12e journée de la zone CONMEBOL avec notamment au menu un Argentine – Colombie aux odeurs de terreur. Car une nouvelle contre-performance de l’Albiceleste pourrait la précipiter dans le néant.

Balayée au Venezuela, la Bolivie n’a désormais plus aucun autre rôle à jouer que celui d’arbitre en espérant pouvoir reconstruire pour l’avenir, Ángel Guillermo Hoyos rappelant ainsi que sa sélection « a besoin de s’imposer pour montrer qu’elle progresse et d’offrir de la joie aux supporters. » Reste que l’occasion est idéale pour les visiteurs du jour, l’ambitieux Paraguay, de se relancer dans la course à la qualification après la déroute du Defensores la semaine passée. D’autant qu’en cas de victoire, le Paraguay mettrait une énorme pression sur le duo Chili – Argentine qui jouera en connaissant le résultat de La Paz. Une situation rappelée par Chiqui Arce en conférence de presse, ce dernier indiquant que ses joueurs « joueront le match de leur vie » et appelant à « jouer un match parfait, sans erreurs, et attentif. » Seul souci pour le Paraguay, les statistiques. Alors que la bande à Arce ne peut pas se permettre de s’incliner, l’Albirroja n’a plus gagné en terres boliviennes depuis 1973, époque où le match se déroulait à Santa Cruz, au niveau de la mer. C’est donc un véritable exploit que le Paraguay doit aller chercher pour espérer encore.

Du côté des joueurs

Entre suspensions et choix de l’entraîneur post-déroute, c’est une Paraguay nouvelle formule qui va se présenter à l’Hernando Siles de La Paz, chaque ligne étant impactée. Silva dans les buts, Juan Patiño sur le côté pour remplacer Jorge Moreira coupable la semaine passée, un milieu reconstruit en raison des suspensions de Rodrigo Rojas et Christian Riveros, une attaque orpheline de Federico Santander blessé, ce ne sont pas moins de huit changements qui sont réalisés dans le 11 paraguayen. Côté Bolivie, le casse-tête est moindre pour Hoyos qui récupère quatre absents de la déroute de Merida, Daniel Vaca, Erwin Saavedra, Juan Carlos Arce et Walter Flores. De quoi tranquillement choisir le meilleur onze pour espérer relever la tête.

Compos probables

Bolivie :Daniel Vaca, Erwin Saavedra, Ronald Raldes, Edward Zenteno, Jorge Flores, Alejandro Chumacero, Wálter Veizaga, Wálter Flores, Jhasmani Campos, Juan Carlos Arce, Marcelo Martins.

Paraguay :Antony Silva; Juan Patiño, Gustavo Gómez, Paulo da Silva y Junior Alonso; Hernán Pérez, Néstor Ortigoza, Marcos Riveros, Celso Ortiz, Juan Manuel Iturbe; Nelson Haedo Valdez.

L’occasion est tout aussi idéale pour l’Equateur qui accueille le Venezuela. Revenu d’une courte défaite en Uruguay, là où nombreux sont les sélections à avoir été balayée, la Tri peut reprendre sa marche en avant chez elle et ainsi se replacer et prendre (provisoirement) le large sur la meute lancée à ses trousses. Gustavo Quinteros se veut pourtant prudent à l’heure d’accueillir la Vinotinto, rappelant à qui voulait l’entendre que « le Venezuela compte moins de points qu’il ne le devrait, » et exhortant ses joueurs à « maintenir une pression constante » sur un adversaire qui, il est vrai, en a bousculé plus d’un depuis l’arrivée aux commandes de Rafael Dudamel. Le sélectionneur national a souligné « la joie de la manière avec laquelle la sélection a évolué face à la Bolivie, » avant d’espérer « inverser les prédictions face à une équipe rapide, au jeu direct et qui possède les joueurs parfaitement adaptés aux conditions locales pour en tirer profit (sic). » Reste que côté Vinotinto, on essaye d’oublier la réalité des statistiques et des cinq défaites en six déplacements à Quito.

Du côté des joueurs

Bonne nouvelle pour Gustavo Quinteros, le retour prévu d’Enner Valencia après un match de suspension. Le buteur de la Tri devrait ainsi être aligné en attaque aux côtés du duo Bolaños, Caicedo, l’ancienne pépite d’Emelec devant glisser sur un côté. Deux autres modifications sont à prévoir côté Equateur, l’axe centre qui devrait être confié à Luis Caicedo et Arturo Mina. Côté Venezuela, les blessures ne cessent de frapper la sélection et de compliquer la tâche de Dudamel. Rolf Feltscher out, Romulo Otero très incertain,

Compos probables

Equateur : Esteban Dreer; Juan Carlos Paredes, Arturo Mina, Luis Caicedo, Walter Ayoví; Christian Noboa, Jefferson Orejuela; Renato Ibarra, Énner Valencia, Miller Bolaños; Felipe Caicedo.

Venezuela :Dani Hernández, Alexander Gonzalez, Mikel Villanueva, Oswaldo Vizcarrondo, Rubert Quijada, Tomás Rincón, Renzo Zambrano, Rómulo Otero (ou Adalberto Peñaranda), Jhon Murillo, Jacobo Kouffaty, Joef Martínez.

S’il n’est pas encore un Clásico dans la pure tradition des Clásicos, ces dernières années ont fait des matchs Chili – Uruguay des moments particuliers où la tension est toujours au rendez-vous. Après avoir ramené un bon point de Colombie, la Roja de Pizzi va devoir ainsi profiter de ce surplus d’adrénaline pour capitaliser ce point pris à Barranquilla. Désormais cinquième, le Chili peut en profiter pour conserver son fauteuil de barragiste et mettre un peu plus de pression sur l’Argentine passée derrière. Le sélectionneur Juan Antonio Pizzi ne veut pas envisager « autre chose que prendre trois points » mais se montre méfiant, craignant un Uruguay « qui possède énorménent d’expérience et possède un sélectionneur, qui est un exemple à suivre. » Le danger est d’autant plus grand que l’Uruguay arrive armé d’une confiance et d’une sérénité conférée par les 23 points accumulés quand la qualification devrait tourner aux alentours des 27 points. Une sérénité affichée en conférence de presse par el Maestro Óscar Washington Tabárez : « Nous avons joué un amical contre eux que nous avons gagné, lors de la Copa América, ils ont mérité de nous battre mais ne l’ont fait que dans les derniers instants. Nous sommes tranquilles parce que mes joueurs peuvent s’appuyer sur la cohésion d’un groupe, un désir de gagner, de ne pas se laisser dominer, qui sont ancrés dans leur peau. »

Du côté des joueurs

Pour ce match déjà décisif, Juan Antonio Pizzi accumule les bonnes nouvelles. Claudio Bravo, Arturo Vidal et Alexis Sánchez sont en effet tous aptes à jouer, tirant ainsi une belle épine du pied d’un sélectionneur qui a réaffirmé sa confiance en Edu Vargas, dont le rendement est critiqué au pays. C’est donc un Chili au complet qui se prépare à accueillir un Uruguay tout aussi au complet avec le retour du Matador Cavani en pointe après avoir purgé sa suspension. L’énorme affiche de la soirée devrait se fera donc avec les meilleurs groupes disponibles de part et d’autre.

Compos probables

Chili :Claudio Bravo, Mauricio Isla, Gary Medel, Gonzalo Jara, Jean Beausejour, Marcelo Díaz, Arturo Vidal, Pedro Pablo Hernández, José Pedro Fuenzalida, Eduardo Vargas, Alexis Sánchez.

Uruguay :Fernando Muslera, Maximiliano Pereira, Diego Godín, Sebastián Coates, Gastón Silva, Carlos Sánchez, Egidio Arévalo Ríos, Álvaro González, Matias Vecino, Edinson Cavani, Luis Suárez.

La sérénité, un sentiment que l’Argentine ne connait plus depuis plusieurs mois et qui a désormais laissé place à la peur, la vraie, celle d’un vide immense que laisserait la possibilité d’une élimination de la course à la Coupe du Monde. Car après avoir perdu trois finales, l’Albiceleste se retrouve désormais sans son arbre préféré, celui qui cache la forêt de ses maux. Humiliée au Brésil, l’Albiceleste ne pourra pas se permettre de laisser filer le moindre point face à la Colombie de son ancien mentor, José Pekerman. La pression est maximale au pays des gauchos, entre le chaos qui règne au sein de l’AFA, les bruits de remplacement de Bauza, depuis démenties, le fantôme de Sampaoli qui rôde et l’annonce de la future perte de la première place mondiale, aucune planète ne s’aligne convenablement. Une tempête que José Pekerman ne veut pas alimenter, rejetant toute analyse de la situation, lui, l’ancien de la maison, rappelant ainsi que « chaque équipe connait ses difficultés pendant ces qualifications, chaque match est une histoire différente. Les problèmes de Bauza étant ceux de Bauza. » Une manière élégante de ne pas en rajouter quand el Profe se dit tout de même « touché par la situation » traversée par le pays. La sérénité, c’est ce que cherche Bauza en insistant sur sa certitude de voir son Argentine gagner et surtout montrant que la situation actuelle ne l’inquiète guère, rappelant qu’à « Quito, ils voulaient me lyncher. Quatre mois plus tard, on était champion des Amériques. » L’espoir pour l’Argentine se trouve dans les statistiques. Depuis l’écrasant 5-0 de la Colombie de Maturana, les Cafeteros n’ont plus gagné en terres albicelestes, pire, depuis 19 ans, la Colombie n’y a plus inscrit le moindre but en éliminatoires.

Du côté des joueurs

Après la débâcle, la révolution ? C’est mal connaître El Patón. Pour la réception de la Colombie, Bauza ne devrait pas bouleverser son groupe si ce n’est qu’en finalement désavouant ses choix du Brésil. Enzo Pérez sorti, Bauza va chercher à retrouver du liant entre ses lignes défensives et son attaque en lançant Ever Banega dans l’entrejeu. Son côté droit mangé par Neymar et co ? Zabaleta en paye le prix et laissera sa place à Mercado. Pour le reste, on reste dans du classique, deux milieux récupérateurs, Banega donc chargé de joindre Messi et di María et une nouvelle pointe, Lucas Pratto à qui El Patón donne une nouvelle chance. Côté Pekerman, le casse-tête est défensif. Yerry Mina blessé, Óscar Murillo suspendu, le sélectionneur doit recomposer son axe central et piocher entre trois « européens » Jeison Murillo, Eder Álvarez Balanta et Davinson Sánchez, l’expérience semblant pencher en faveur des deux premiers. Autre modification attendue, la titularisation du Tigre Falcao qui a confirmé son retour lors de la journée précédente.

Compos probables

Argentine :Sergio Romero - Gabriel Mercado, Nicolás Otamendi, Ramiro Funes Mori, Emmanuel Mas - Lucas Biglia, Javier Mascherano - Lionel Messi, Éver Banega, Ángel Di María - Lucas Pratto.

Colombie : David Ospina - Santiago Arias, Jeisson Murillo, Éder Álvarez Balanta, Farid Díaz - Abel Aguilar, Carlos Sánchez, Daniel Torres - Juan Guillermo Cuadrado, James Rodríguez - Radamel Falcao García.

C’est dans un Nacional en fusion, revigoré par l’espoir de tout un peuple, que le Pérou accueille un leader brésilien qui peut déjà valider son ticket pour la prochaine Coupe du Monde (ou presque). Le large succès ramené du Paraguay a donné à la Blanquirroja la confiance qu’elle cherchait depuis des mois et c’est désormais armée de celle-ci que la sélection de Gareca va chercher à répéter le match de la dernière Copa América (la main en moins). Une confiance qui transpire des propos du Tigre en avant-match. Si l’homme qui a fait gagner 40 places au classement FIFA au Pérou depuis sa prise en main de la sélection, rappelle que le Brésil « est à son pic de rendement » depuis l’investiture de Tite, Gareca rappelle que « le Pérou peut battre n’importe qui, » indiquant que la seule chose qui l’intéresse est « que le Pérou s’exprime comme il sait le faire, de montrer ce qu’on peut réellement faire. » Confiance et méfiance, les deux maîtres mots du côté de la Seleção à l’image des déclarations de Tite qui exhorte les siens « à faire attention à tous leurs joueurs et plus que tout à Christian Cueva et Paolo Guerrero. » Si le sélectionneur brésilien a pris soin de ne citer que les deux joueurs évoluant en Serie A, ce dernier a pris soin d’ajouter craindre la dynamique du moment : « le Pérou vit une grande période et ainsi génère notre préoccupation. Leur résultat au Paraguay leur donne de la confiance et une énorme motivation. »

Du côté des joueurs

On ne change pas une équipe qui gagne et convainc. Conséquence, le onze brésilien qui se rend à Lima devrait être le même que celui qui a tranquillement disposé de l’Argentine à un Filipe Luis près. Du côté péruvien, Gareca ne pourra compter sur Miguel Trauco et Renato Tapia, suspendus, ni sur l’excellent Edison Flores, blessé. Trois absences qui vont conduire naturellement à trois changements, les seuls du côté de la Bicolor.

Compo probable

Pérou :Pedro Gallese, Alberto Rodríguez, Aldo Corzo, Christian Ramos, Nilson Loyola, Yoshimar Yotún, Pedro Aquino, Andy Polo, André Carrillo, Christian Cueva, Paolo Guerrero.

Brésil : Alisson, Daniel Alvers, Marquinho, Miranda, Filipe Luis, Fernandinho, Paulinho, Renato Augusto, Philippe Coutinho, Neymar, Gabriel Jesus.

Le classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.