Cinquième journée du dernier tour en Asie, celle qui marque la fin de la phase aller. Si les positions restent encore serrées, certains géants commencent à inquiéter.

Groupe A : la Corée du Sud se replace

C'était le match à ne pas perdre pour la Corée du Sud de Stielike au Seoul World Cup Stadium et ce pour deux raisons. La première concernait bien évidemment la qualification à la Coupe du Monde 2018 qui pouvait devenir très compliquée pour les Guerriers Taeguk en cas de défaite face à un concurrent direct. La seconde ne concernait que Stielike qui pouvait être débarqué par la Korean Football Association en cas de contre-performance. Le onze de départ n'encourageait pas vraiment à l'optimisme avec un 4-1-4-1 reconduit. En défense, Park Joo-ho et Kim Chang-soo occupaient les ailes malgré leur faible temps de jeu en club. La seule satisfaction était le positionnement de Ki Sung-yueng en sentinelle derrière une ligne d'attaque Son Heung-min, Koo Ja-cheol, Nam Tae-hee et Ji Dong-won. En pointe, Lee Jeong-hyeop obtenait la confiance du sélectionneur. Si les hommes changent, les maux de l'équipe sont toujours là. Dans une première période bien ennuyeuse, l'Ouzbékistan prenait l'avantage en profitant d'une nouvelle erreur défensive sud-coréenne : Kim Seung-gyu dégageait directement sur Marat Bikmaev qui lobait toute la défense. La seconde période démarrait sur les mêmes bases : possession stérile de la Corée du Sud (73% à 27% au plus haut) et l'Ouzbékistan qui attendait un potentiel contre. A l'heure de jeu, Stielike décidait enfin de faire bouger les choses avec les entrées de Kim Shin-wook et Lee Jae-sung. Changement payant puisque sur une accélération de Lee Jae-sung, la défense ouzbèke était prise de vitesse dans son replacement et Nam Tae-hee pouvait égaliser de la tête sur un centre de Park Joo-ho. Puis à cinq minutes de la fin, Kim Shin-wook était trouvé en point d'appui dans la surface pour dévier sur Koo Ja-cheol qui donnait le but de la victoire à la Corée du Sud. Une victoire importante qui permet aux Guerriers Taeguk d'occuper la seconde place du classement. Mais une victoire qui ne rassure pas vraiment par le niveau de jeu proposé, en espérant que Stielike ait enfin tiré certaines conclusions. L'Ouzbékistan se retrouve désormais troisième avec un point de retard sur la Corée du Sud. Rien n'est perdu. 

D’autant qu’on ne retiendra rien des deux autres matchs du groupe. Le génie de l’AFC d’aller programmer un Syrie – Iran en Malaisie en pleine période de mousson aura offert un terrain digne des pires terrains de district (et encore, c’est faire offense aux terrains de district) et aura contraint les Iraniens au nul. Pendant ce temps, le duel Chine – Qatar, ou choc des ambitieux déjà éliminés (ou presque), aura également accouché d’un triste résultat nul, les Dragons chinois semblant décidés à faire un concours de frappes dans les nuages.

Groupe B : triste Australie

Match couperet également pour le Japon qui accueillait le leader saoudien et devait absolument s’imposer pour recoller. Alors les Samurai Blue se sont créés des occasions d’entrée de partie, menaçant l’arrière garde saoudienne recevant deux cartons jaunes dans les 10 premières minutes. La pression allait se maintenir durant le premier acte mais il allait falloir une action polémique pour permettre aux joueurs de coach Vahid de virer en tête à la pause, un penalty accordé pour une main loin d’être évidente d’Abdulmalek Al Khaibri. En seconde période, malgré les entrées de Honda et Kagawa, le Japon peinait à se mettre à l’abri, restant ainsi sous la menace d’un retour des visiteurs. Celui-ci ne viendra pas, les joueurs de Vahid Halilhodžić allaient enfin être libérés à l’entrée des 10 dernières minutes par un but d’Haraguchi et même s’ils s’offraient quelques secondes finales tendues après la réduction du score d’Omar Hawsawi, les Samurai Blue décrochaient trois points mérités qui les ramènent à hauteur du leader. 

Finalement l’objet de toutes les inquiétudes est l’Australie. En déplacement chez la lanterne rouge à zéro point, la Thaïlande, les Socceroos ont livré une prestation indigne d’un candidat à la qualification mondiale. Tout avait pourtant bien débuté, Jedinak transformant un penalty suite à une faute de main de Chutong dès la neuvième minute. Mais la suite n’a pas été au niveau. Etait-ce de la suffisance ou juste le reflet des limites actuelles de la bande à Postecoglou, au fil des minutes, l’Australie s’est faite bouger comme rarement par des Thaïlandais qui méritent bien évidemment mieux qu’un zéro pointé. La chance des Socceroos est que les locaux se sont souvent montrés trop maladroits dans le dernier geste, gâchant de multiples situations. La chance pour les Socceroos porte surtout un nom, Fahad Al Marri, l’arbitre de la rencontre, qui offrait un deuxième penalty totalement inexistant aux visiteurs et leur permettait ainsi de repartir avec un point totalement immérité. Actuellement troisième et donc barragiste, l’Australie va devoir hausser son niveau de jeu pour espérer autre chose qu’une énorme désillusion. D’autant que le groupe B devrait se jouer entre quatre équipes, les Emirats Arabes Unis ayant tranquillement disposé de l’Irak, avec notamment une merveille d’Ahmed Khalil.

 

Par Nicolas Cougot, Baptiste Mourigal (Corée du Sud - Ouzbékistan) pour Lucarne Opposée

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.