Troisième journée de l’Hexagonal final nord-américain et déjà la pression est élevée sur les géants. Alors que le Mexique doit s’éviter toute mauvaise surprise chez lui, les USA jouent déjà une grande partie de leur qualification.

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Drôle de baptême du feu pour Dennis Lawrence. L’ancien international a été nommé sélectionneur de Trinidad y Tobago en janvier dernier et se retrouve déjà face à un défi, faire enfin décoller sa sélection. A quelques heures du match, l’ancien joueur de Swansea doit encore décider de l’identité de son capitaine, prenant le temps « d’analyser le groupe. » Lawrence fait appel aux souvenirs de 2005 pour relancer son groupe, appuyant sur l’importance des victoires à domicile « nous avions remporté trois matchs à domicile et pris un point en déplacement, donc je pense que tout le monde a saisi l’importance d’utiliser l’avantage de jouer à domicile et je m’attache à ce que les joueurs fassent comprendre à Panamá qu’ils ne seront pas à domicile. » Un duel qu’Hernán Darío Bolillo Gómez attend avec impatience et est prêt à relever : « ils vont tout donner sur le terrain, nous en ferons autant. » Il faut dire qu’une victoire de Panamá et les Canaleros prendraient alors provisoirement la tête de l’Hexagonal en attendant le choc Mexique – Costa Rica. Inutile de préciser où le coach colombien ira chercher des sources de motivation auprès de ses joueurs.

Du côté des joueurs

On ne plaisante pas avec la discipline à Panamá. Hernán Darío Bolillo Gómez a ainsi écarté Fidel Escobar, le défenseur du Sporting à quelques heures du match, appelant à sa place Roderick Miller. Privé de Blas Pérez en attaque, blessure musculaire, le sélectionneur des Canaleros procède donc à quelques remaniements, légères retouches. Ces deux absences devraient être les seuls changements dans le onze de départ par rapport à celui qui avait accroché le Mexique lors de la journée précédente. Nouveau sélectionneur, nouveau départ côté Socca Warriors ? 13 locaux, 13 « étrangers » figurent dans la liste du nouveau sélectionneur de Trinidad y Tobago. Avec un seul match aux commandes du groupe, il faut s’attendre ainsi à quelques retouches par rapport à la dernière sortie face au Honduras, elles devraient se nommer Alvin Jones, Levi García et Jamille Boatswain, auteur d’un doublé lors du premier match de Lawrence à la tête de la sélection. Son association avec l’icône Kenwyne Jones promet.

Compos probables

Trinidad y Tobago : Jan Michael Williams, Alvin Jones, Sheldon Bateau, Aubrey David, Danaeil Cyrus, Joevin Jones, Kalheem Hyland, Cordell Cato, Levi García, Jamile Boatswain, Kenwyne Jones.

Panamá : Jaime Penedo; Luis Ovalle, Román Torres, Felipe Baloy, Adolfo Machado; Amílcar Henríquez; Armando Cooper, Aníbal Godoy, Alberto Quintero, Yoel Bárcenas; Abdiel Arroyo.

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Choc de la soirée, c’est dans un Azteca annoncé plein et préparant un tifo géant à base de vert que Mexique et Costa Rica vont se battre pour la première place du groupe. Forts de leurs deux succès, les Ticos peuvent, en cas d’exploit à Mexico, mettre le Tri dans une position inconfortable et surtout les reléguer à cinq points. Le danger, Juan Carlos Osorio en est conscient, rappelant en conférence de presse que le Mexique allait « affronter un grand adversaire, » avant de détailler au micromètre près les points forts de la sélection costaricaine. L’analyse étant faite, Osorio n’a pas droit à l’erreur, le nul décroché au Panamá ayant déjà attiré son lot de critiques faisant rapidement oublier la victoire en ouverture aux USA. Le danger est d’autant plus grand que du côté des Ticos, la confiance est au plus haut. Les deux victoires en ouverture permettent ainsi à Óscar Ramírez d’affirmer que « Costa Rica et Mexique ont un niveau similaire, » ajoutant que l’environnement n’effraiera pas « un groupe suffisamment mûr pour ne plus être affecté par quelconque stade. » Ils seront plus de 5000 supporters Ticos à se déplacer à D.F. pour espérer un exploit.

Du côté des joueurs

Pourquoi changer une formule qui marche ? Pour le déplacement à l’Azteca, Ramírez devrait reconduire son 5-4-1 destiné à être solide et efficace en contre, formule idéale lors de deux premières journées (les Ticos n’ont pas encore encaissé le moindre but). Peu de modifications attendues ainsi dans le onze, Keylor Navas qui traverse une période de turbulences à Madrid sera présent dans les buts, le seul changement dans le onze par rapport à celui qui a écrasé les USA sera dans l’axe, Michael Umaña cédant sa place dans l’axe au joueur de Palerme, Giancarlo González. Les certitudes tactiques, le Mexique n’en offre pas autant. Après le 3-5-2 si efficace face aux USA, le Tri avait opté pour un 4-2-3-1 face aux Canaleros. Pour la réception du Costa Rica, il semble qu’on s’oriente vers un troisième système, un 4-3-3 avec une défense dans laquelle Carlos Salcedo prendrait la place de Diego Reyes suspendu. Avec Lozano, Fabián, Giovani, Tecatito et Guardado, certains (Fabián et Tecatito Corona) ayant été laissés à disposition de leur club pour qu’ils « se reposent » et récupèrent de leurs blessures, les autres étant encore blessés, le milieu et l’attaque sont à reconstruire. D’où cette organisation à trois avec un Rafa Márquez pour mettre de l’ordre, épaulé à droite par Héctor Herrera et à gauche par Orbelín Pineda. Devant, le trio Vela, Chicharito, Peralta devrait être chargé de donner le tournis aux Ticos.

Compos probables

Mexique : Guillermo Ochoa; Carlos Salcedo, Néstor Araujo, Héctor Moreno, Miguel Layún; Rafael Márquez, Héctor Herrera, Orbelín Pineda; Carlos Vela, Oribe Peralta, Javier Hernández.

Costa Rica : Keylor Navas, Cristian Gamboa, Giancarlo González, Johnny Acosta, Kendall Waston, Ronald Matarrita, Randall Azofeifa, Bryan Ruiz, Celso Borges, Cristian Bolaños, Johan Venegas.

usahond

Fort du succès en Copa Centroamericana (lire Copa Centroamericana 2017 : la quatrième couronne du Honduras), Jorge Luis Pinto aborde désormais la phase de qualification avec quelques certitudes et une vaste revue d’effectif réalisée pour cette occasion. Le déplacement aux USA, pour y défier la surprenant lanterne rouge déjà sous pression de l’effraie guère mais reste conscient de la hauteur du défi que représente un voyage aux USA pour les Catrachos : « En football, tout le monde est sous pression. Eux comme nous avons besoin de gagner ce match. Le Honduras n’a gagné qu’une seule fois aux Etats-Unis, j’espère qu’on le fera une seconde fois, la Colombie n’avait jamais gagné en Argentine et leur en avait mis cinq, le Brésil n’avait jamais perdu au Maracana. La clé sera dans notre façon d’aborder le match. ». Le sélectionneur du Honduras se veut ainsi ambitieux à l’heure de défier une équipe américaine désormais dirigée par Bruce Arena, « un homme dont on connait les équipes, toujours agressives et dynamiques. » Car la nouveauté est véritablement du côté US pour cette rencontre. Klinsmann viré au lendemain d’une catastrophe au Costa Rica, Team USA cherche dans les vieux plats pour trouver de nouvelles recettes. Avec deux défaites en deux matchs, la situation devient déjà urgente pour les USA. Mais n’allez pas parler de pression ou utiliser ce mot « urgence » face au nouveau sélectionneur : « l’humeur générale est que nous voulons jouer tout de suite. Les gars sont pressés de jouer. Ils ont une super attitude, ils veulent jouer ce match. Je ne sais pas si le ce mot (urgence) est le bon mot. Je pense juste qu’ils sont impatients de jouer. J’ai un groupe très enthousiaste, on attend le coup d’envoi. » Reste qu’il va falloir aussi penser à prendre des points sous peine de se retrouver dans une situation dramatique, une victoire du Honduras mettrait six points d’écart entre les deux équipes.

Du côté des joueurs

Fabian Johnson, Eric Lichaj, DeAndre Yedlin et Bobby Wood blessés, Jermaine Jones et Timmy Chandler suspendus, Brad Guzan auprès de son épouse qui vient d’accoucher, Jordan Morris plus qu’incertain, la première de Bruce Arena dans cette campagne de Coupe du Monde ressemble plus à une opération bricolage qu’à une véritable mise en place. Face à cette cascade d’absences, la légende des bancs américains ne bouleverse en rien une sélection qui a su obtenir de bons résultats ces derniers temps. Il ne faudra donc pas s’attendre à une révolution, Team USA reste un savant mélange de jeunesse et d’expérience. Tim Howard, DaMarcus Beasley et Clint Dempsey seront ainsi ses anciens qui encadreront la nouvelle génération symbolisée par Christian Pulisic, la star du moment. Le changement, on l’attend surtout dans la mentalité. Côté Honduras, José Luis Pinto devrait aligner la même équipe que celle qui a battu Trinidad y Tobago lors de la journée précédente à l’exception de Boniek Garcia, dont le pote est en balance avec Andy Najar. Aucun blessé, aucun suspendu majeur, les Catrachos arrivent donc au complet pour relever ce défi si important.

Compos probables

USA : Tim Howard, Geoff Cameron, Michael Orozco, John Brooks, DaMarcus Beasley, Sebastian Lletget, Michael Bradley, Darlington Nagbe, Christian Pulisic, Clint Dempsey, Jozy Altidore.

Honduras : Donis Escober, Brayan Beckeles, Maynor Figueroa, Henry Figueroa, Emilio Izaguirre, Jorge Claros, Roger Espinoza, Mario Martinez, Andy Najar, Romell Quioto, Alberth Ellis.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.