C’est parti pour l’Hexagonal final de la zone CONCACAF. Pour ouvrir de la meilleure des manière le dernier sprint vers la Russie, la zone offre un USA – Mexique qui s’annonçait déjà chaud sur le papier mais que le contexte politique n’a fait qu’amplifier.

Trois matches sont au menu de la première journée de l’Hexagonal nord-américain et à l’image de ce qu’il se passe au Sud, le sprint final s’annonce des plus serré, chacune des six équipes engagées dans celui-ci pouvant décemment prétendre à une place dans le carré des qualifiés et barragistes.

Premier match de la soirée, l’attendu duel des ambitieux opposant Honduras et Panamá. L’Olimpico Metropolitano de San Pedro Sula devra se transformer en enfer si les Catrachos veulent se sortir du piège Canalero. Depuis l’arrivée d’Hernán Darío El Bolillo Gómez, la sélection panaméenne n’a cessé de progresser dans le jeu et dans les résultats. Troisième de la dernière Gold Cup, auteur d’une belle Copa América Centenario, Panamá est ainsi devenu l’un des grands favoris à la qualification, les dynamiques de ces derniers mois ayant fait naitre bien des espoirs. Conscient de l’obligation de prendre des points dès le départ pour entretenir l’espoir, El Bolillo Gómez a réuni son groupe au Salvador pour préparer la rencontre du soir, avec la volonté de « garder les joueurs le plus concentrés possible, avec le moins de distraction et qu’ils n’entendent le moins de commentaires possibles sur le rival. » Avant d’accueillir le Mexique lors de la deuxième journée, les Canaleros savent qu’il faut ainsi prendre des points à San Pedro Sula. Mais côté Catrachos, les ambitions sont tout aussi grandes. La H doit ainsi saisir la chance de recevoir pour les deux premières journées de l’Hexagonal, la situation semble idéale pour lancer le sprint final. La mission s’annonce pourtant pas si aisée, la H restant sur 11 ans sans victoire face aux Canaleros.

Du côté des joueurs

C’est un Honduras empli d’incertitudes qui s’apprête à accueillir les Canaleros. Entre les blessures, à l’image de celles de Jhonny Palacios et d’Anthony Lozano, et les joueurs manquant de temps de jeu à haut niveau comme Alberth Elis, relégué à la réserve des Rayados, les casse-têtes sont nombreux pour Jorge Luis Pinto. Côté Canalero, El Bolillo Gómez les certitudes sont bien plus nombreuses, à commencer dans le jeu, le sélectionneur ayant bien rappelé qu’il comptait bien « ne rien changer » à ce qui est accompli depuis maintenant 2 ans et demi. Bénéficiant d’un groupe au grand complet, le Colombien aura ainsi l’embarras du choix.

Compos probables

Honduras :Donis Escober, Brayan Beckeles, Henry Figueroa, Maynor Figueroa, Emilio Izaguirre, Jorge Claros, Roger Espinoza, Mario Martínez, Rommel Quioto, Alberth Elis, Eddie Hernández

Panamá :Jaime Penedo, Felipe Baloy, Amir Murillo, Román Torres, Fidel Escobar, Adolfo Machado, Anibal Godoy, Amilcar Henriquez, Alberto Quintero, Roberto Nurse, Gabriel Torres.

Invité surprise à la grande fête finale, Trinité et Tobago aura une bonne carte à jouer, celle de l’empêcheur de tourner en rond. Pour ouvrir leur campagne, les Socca Warriors accueillent l’un des grands favoris à la qualification, le Costa Rica qui n’a pas véritablement tremblé lors de la phase précédente. L’heure est donc à la mobilisation générale, Stephen Hart et Kenwyne Jones ayant appelé le peuple trinidadien à remplir le Crawford Stadium et faire le plus de bruit possible pour pousser son équipe. Un soutien nécessaire, les Ticos n’ayant jamais perdu lors des précédents affrontements entre les deux dernières équipes dans le cadre des éliminatoires d’une Coupe du Monde. Côté Ticos, on se méfie de la vitesse des attaquants trinidadiens mais, comme l’indiquait Alejandro Larrea, adjoint d’Óscar Ramírez, le Costa Rica entend bien profiter des espaces laissés dans leur dos par les Socca Warriors.

Du côté des joueurs

Il ne devrait pas y avoir de grandes surprises dans les deux onze alignés pour l’ouverture de cet Hexagonal. D’un côté comme de l’autre, les deux sélectionneurs disposent ainsi de leur arsenal habituel à l’exception, côté TyT, de Kevin Molino, écarté du groupe par Stephen Hart pour raisons disciplinaires.

Compos probables

Trinidad y Tobago :Marvin Philip; Aubrey David, Sheldon Bateau, Daneil Cyrus, Carlyle Mitchell; Khaleem Hyland, Andre Boucad, Joevin Jones, Cordell Cato; Trevin Caesar, Kenwyne Jones.

Costa Rica :Keylor Navas; Johnny Acosta, Kendall Waston, Michael Umaña, Cristian Gamboa, Ronald Matarrita; Celso Borges, Randall Azofeifa, Christian Bolaños; Bryan Ruiz, Marco Ureña.

La soirée se conclura ainsi par le choc des titans de la zone, l’attendu USA – Mexique. Organisé à Columbus, au sein d’un des swing states qui ont basculé en faveur de Donald Trump, le choc de la CONCACAF s’est trouvé enrichi d’une couche supplémentaire par le contexte politique (les déclarations anti-mexicains de Trump ayant laissé des traces au Sud). Un contexte rappelé par Michael Bradley qui espère cependant « que les fans feront ce qu’ils font d’habitude, supporter leur équipe de la meilleure des manières possibles. » Reste que sur le terrain, le toujours aussi discuté Juan Carlos Osorio se retrouve face à une terrible mission, celle de mettre fin à la malédiction du 2 à 0. Depuis 2001, chaque voyage aux USA dans le cadre d’une campagne éliminatoire pour la Coupe du Monde s’est en effet soldé par une défaite 2-0 pour le Tri. Ajouté à cela le spectre du 0-7 encaissé en Copa América et le contexte politique, vous mesurer l’incroyable pression qui va peser sur ce match au sommet de la nuit nord-américaine.

Du côté des joueurs

Pour ce périlleux déplacement en terres hostiles, Osorio a ainsi décidé de faire appel à une forte colonie européenne et aux expérimentés. C’est ainsi que le technicien colombien rappelle Carlos Vela et Gio Dos Santos et devrait s’appuyer sur un Rafael Márquez pour stabiliser l’arrière garde et apporter ce surplus de sérénité. Quelques incertitudes pèsent tout de même sur le onze de départ, à commencer par le poste de gardien qui se jouera entre Talavera et Memo Ochoa. Côté Klinsmann, malgré les absences de Clint Dempsey et Geoff Cameron, touché par les blessures des anciens Wondolowski et Beckerman, il ne devrait pas y avoir de grands bouleversements dans un onze construit patiemment depuis plusieurs mois et à la solidité retrouvée.

Compos probables

USA : Tim Howard, Fabian Johnson, John Brooks, Omar Gonzalez, DeAndre Yedlin, Christian Pulisic, Jermaine Jones, Michael Bradley, Alejandro Bedoya, Jozy Altidore, Bobby Wood

Mexique : Alfredo Talavera; Carlos Salcedo, Diego Reyes, Hector Moreno, Hector Herrera, Rafa Marquez, Andres Guardado; Giovani dos Santos, Marco Fabian, Raul Jimenez, Chicharito.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.