elle privait son adversaire du ballon, elle n'en était pas pour autant dangereuse. Certes, la balle circulait bien entre les joueurs mais c'était beaucoup trop statique et horizontal : une possession totalement inutile et stérile. Juste avant la mi-temps, la défense coréenne nous rappelait qu'elle était toujours bien fébrile, sinon mauvaise, pour permettre à Sebastian Soria de donner l'avantage au Qatar. Inespéré pour les Qataris. Avec la sortie de Suk Hyun-jun remplacé par Kim « Wookie » Shin-wook et, on imagine, une grosse soufflante de Stielike, les Sud-Coréens proposaient un plus beau jeu : toujours de la possession mais avec du mouvement, du rythme et de la verticalité. Kim Shin-wook, trouvé en point d'appui par Hong Chul, remettait vers Ji Dong-won qui profitait d'un dégagement manqué de la défense qatarie pour égaliser. Deux minutes plus tard, Son Heung-min était trouvé dans le dos de la défense pour donner l'avantage aux siens. Cela aura duré 15 minutes. Une fois l'avantage en sa faveur, la Corée du Sud reprenait son jeu de la première période. Hong Jeong-ho eut alors la bonne idée de rééditer sa légère faute sur Sebastian Soria pour écoper de son deuxième jaune et de rentrer aux vestiaires. S'ensuivait alors une possession de balle totalement qatarie, avec une Corée du Sud qui restait derrière se contentant de dégager sur Kim Shin-wook, bien évidemment incapable de prendre le dessus sur quatre défenseurs. Heureusement pour elle, en face c'est le Qatar, un Qatar qui ne sait pas vraiment créer du jeu et qui ne s'est montré dangereux qu'à une seule reprise sur coup franc. Une victoire qui fait du bien au classement mais qui ne lève aucun doute sur cette équipe. Les changements réclamés à Uli Stielike, déjà annoncé remplacé par les médias sud-coréens en septembre, ne sont pas opérés. Il aura bien avoué avoir trop délaissé les joueurs de K-Lleague, il n'en a aligné qu'un seul au coup d'envoi. Le prochain match face à l'Iran s'annonce bien compliqué.

D’autant que l’Iran réussit la belle affaire de la semaine en allant s’imposer en Ouzbékistan. Dominateurs d’entrée de partie, les Guépards iraniens ont pris les devants sur une tête signée Jalal Hosseini peu avant la demi-heure avant de fermer boutique, empêchant les Loups Blancs de s’approcher véritablement de leurs buts pendant le reste de la rencontre. Une deuxième défaite en 14 matchs qui tombe mal pour les Ouzbeks qui auraient ainsi pu conserver leur première place mais doivent donc la céder à leurs visiteurs du jour. L’autre très mauvaise affaire, plus préoccupante, est pour la Chine. Car face à une Syrie loin d’être favorite du groupe, les Dragons ont ont surtout affiché leur impuissance. Car si la Chine a eu la possession, elle n’aura jamais été véritablement dangereuse, Ibrahim Alma n’ayant pas à se muer en sauveur. Pire, elle aura surtout montré ses largesses défensives, à l’image de l’incroyable sortie ratée de de Gu Chao qui allait offrir le seul but du match aux visiteurs. La Chine s’incline ainsi et passe à plusieurs reprise proche d’une plus grande humiliation (déjà que), les Syriens se procurant les meilleures occasions du match.  Sur le Twitter chinois (Weibo), Dong Lu, journaliste télé enverra une terrible punchline : « sérieusement, la performance de la sélection chinoise était de niveau amateur. » Un constat tout aussi sec que celui des fans de la sélection qui allaient ensuite demander la tête du président de la fédération chinoise Cai Zhenhua. Une chose est sûre, les chances de la Chine de se rendre en Russie se sont fortement réduite

 
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Groupe B : Japon et Emirats se replacent

Avec une victoire et une défaite pour débuter, le Japon n’avait d’autre choix que celui de s’imposer chez lui face à un Irak mis en grande difficulté par son zéro pointé. Et si les Samurai Blue y sont parvenus, ils seront surtout passé près d’une désillusion. La faute à un Irak courageux qui aurait pu ouvrir le score d’entrée de partie, la tête décroisée d’Absulameer terminant sur le poteau droit et qui allait céder sur une énorme erreur d’arbitrage, Hiroshi Kiyotake étant hors-jeu de deux bons mètres avant de centrer pour Haraguchi en milieu de première période. Menant au score, le Japon allait alors se procurer quelques situations, la plus belle pour Honda, mais était repris à l’heure de jeu par une nouvelle tête d’Abdulameer. Au pied du mur, les hommes d’Halilhodzic réagissaient, se montraient de nouveau menaçant, Honda trouvant par exemple la barre, et allait, au bout du suspense, arracher une précieuse victoire sur une belle demi-volée de Yamaguchi. Ce succès permettait ainsi aux Samurai Blue de se rapprocher de la tête aux côtés des Emirats faciles vainqueurs de la Thaïlande. Restait donc à savoir lequel des deux leader, Australie et Arabie Saoudite allait en profiter.

Sous les 30 degrés Celsius, les Socceroos ont subi au KING ABDULLAH SPORTS CITY de Jeddah. La pression des 63'000 supporters derrière les Faucons Verts était également un facteur négatif pour les Australiens. Pressing, vitesse et préparation nettement supérieure à celle des Socerroos, les Verts marquaient très tôt dans la rencontre grâce notamment à une superbe passe qui éliminait trois défenseurs vert et or. Très clairement bousculés dans le jeu, les Australiens montaient peu à peu en pression s'octroyant plusieurs occasions sans jamais faire craindre le portier saoudien. Il a fallu attendre l'ultime corner à la toute fin de première mi-temps pour assister au retour des Australiens. Servi idéalement par Aaron Mooy, le défenseur Trent Sainsbury coupait la trajectoire du centre pour égaliser. Durant la pause, le discours d'Ange Postecoglou était probablement d'aller chercher ces Faucons Verts chez eux, couper leur ligne de passe directement dans leur camp. Les Australiens exerçaient un pressing fort dès l'entame de la seconde période, ce qui leur donnait encore une multitude d'occasion sans créer davantage de danger. Réel point faible des Socceroos. Les Saoudiens souffraient, étaient touchés par les crampes, moment alors choisi par les Australiens qui passaient devant au score sur un centre tendu de Robbie Kruse coupé par Tomi Juric au second poteau. Le match semblait alors joué. Les visiteurs se reposant trop sur leur avantage, les Saoudiens puisaient dans leurs dernières forces, se créaient plusieurs occasions. Trent Sainsbury évitait un temps l'égalisation qui allait finalement intervenir suite à une frappe dans la surface déviée par Nassir Al Shamrani. L’Arabie Saoudite passait à deux doigts de réaliser le hold-up sauf que le portier du FC Valence, Maty Ryan s'interposait, bien aidé par Milligan. Les 'roos restent leader de leur groupe à la différence de but.

 
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Par Nicolas Cougot, Baptiste Mourigal (Corée du Sud - Qatar) et Antoine Blanchet-Quérin (Arabie Saoudite - Australie) pour Lucarne Opposée

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.