Extrême tension en perspective ce jeudi soir avec le début de la phase retour d’une campagne de qualification aussi serrée que passionnante. Et quelques gros pourraient se retrouver en grand danger.

Ouverture en fanfare à Barranquilla entre une Colombie quatrième et un Chili totalement relancé sur tapis vert. A l’image d’un David Ospina qui veut se montrer prudent, « nous devons faire attention aux premières minutes, elles sont déterminantes, » la Colombie espère ne pas revivre le scénario fou de la dernière campagne qui l’avait vu devoir remonter un déficit de trois buts à la pause et encore moins celui de la dernière demi-finale de Copa América qui avait vu la Roja mener 2-0 dès les dix premières minutes. Ce duel entre quatrième et cinquième au général est l’ouverture idéale de la soirée, les deux formations étant habituées à marquer lorsqu’elles s’affrontent (50 buts lors des 13 affrontements en campagne de qualification mondiale). Deux formations qui se connaissent ainsi parfaitement comme le soulignait José Pekerman en conférence de presse : « Les deux formations se connaissent, savent le potentiel de chacun. Même si le Chili a changé d’entraîneur, c’est une équipe avec une forte identité de jeu. Leur style n’a pas changé. Avec le Chili, ce sont toujours de grands matchs, on sait que chacune des deux équipes peu s’imposer. » Reste qu’avant de se rendre en Argentine, la Colombie a une belle occasion pour se donner un peu d’air.

Du côté des joueurs

L’avant-match a livré deux bonnes nouvelles au peuple cafetero. Première, la plus importante, le retour de l’idole Radamel Falcao. Le buteur retrouvé à l’AS Monaco sera l’une des grandes attractions de cette session sud-américaine, il porte surtout l’espoir du retour d’un vrai neuf charismatique à la pointe de la sélection, l’intérim de Bacca n’ayant finalement pas totalement convaincu et l’éclosion de Miguel Borja semblant encore trop récente. Autre bonne nouvelle, le forfait sur blessure d’Alexis Sánchez qui ôte une épine du pied à la défense colombienne. Cette absence est cependant un casse-tête pour Juan Antonio Pizzi qui devrait choisir la solution Edu Vargas en pointe et renforcer ses couloirs pour y pallier, reléguant l’hypothèse Edson Puch au banc de touche. Autre absence de marque côté Roja, Gary Medel suspendu.

Onze probables

Colombie : David Ospina – Santiago Arias, Yerry Mina, Oscar Murillo, Farid Díaz – Abel Aguilar, Carlos Sánchez, Macnelly Torres, James Rodríguez – Carlos Bacca, Radamel Falcao García.

Chili : Claudio Bravo – Mauricio Isla, Enzo Roco, Gonzalo Jara, Eugenio Mena – Marcelo Díaz, Charles Aránguiz, Arturo Vidal, José Pedro Fuenzalida, Eduardo Vargas, Jean Beausejour.

Deuxième choc de la soirée, celui qui occupera les deuxième et troisième au général, l’Uruguay et l’Equateur. L’occasion rêvée pour la Celeste de reprendre ses distance, consciente de l’avantage que constitue le fait de recevoir comme en témoignait Luis Suárez : « Nous savons que nous sommes très forts chez nous et que cela peut nous amener au Mondial. C’est un avantage de pouvoir s’appuyer sur notre public. » Mais le buteur du Barça reste méfiant face à un Equateur qui a repris sa marche en avant après une période de doute : « Ils possèdent des joueurs très déséquilibrants qui peuvent faire la différence, c’est une équipe qui rend les choses très difficiles. » Côté Equateur, les nombreuses absences ont jeté quelques doutes mais Gustavo Quinteros se veut rassurant rappelant à qui veut l’entendre qu’il dispose de joueurs capables de pallier ces absences. Reste que le défi s’annonce délicat pour la Tri, Quinteros appelle à se rendre à « Montevideo avec la foi. » Il en faudra, l’Equateur n’a pas gagné lors des quatre derniers déplacements en Uruguay.

Du côté des joueurs

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ? Côté Tabárez, la grande question était de savoir comment vivre en l’absence d’un Cavani redevenu Matador (même s’il n’avait finalement jamais cessé de l’être). Pour pallier l’absence de son buteur, le technicien de la Celeste devrait s’orienter vers un 4-3-3 qui donnera du temps de jeu au duo Stuani – Rolan, un temps annoncé en concurrence pour être alignés aux côtés de Luis Suárez et qui seront ainsi tous les deux là. Pour le reste, il ne devrait pas y avoir de grande surprise côté Uruguay. L’équation est plus compliquée à résoudre pour Gustavo Quinteros tant la liste des absents est importante : Ángel Mena (déchirure), Matías Oyola (déchirure), Pedro Quiñónez (contusion), Antonio Valencia (fracture de la main) et Jefferson Montero (fracture de la main) sont tous out. Sur les côtés, les solutions pourraient ainsi se nommer Renato Ibarra et Fidel Martínez.

Onze probables

Uruguay : Fernando Muslera – Maximiliano Pereira, Sebastián Coates, Diego Godín, Gastón Silva – Carlos Sánchez, Egidio Arévalo Ríos, Matias Vecino – Cristhian Stuani, Diego Rolan, Luis Suárez.

Equateur : Esteban Dreer – Juan Carlos Paredes, Gabriel Achilier, Frickson Erazo, Walter Ayoví – Carlos Gruezo, Cristhian Noboa, Renato Ibarra, Fidel Martínez – Miller Bolaños, Felipe Caicedo.

Duel d’ambitieux au Defensores del Chaco entre le Paraguay et le Pérou. Revigorée par ses points récupérés (pour l’instant), la Blanquirroja est « dans l’obligation de s’imposer » pour remonter au classement selon les dires de son sélectionneur Ricardo Gareca. Le Tigre aimerait terminer l’année empli d’espoir ce qui sous-entend de prendre le maximum de points pour envisager ensuite un 2017 sous forme de sprint massif. Au coup d’envoi, le Pérou compte ainsi quatre points de retard sur ses hôtes contre qui il reste sur trois victoires consécutives mais chez qui il n’a pas gagné lors des cinq derniers déplacement (4 défaites, 1 nul). Côté Chiqui Arce, la confiance est de mise, la possibilité de frapper un grand coup au classement revigorant les troupes. Francisco Arce compte ainsi s’appuyer sur le soutien d’un Defensores del Chaco qu’il entend de nouveau rendre invincible.

Du côté des joueurs

L’heure du grand retour d’André Carrillo a sonné au Pérou. Avec Yoshimar Yotún, Carrillo sera ainsi l’autre modification que Gareca devrait apporter à son onze en comparaison de celui qui a joué le Chili lors de la journée précédente, les deux pointes devant être le duo brésilien Christian Cueva – Paolo Guerrero. Côté Chiqui Arce, difficile de prévoir quel sera le onze de départ, le sélectionneur, fidèle à ses habitudes, n’ayant rien voulu dévoiler, pas même l’identité du gardien qui garder les cages de l’Albirroja.

Onze probables

Paraguay : Anthony Silva – Jorge Moreira, Paulo Da Silva, Gustavo Gómez, Junior Alonso – Cristian Riveros, Rodrigo Rojas, Óscar Romero -  Ángel Romero, Derlis González, Federico Santander.

Pérou : Pedro Gallase – Aldo Corzo, Alberto Rodríguez, Chrishian Ramos – Miguel Trauco, Yoshimar Yotún, Renato Tapia, Edison Flores, André Carillo – Christian Cueva, Paolo Guerrero.

Duel de bas de classement entre Venezuela et Bolivie. Apparemment un match sans autre enjeu que d’éviter la place de lanterne rouge mais en vérité un match bien plus intéressant que cela. Touchée par la perte des points pris face au Pérou et au Chili (lire La Bolivie sanctionnée, l'Argentine 6e), la Verde se retrouve au centre d’une belle polémique, les pressions venues d’Argentine, grand dommage collatéral dans l’affaire, pouvant finalement tout remettre en question. Mais Hoyos a d’ores et déjà prévenu, son équipe viendra défendre chèrement sa peau au Venezuela, cherchant « à mettre la même intensité que face au Brésil, ne renonçant pas à ce projet malgré la défaite. » Du côté de Rafael Dudamel, la délocalisation du match à Merida était une bonne nouvelle, « la sélection ne doit être réservée à une région, à une ville » mais l’état du terrain semblait être la principale préoccupation du sélectionneur, quelque peu amer à ce sujet. Il faut dire que les photos de la pelouse ont de quoi inquiéter, ce souci s’ajoutant aux absences côté Vinotinto.

Du côté des joueurs

Car les absences sont nombreuses et importantes, la plus grande d’entre toutes étant le forfait de Salomón Rondón venu s’ajouter aux blessures de Juan Pablo Añor et Alejandro Guerra. C’est donc privé de ses trois cadres que Dudamel doit concocter un onze et il semble que l’heure de Christian Santos soit venue devant. Les soucis de blessures n’épargnent pas non plus une Bolivie privée de cinq joueurs. La légende Pablo Escobar, qui est forfait aussi pour le Paraguay en raison d’un problème rénal, s’ajoute à celles d’Alejandro Chumacero, Juan Carlos Arce, Erwin Saavedra, Rodrigo Vargas et Enrique Flores. Autant dire que Vinotinto et Verde auront des airs d’expérimentations pour ce choc des derniers.

Onze probables

Venezuela : Dani Hernández – Roberto Rosales, Wilker Ángel, Oswaldo Vizcarrondo, Rolf Feltscher – Tomás Rincón, Arquímedes Figuera, Rómulo Otero, Adalberto Peñaranda – Josef Martínez, Christian Santos.

Bolivie : Carlos Lampe – Ronald Raldes, Edemir Rodríguez, Edward Zenteno, Marvin Bejarano – Walter Veizaga, Raúl Castro, Jhasmani Campos, Martin Smedberg Dalence – Yasmani Duk, Marcelo Martins Moreno

Rien de mieux pour conclure qu’un Clásico sous haute tension entre le Brésil et l’Argentine. Si les deux géants ont fait le choix de changer de sélectionneur après la Copa América, leurs destins et leurs dynamiques se sont éloignées. L’Argentine espère voir les points donnés au Pérou et au Chili de nouveau repris pour récupérer une cinquième place synonyme de barrage. Reste que sur le terrain, la formule Bauza tarde à convaincre, l’Albiceleste n’ayant pris que deux points sur les neuf derniers mis en jeu. Côté Seleção en revanche, la patte Tite s’est imprégnée en un rien de temps, forgée par une dynamique de quatre succès consécutifs qui ont permis au Brésil de s’emparer de la première place. Alors on tente de se rassurer côté Albiceleste, Edgardo Bauza rappelant que « l’équipe est forte et sûre de ce qu’elle veut faire. » « Nous savons que nous allons affronter coup sur coup deux candidats à la qualification et que nous avons l’obligation de faire deux bons matchs. Nous sommes seuls contre le monde, » a ainsi ajouté le sélectionneur argentin. La confiance est aussi de mise côté Tite qui rappelle qu’il « n’est pas possible de bloquer Messi, » tout en ajoutant qu’il y a moyen de réduire son champ d’action et qui se prépare à un grand premier Clásico pour lequel il attend un Brésil « créatif, » avant de rejeter la question du spectre des retrouvailles au Minerão, antre du 7-1 face à l’Allemagne, par un sec « il y a plus de pression à représenter le pentacampeon que ce match. Les joueurs représentent les cinq étoiles que possède le Brésil, et savent à quel point cela est difficile. »

Du côté des joueurs

Il fut un temps où le Brésil de Dunga se serait demandé quel plan utiliser pour contrer l’Argentine. Ce temps est révolu et désormais les rôles sont même inversés. Il n’y aura donc pas de grandes surprises dans le onze de départ de Tite, le retour de Neymar reléguant Willian sur le banc, Marcelo prenant la place de Filipe Luis dans le couloir. Les changements sont donc à trouver côté Argentine. Car si Messi est de retour, Bauza cherche encore comment animer son milieu et faire jouer La Pulga. Pour le déplacement au Brésil, le schéma s’annonce clair. Avec l’inclusion d’Enzo Pérez aux côtés de Mascherano et Biglia au milieu, El Patón semble décidé à verrouiller l’entrejeu et laisser le trio Di María, Messi, Higuaín se débrouiller devant. Un pari des plus osé.

Onze probables

Brésil : Alisson - Daniel Alves, Marquinhos, Miranda, Marcelo – Fernandinho, Paulinho, Renato Augusto, Phillipe Coutinho – Neymar, Gabriel Jesus

Argentine : Sergio Romero; Pablo Zabaleta, Nicolas Otamendi, Ramiro Funes Mori, Emanuel Mas; Enzo Pérez, Lucas Biglia, Javier Mascherano – Ángel Di María, Lionel Messi, Gonzalo Higuaín

Le classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.