Alors que les leaders uruguayens et brésiliens s’affrontaient pour faire un pas décisif dans la course à la qualification, ailleurs, la tension était au maximum. De la Colombie au Pérou en passant par le Paraguay, l’Equateur, le Chili et l’Argentine, le top 5 était l’obsession de la soirée.

Histoire de tranquillement ouvrir la soirée, la Colombie accueillait une Bolivie déjà out et venue avec un seul objectif : défendre et espérer un miracle de Marcelo Moreno. Plantée sur son 5-4-1 destiné à fermer tout espace, la Verde a longtemps tenu, longtemps souffert face à une Colombie emmenée par le duo James Rodríguez – Macnelly Torres et qui passait par les côtés, bien aidée par les montées incessantes d’Armero à gauche et de Cuadrado à droite. Alors que Muriel avait fait trembler la barre qu’Uribe avait buté sur Lampe et que les James et autres Cuadrado manquaient le cadre, la Bolivie n’existait pas, la domination était totale. Elle se poursuivait en seconde période mais les minutes défilaient et les filets ne tremblaient toujours pas. Yerry Mina trouvait la barre à son tour, Macnelly manquait le cadre à l’entrée de la surface, la tension montait, les situations s’accumulaient. Il faudra finalement attendre la toute fin de match pour qu’enfin la Colombie ouvre le score, James transformant en deux temps un penalty obtenu par Cuadrado. Le plus dur était fait, la Colombie s’impose à Barranquilla et s’assurait alors le top 5.

Alors la pression montait d’un cran avec les coups d’envoi de Paraguay – Equateur et d’Uruguay – Brésil. Au Defensores, la sélection paraguayenne savait qu’elle jouait une carte importante dans ses rêves russes alors que l’Equateur voulait éviter de se mettre en danger par une défaite qui ferait reculer la Tri au général. Le meilleur moyen de s’enlever toute pression est d’ouvrir rapidement le score, les hommes de Chiqui Arce allaient y parvenir grâce à une incompréhension défensive entre Arturo Mina et Esteban Dreer qui profitait à un Chino Valdez longtemps en position de hors-jeu mais sauvé par la tête de Mina qui ouvrait alors le score avant la fin du premier quart d’heure. Les Guaraníes appuyaient alors, aidés par les percées d’Iturbe à droite, de Cecilio à gauche et qui pouvaient se reposer sur un Antony Silva parfait dans ses buts pour freiner les ardeurs équatoriennes. Au retour des vestiaires, Gustavo Quinteros bougeait ses lignes, faisait jouer sa Tri plus haut, Arce demandait alors aux siens de se replier et contrer, faisant entrer Santander pour peser sur l’arrière garde adverse. Stratégie payante, Junior Alonso perçait les lignes arrières et profitait d’une mauvaise appréciation de Dreer pour faire le break. Le lillois allait un temps être héros malheureux lorsque sa main provoquait le penalty que Caicedo transformait pour relancer le match. Mais la suite avait beau voir la tension monter, le score n’évoluait plus. Le Paraguay s’impose chez lui et se relance dans la course à la qualification, revenant à deux points du top 5.

La qualification, elle est quasiment dans la poche du Brésil de Tite. Au Centenario, l’affiche du soir était la guerre des leaders entre Uruguay et Brésil, la 168e du Maestro contre la recherche d’un septième succès consécutif pour Tite qui lui permettrait d’effacer la marque de João Saldanha qu’il venait d’égaler. Ce succès s’est rapidement dessiné pour une Seleção une fois encore parfaite dans son mélange d’équilibre, de verticalité et portée par le talent de son Neymar. L’astre du Barça était l’artisan du premier frisson de la soirée, sa percée sur 60-70 mètres permettant à Coutinho de placer un ballon dangereux dans les six mètres mais que Firmino ne parvenait à reprendre. Le match était immédiatement lancé. Vecino répliquait, Cavani allait surgir, profitant d’une mauvaise remise de Marcelo pour obtenir un penalty. Le Matador transformait la sentence, l’Uruguay partait en tête dès la 11e minute. La réplique brésilienne ne tardait pas. Neymar décalait Paulinho qui allumait longue distance, 1-1 balle au centre. Les meilleures situations étaient brésiliennes, Alves trouvait Casemiro qui manquait le but du 2-1. De son côté, l’Uruguay répliquait sur coup franc, la tête de Vecino flirtant avec le montant d’Alisson. Au retour des vestiaires, le Brésil allait assoir sa supériorité. Neymar toujours aussi déséquilibrant, Paulinho perforateur d’arrières gardes, le match tournait à la punition pour la Celeste. Le « Chinois » profitait d’un ballon relâché par Silva pour doubler la mise. Alors que l’Uruguay se montrait dangereux sur coups de pied arrêtés, le Brésil se montrait supérieur dans le jeu. Neymar s’envolait et offrait le petit bijou de la soirée en lobant Silva, l’affaire était pliée. Ne restait alors plus qu’à Paulinho de s’offrir un triplé, le Brésil écrase l’Uruguay et a déjà fait 90% du trajet vers la Russie.

La tension était donc maximale au Monumental. Au coup d’envoi du choc de la soirée en Argentine, l’Albiceleste se retrouvait donc boutée hors de la Coupe du Monde et donc forcée d’aller chercher une victoire face à un Chili venu pour rappeler quelques démons assez récents. Après un hymne chilien conspué comme rarement, la tension se muait ainsi en pression, la bande à Bauza ne devait pas se rater. Après un premier frisson, un but justement refusé à Fuenzalida pour hors-jeu, le Monumental pouvait s’embraser grâce à un penalty quelque peu généreux accordé à son Albiceleste pour une faute de Fuenzalida sur Di María (qui n’était pas sans rappeler un penalty accordé lors d’un désormais célèbre Barça – PSG). Messi transformait, on jouait alors la huitième minute, on pensait que l’Argentine allait se libérer. Il n’en fut rien. Les locaux n’avaient rien à proposer niveau jeu, se montrant dangereux uniquement sur un coup franc de Leo déposé sur Otamendi qui manquait le cadre, les visiteurs se montraient sans audace ni idées. Au final, le premier acte était globalement insipide. En seconde période, le Chili revenait avec d’autres intentions. Nico Castillo entrait pour apporter sa présence, la bande à Pizzi contrôlait le ballon, Alexis faisait trembler la barre, l’avant-centre des Pumas menaçait Romero. Pizzi lançait son Mago, l’Argentine se repliait face à un Chili passé en 4-2-1-3, signe de sa domination psychologique sur le match. La fin de partie n’était qu’un long attaque défense, sans pour autant que la Roja ne menace véritablement Romero, le score n’évoluait plus. Le football argentin essuie régulièrement les critiques des anciens, reprochant à raison, que le caractère ait pris le pas sur le jeu, façon polie de résumer le trop souvent répété « poner huevos » (on vous passe la traduction), la version Bauza n’avait finalement que ça à offrir et cela lui permet de se replacer dans le top 5.

Dernier match de la nuit, un autre moment clé à l’entrée dans le sprint final, le déplacement du Pérou au Venezuela. Une victoire et la Blanquirroja se replaçait dans la course à la qualification, à trois points du top 5. Le souci de la Bicolor reste toujours son irrégularité dans un match. Plus à réaction qu’à action, la bande à Gareca a encore fait preuve de sa formidable envie de ne jamais rien lâcher mais s’est véritablement mise en route qu’une fois acculée. Face à ce nouveau Venezuela, mélange d’expérience et de jeunesse le tout collé à grandes doses de talents, cela ne pardonne pas. Le talent est dans les pieds de Romulo Otero. Ses deux coup-francs ont été décisifs en première période, le premier permettant à Mikel Villanueva d’ouvrir le score, le deuxième à longue distance, déstabilisant suffisamment Gallese pour offrir le 2-0 avant la pause. Le reste du temps, les hommes de Dudamel ont montré leurs qualités, la profondeur apportée par les Martínez et autres Murillo déstabilisant la défense péruvienne. Le second acte allait donc voir le réveil du Pérou. A peine 30 secondes de jeu, André Carrillo concluait un magnifique mouvement collectif et réduisait l’écart. Alors, le Pérou se ruait à l’attaque, quitte à se faire quelques frayeurs sur les contres de la Vinotinto . La suite était rouge et blanche mais le manque de justesse pénalisait les hommes de Gareca. Alors la légende Guerrero sortait de sa boite et plaçait une tête parfaite pour égaliser. Il restait alors 25 minutes, tout était redevenu possible. La fin de match était spectaculaire, les deux équipes se créant leur lot d’occasions mais le score n’évoluait plus. Le Pérou ramène un point du Venezuela mais manque d’accrocher le bon wagon, la qualification se retrouvant désormais à cinq points.

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.