L’AmSud vient enfin d’atteindre la mi-parcours et si tout reste encore extrêmement serré, les deux derniers finalistes des deux dernières Copa América commencent à inquiéter. Pendant ce temps, certains confirment leur force.

La soirée sudam s’annonçait bouillante, elle le fut. Premier rendez-vous de la soirée, sur les hauteurs de Quito, Equateur et Chili se battaient pour relancer leur campagne de qualification et sortir d’un cycle négatif. Un seul y sera parvenu. Emmené par un Antonio Valencia de retour à très haut niveau, la Tri a littéralement fait exploser une Roja dépassée après avoir tenté de se défendre du mieux possible. La première alerte venait d’une combinaison Paredes – Valencia dès la septième minute avant que Felipe Caicedo ne passe à un rien de profiter d’une mauvaise sortie de Claudio Bravo. Ce n’était que partie remise, Antonio Valencia ouvrait le score à la 19e d’une belle frappe croisée, moins de cinq minutes plus tard Leonel Ramírez faisait définitivement chavirer l’Olimpico d’Atahualpa en donnant deux buts d’avance à la Tri. Alors l’Equateur desserrait l’étreinte, le Chili tentait alors de sortir mais le duo Mina – Caicedo était infranchissable. D’entrée de second acte, Felipe Caicedo tuait définitivement le suspense, l’Equateur pouvait alors gérer les tentatives d’une Roja qui n’aura finalement jamais véritablement existé et se retrouve désormais à cinq points d’une place en Russie. La situation devient ainsi bien préoccupante.

Les préoccupations sont en revanche des plus minimes pour l’Uruguay. Leader de la campagne de qualification, sortant d’une démonstration face au Paraguay, la Celeste n’a fait qu’une bouchée du Venezuela au Centenario. Pourtant la Vinotinto a parfaitement abordé son déplacement en se procurant les meilleures situations du début de match, deux des pieds d’Añor, une, la plus belle, par un excellent Adalberto Peñaranda, une dernière par Rondón. Mais à force de gâcher, les hommes de Rafael Dudamel se sont faits punir sur un débordement de Suárez et une tête plongeant de Nico Lodeiro totalement oublié plein axe. Le match avait basculé. Car sur le coup d’envoi du second acte, le Matador Cavani allait entrer en piste, fusillant Hernández de l’entrée de la surface. Mené de deux buts, la Vinotinto était KO, elle ne se relèvera pas. Vizcarrondo voyait rouge après l’heure de jeu, l’Uruguay déroulait à l’image du but du doublé du parisien. La Celeste s’impose 3-0 et n’en finit plus d’impressionner, seule au monde dans la confédération.

L’heure était alors venue pour le deuxième grand choc de la soirée au Defensores del Chaco. Le Paraguay jouait gros face à la Colombie, le vainqueur de la rencontre se plaçant dans le wagon de tête. Dire que l’Albirroja n’a rien tenté serait faux. Si la première énorme situation du match était en faveur des Cafeteros, un centre de Cuadrado fuyant devant les cages de Baretto, Muriel manquant alors un cadre vide, la suite n’était que domination paraguayenne et cassage de dents guaraníes sur une solide défense colombienne. Les meilleures situations locales intervenaient sur coups de pied arrêtés avant, enfin, d’intervenir dans le jeu en seconde période, souvent des pieds d’un omniprésent Óscar Romero dont la frappe en angle fermé aurait mérité bien mieux, Farid Díaz ayant déjà sauvé les siens sur sa ligne quelques minutes auparavant devant Lezcano. Les entrées de Lucas Barrios et Cecilio Domínguez ne changeaient rien, malheureux offensivement, le Paraguay allait se faire piéger par le talent d’Edwin Cardona. Ce dernier apparaissait côté gauche et filait tromper Diego Barreto. On jouait alors les derniers instants du match, la bande à Pekerman réussit le coup parfait en s’imposant au Defensores del Chaco.

Les mauvaises surprises, le Brésil a su les éviter. Il n’a en effet fallu qu’une mi-temps aux hommes de Tite pour atomiser une Bolivie venue chercher des contres qu’elle n’aura jamais pu entrevoir. Le festival débutait par un ballon volé par Neymar qui, après avoir combiné avec Gabriel Jesus s’en allait inscrire son 49e but en sélection (dépassant Zico au classement des buteurs), son 300e en professionnel. Libéré, délivré, le Brésil déroulait. Le second but, œuvre de Philippe Coutinho, fait de talonnade et de dribbles était un vrai but à la Joga Bonito, les vagues jaunes allaient ensuite totalement emporter une Verde totalement dépassée. Filipe Luis, Gabriel Jesus portaient le score à 4-0 à la pause, le second acte n’était que gestion et permettait à Roberto Firmino d’ajouter son nom au tableau d’affichage. Avec ce troisième succès consécutif, le Brésil version Tite est désormais second, à un point de l’Uruguay.

Restait enfin le match que nombreux attendaient, le retour de l’Argentine version Bauza (et sans Messi) au Pérou face à une Blanquirroja qui semblait de retour sur les bons rails. Une chose est sûre, les supporters de l’Albiceleste ne seront pas rassurés par la prestation des leurs. Invaincue depuis 30 ans à Lima, l’Argentine n’a pas bien joué, a souvent semblé dépassée tactiquement par un Pérou véritablement intéressant mais aurait finalement pu s’en tirer avec trois points quasi inespérés. Car si le duo Mascherano – Kranevitter a déçu, si Agüero a rapidement disparu du match après un bon coup franc à la dixième minute, le Pérou s’est retrouvé en danger après l’ouverture du score de Ramiro Funes Mori et a alors souffert sans pour autant craquer, souvent aidé par un Ángel Di María peu inspiré. Alors, les hommes de Gareca sont revenus dans le match, sur une merveille d’ouverture de Trauco pour l’excellent Paolo Guerrero. Sentant le danger, Bauza a tenté de tout changer, fait entrer Ángel Correa et Ever Banega pour Paulo Dybala et le fantôme d’Agüero. Sans succès. Gareca lançait Raúl Ruidíaz, le danger menaçait sur les cages argentines mais faute de convertir, se faisait piéger en contre, Di María réussissant enfin quelque chose en servant Pipita pour un but sous forme de hold-up. Mais de hold-up il n’y aura pas. Intenable, Guerrero allait chercher un penalty peu évident, Cueva ramenait le Pérou qui devait finalement se contenter du nul. Un petit point pour l’Argentine qui glisse dangereusement au classement et se retrouve désormais barragiste.

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.